Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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MACPHERSON (Jeannie)

scénariste et actrice américaine (Boston, Mass., 1884 - Los Angeles, Ca., 1946).

Débutant à l'écran en 1908, elle apparaît dans plusieurs films de D. W. Griffith (Enoch Arden, 1911). Dirigée dans Carmen (1915) par C. B. De Mille, elle devient sa compagne et collaboratrice, participant à l'écriture de la plupart de ses films de la période du muet. Douée d'un fort tempérament et d'une imagination débordante, elle aborde avec la même audace les genres les plus divers, du mélodrame historique (Jeanne d'Arc, 1917) à la fresque biblique (les Dix Commandements, 1923), du drame judiciaire (le Réquisitoire, 1922) à la comédie de mœurs (la Rançon d'un trône, 1923). Ses plus belles réussites restent les Damnés du cœur (1929), Dynamite (id.) et Madame Satan (1930), époustouflantes allégories que les excès du mélodrame déportent vers l'onirisme et le surréalisme. Elle collabore par la suite aux Croisades (1935), à Une aventure de Buffalo Bill (1937) et enfin à Land of Liberty (1939), dont elle écrit le commentaire.

MCQUEEN (Terence Steven McQueen, dit Steve)

acteur américain (Indianapolis, Ind., 1930 - Juárez, Mexique, 1980).

Enfant abandonné, petit délinquant, il sert trois ans dans les Marines. Libéré en 1950, Steve McQueen arrive à New York et travaille notamment comme docker et barman avant de s'intéresser au métier d'acteur. Après avoir fait son apprentissage au théâtre, il vient au cinéma en 1956, comme figurant. Après de petits films (The Blob, 1958, Irwin S. Yearworth Jr.), il doit à John Sturges d'être remarqué dans la Proie des vautours (1959) et dans les Sept Mercenaires (1960). Son premier rôle en vedette dans le sympathique Branle-bas au casino (The Honeymoon Machine, R. Thorpe, 1961) le révélait sous un jour comique qui lui réussissait mais qu'il n'exploita que rarement. Devenu très populaire grâce à la série télévisée Au nom de la loi (Wanted Dead or Alive), il fut à nouveau choisi par John Sturges qui le propulsa au sommet de la gloire internationale avec la Grande Évasion (1963). Il y imposait avec désinvolture son personnage de tête brûlée, qu'il n'abandonna pratiquement plus.

Il était de la génération de James Dean et de Marlon Brando, mais il n'y avait rien en lui du révolté ou du tourmenté : seulement la nonchalance et un rien d'insolence d'une jeunesse turbulente en train de rentrer dans le rang. Seul Robert Mulligan lui fournit des rôles plus nuancés dans Une certaine rencontre (1963) et surtout dans le Sillage de la violence (1965), où il créait avec force un personnage déchiré. C'était là son interprétation la plus étoffée, celle qui peut-être touchait le plus juste sa nature d'écorché qu'il avait voulu dissimuler. Il s'en souviendra en composant ses personnages du Kid de Cincinnati (N. Jewison, id.) ou de la Canonnière du Yang Tsé (R. Wise, 1966).

Peu de films de très grande qualité dans sa carrière ; mais, lorsqu'il y en eut, Steve McQueen s'est toujours montré à la hauteur (The Reivers, M. Rydell, 1969 ; Junior Bonner, S. Peckinpah, 1972). Mais il est certain qu'à travers des entreprises commerciales judicieusement choisies (Bullitt, P. Yates, 1968 ; Papillon, F. Schaffner, 1973 ; Tom Horn... sa véritable histoire [Tom Horn], William Wiard, 1979 ; le Chasseur, B. Kulik, 1980), Steve McQueen a su projeter une personnalité attachante et un personnage à la fois déconcertant et séduisant, non dépourvu de racines profondes dans la sociologie de l'Amérique.

Autres films :

Marqué par la haine (R. Wise, 1956) ; Never Love a Stranger (Robert Stevens, 1958) ; The Great Saint Louis Bank Robbery (Charles Guggenheim et John Stix, 1959) ; L'enfer est pour les héros (D. Siegel, 1962) ; l'Homme qui aimait la guerre (Ph. Leacock, id.) ; la Dernière Bagarre (R. Nelson, 1963) ; Nevada Smith (H. Hathaway, 1966) ; l'Affaire Thomas Crown (N. Jewison, 1968) ; On Any Sunday (DOC, 1971) ; Le Mans (Lee H. Katzin, id.) ; le Guet-apens (S. Peckinpah, 1972) ; la Tour infernale (J. Guillermin, 1974) ; Un ennemi du peuple (An Enemy of the People, George Schaefer, 1979). ▲

MACRAE (Gordon)

acteur et chanteur américain (East Orange, N. J., 1921 - Lincoln, Nebr., 1986).

Il débute en chantant à la radio et impose son jeu sobre et direct dans des opérettes filmées où il devient un partenaire assidu de Doris Day : No no Nanette (D. Butler, 1950) ; By the Light of the Silvery Moon (id., 1953) ; les Cadets de West Point (Roy Del Ruth, 1950) ; le Bal du printemps (id., 1951) ; Starlift (id., id.). Il accède aux grands rôles en interprétant le cow-boy amoureux de Oklahoma (F. Zinnemann, 1955) et le fantôme repenti de Carrousel (H. King, 1956), adaptation musicale du célèbre Liliom de Ferenc Molnar.

MACRO-CINÉMATOGRAPHIE.

Technique de prise de vues permettant d'obtenir des images de taille similaire à celle de l'objet filmé (insectes, par ex.), lequel apparaît sur l'écran très fortement agrandi. ( OPTIQUE GÉOMÉTRIQUE.)

MCTIERNAN (John)

cinéaste américain (Albany, N. Y., 1951).

C'est l'un des meilleurs spécialistes américains du film d'action. Les métissages inattendus sont un peu sa griffe. Ainsi Predator (id., 1987) mélangeait le film de commando, la science-fiction et l'horreur, et créait l'un des films fondateurs du cinéma fantastique moderne. Last Action Hero (id., 1993) était une comédie à la fois spectaculaire et virevoltante qui ironisait avec intelligence sur la personne d'Arnold Schwarzenegger. À l'opposé, Piège de cristal (Die Hard, 1988) et Une journée en enfer (Die Hard with a Vengeance, 1995) sont des films d'action très physiques, tendus, nerveux, qui portent une marque reconnaissable. Après le 13e guerrier (The 13th Warrior, 1999), remonté contre sa volonté et décevant malgré quelques scènes réussies, McTiernan semble s'assagir dans l'élégant mais un peu vain Thomas Crown (id., 2000).

MACY (William H.)

acteur américain (Miami, Flo. 1950).

Il pourrait bien être le prince des acteurs de composition du cinéma américain des années 90. Drôle et pathétique, il sait également suggérer à merveille la névrose, voire la folie. Sa carrière de cinéma et de télévision très riche a débuté en 1975 : on peut y noter deux silhouettes fugitives pour Woody Allen (Radio Days, 1987, et Ombre et brouillard, 1992). Avec la consécration d'une série télévisée à succès (Urgences) viennent également des rôles cinématographiques plus étoffés, dont deux au moins sont inoubliables : le brave bourgeois dépassé par les événements dans le brillant Fargo (J. Coen, 1996) et le technicien du porno sans cesse humilié par son épouse dans Boogie Nights (P. T. Anderson, 1997), deux rôles qui mélangent un vrai sens de la caricature à une soudaine ampleur tragique. Pour P. T. Anderson, William H. Macy va également jouer dans Magnolia (1999).