cinéaste américain (Ogden, Utah, 1929 - Malibu, Ca., 1988).
Coursier, assistant monteur puis monteur recherché (Oscar pour Dans la chaleur de la nuit, N. Jewison, 1967), Hal Ashby est devenu cinéaste avec une comédie grinçante, le Propriétaire (The Landlord, 1970), qui définissait bien ses qualités : ironie, humour, précision, tendresse, souplesse de la direction d'acteur. L'immense succès de Harold et Maude (Harold and Maude, 1971) l'a paradoxalement desservi : une mise en scène superficielle y étouffait finalement le scénario acide de Colin Higgins. Mais l'histoire d'amour de la septuagénaire et du jeune homme a conquis les cœurs, et les films suivants d'Ashby, tous plus personnels, ont souffert de ce voisinage envahissant. La Dernière Corvée (The Last Detail, 1973), où la tendresse s'abritait derrière un langage de charretier poète, était plus poignant, et Shampoo (id., 1975), portrait au vitriol d'une Californie argentée, plus pénétrant. Retour (Coming Home, 1978), quelque peu bancal, essayait bravement de renouveler le mélodrame, parfois avec succès (le suicide, tant décrié, de Bruce Dern). Bienvenue Mister Chance (Being There, 1979) rend hommage à la personnalité de Peter Sellers, grâce à une mise en scène lumineuse et précise : Ashby, comme souvent, s'y mettait au service d'un acteur, par le truchement d'un brillant scénariste (l'écrivain Jerzy Kozinski). Son « grand » film est peut-être En route pour la gloire (Bound for Glory, 1976), qui dépeignait l'odyssée de Woody Guthrie dans l'Amérique de la dépression avec un souffle épique sans défaillance.
Autres films :
Second Hand Hearts / The Hamster of Happiness (1981 [RE 1978]) ; Lookin'to Get Out (1982) ; Rolling Stones (id., id.) ; The Slugger's Wife (1985) ; Huit Millions de façons de mourir (Eight Million Ways to Die, 1986).▲