acteur et cinéaste américain (New York, N. Y., 1915 - Inglewood, Ca., 1985).
Acteur de théâtre précoce, membre des Mercury Players d'Orson Welles (1937), il débute à Hollywood en 1939 (Quasimodo [The Hunchback of Notre-Dame], W. Dieterle). Son physique et son masque également puissants le vouent bientôt aux rôles d'homme mûri par l'action (ou par la réflexion), mais presque toujours en milieu « urbain » : agent de presse dans la Comtesse aux pieds nus (J. L. Mankiewicz, 1954, qui lui vaut un Oscar), gangster dans la Blonde et moi (F. Tashlin, 1956), plusieurs fois policier (notamment dans L'enfer est à lui, R. Walsh, 1949), il a aussi interprété Casca dans le Jules César de Mankiewicz (1953) et un timide sympathique dans The Bigamist (I. Lupino, id.), la solidité de son métier n'ayant d'égale que son aisance à changer de registre. Dans l'un de ses rares westerns, l'Homme qui tua Liberty Valance (J. Ford, 1962), il compose un « à la manière de... » Thomas Mitchell. Ce comédien dont tous les films sont intéressants à divers titres (ainsi : les Tueurs, R. Siodmak, 1946 ; la Peau d'un autre, J. Webb, 1955 ; Sept Jours en mai, J. Frankenheimer, 1964 ; Rio Conchos, G. Douglas, id. ; Sylvia, id., 1965) en a dirigé deux avec compétence : le Bouclier du crime (Shield for Murder, 1954, CO : Howard W. Koch, où il joue) et Man-Trap (1961), ainsi que plusieurs téléfilms. Après une relative éclipse due à la maladie, on l'a revu dans quelques films des années 70, notamment dans Lucky Luciano (F. Rosi, 1973).