Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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DAWN (PROCÉDÉ).

Très ancien truquage de prise de vues consistant à placer devant la caméra une vitre sur laquelle est peint un élément du décor. ( HATTE PAINTING, EFFETS SPÉCIAUX.)

DAX (Jean)

acteur français (Paris 1879 - id. 1962).

Il joue, dès avant 1910, les grands premiers rôles cinématographiques, à quoi l'avaient habitué ses succès théâtraux, notamment au théâtre du Vaudeville. Il tourne sous la direction de Camille de Morlhon, de René Leprince et André Calmettes. Le parlant venu, il assume avec talent, autorité, distinction et parfois humour des rôles secondaires (Accusée levez-vous, 1930, et Au nom de la loi, 1932, de Maurice Tourneur ; Mayerling, A. Litvak, 1936, où il interprète l'empereur François-Joseph ; Un mauvais garçon, Jean Boyer, 1936 ; les Cinq Sous de Lavarède, Maurice Cammage, 1939).

DAX (Micheline)

actrice française et chanteuse de variétés (1926).

Son dynamisme et sa verve l'ont conduite à participer à de nombreuses œuvres tant théâtrales (la Vie parisienne d'Offenbach) que cinématographiques : les Branquignols (R. Dhéry, 1950), Rue de l'Estrapade (J. Becker, 1953), Mimi Pinson (Robert Darène, 1958), l'Ami de la famille (Jack Pinoteau, id.), Vos gueules les mouettes (Dhéry, 1974), l'Acrobate (J. D. Pollet, 1976).

DAY (Doris von Kappelhoff, dite Doris)

actrice américaine (Cincinnati, Ohio, 1922).

C'est une chanteuse de profession, qui a commencé par le music-hall, les grands orchestres et le disque avant de débuter à l'écran, en 1948, avec Romance à Rio de Michael Curtiz, où elle chantait It's Magic. Sous contrat à la Warner, elle est la vedette attitrée des musicals de la firme, mais en faisant également quelques incursions dans des films plus dramatiques. On la voit ainsi, toujours sous la direction de Michael Curtiz, face à Lauren Bacall et Kirk Douglas dans l'excellent la Femme aux chimères (1950), ainsi que dans le très conventionnel Escale à Broadway (1951) du spécialiste maison David Butler, avec qui elle tournera l'année suivante un Avril à Paris tout aussi fade, et, en 1953, un Calamity Jane, qui lui permet enfin de donner toute sa mesure et de chanter un de ses plus grands succès, Secret Love.

Elle est devenue une très populaire vedette de l'écran, archétype idéal de l'Américaine blonde, dynamique et sans complexe. Charles Vidor lui donne la tête d'affiche, aux côtés de James Cagney, de sa « tragédie musicale » les Pièges de la passion (1955). Elle y excelle dans le rôle de la chanteuse Ruth Etting. L'année suivante, Alfred Hitchcock lui fait inoubliablement chanter « Que sera sera » dans l'Homme qui en savait trop, où elle est l'épouse de James Stewart. Enfin, en 1957, Stanley Donen et George Abbott lui offrent les meilleurs numéros musicaux de sa carrière dans une des dernières grandes comédies musicales hollywoodiennes, Pique-Nique en pyjama.

Au sommet de sa popularité, mais prisonnière de son image, Doris Day n'interprète plus que des comédies anodines, avec Cary Grant et Rock Hudson comme partenaires privilégiés. Confidences sur l'oreiller (M. Gordon, 1959) et Un soupçon de vison (Delbert Mann, 1962) sont d'énormes succès. Son dernier film intéressant est un musical de Charles Walters, Jumbo (1962). Mieux vaut oublier le reste. Elle a disparu des écrans (mais non de la télévision) en 1968. Elle a publié en 1975 son autobiographie, Doris Day : Her Own Story.

DAY (Josette Dagory, dite Josette)

actrice française (Paris 1914 - id. 1978).

Dès l'âge de cinq ans, elle apparaît dans de petits rôles. À son avènement, le parlant semble lui donner la part belle : elle joue un rôle important et sympathique dans le film de Julien Duvivier : Allô Berlin ? ici Paris ! (1932). Grande, élancée et blonde, le plus souvent enjouée, on la cantonne malheureusement dans un emploi insipide : la jeune première qu'on utilise pour assurer l'heureux dénouement de l'intrigue. Seuls quelques films lui font éviter cette convention : Lucrèce Borgia (A. Gance, 1935) ; Club de femmes (J. Deval et J. Delannoy, 1936) ; Messieurs les ronds-de-cuir (Y. Mirande et René Guissart, 1937), où elle interprète une épouse volage ; Sœurs d'armes (L. Poirier, 1937), où elle incarne une héroïne de la Grande Guerre. Sa rencontre avec Pagnol pendant qu'elle tourne Monsieur Brotonneau (Alexandre Esway, 1939) va faire d'elle la Fille du puisatier (1940) ; mais sa création est jugée avec sévérité, et la Prière aux étoiles qui lui est destinée reste inachevée. Elle prend sa revanche avec Cocteau, qui sait employer sa simple et lumineuse beauté (la Belle et la Bête, 1946) et qui met en valeur un talent orienté vers le drame (les Parents terribles, 1949). C'est alors que son mariage l'éloigne définitivement du cinéma.

DAY (Laraine Johnson, dite Laraine)

actrice américaine (Roosevelt, Utah, 1917).

Sa famille s'étant établie en Californie, la jeune Laraine Day débuta au cinéma en 1937. Charmante et douce, mais sans traits marquants, elle se prêta très bien aux emplois d'ingénue que lui fixa la MGM. Elle eut une certaine popularité dans le rôle de la sempiternelle fiancée de la série Doctor Kildare. On l'a vue à son avantage dans Correspondant 17 (A. Hitchcock, 1940) et dans Mr. Lucky (H. C. Potter, 1943). Mais son meilleur rôle fut aussi le plus inattendu : celui de l'héroïne criminelle et perturbée du Médaillon (J. Brahm, 1946). Depuis, sa présence à l'écran n'a plus été que sporadique.

DAY (Richard)

décorateur américain d'origine canadienne (Victoria, Colombie britannique, 1896 - Los Angeles, Ca., 1972).

Il débute à Hollywood en 1918. En 1922, il assure les décors de Folies de femmes d'Erich von Stroheim qui l'emploiera ensuite pour tous ses films jusqu'à Queen Kelly (1928). Il supervise les décors pour la 20th Century Fox de 1939 à 1947. Il faut citer : Dodsworth (W. Wyler, 1936) et Rue sans issue (id., 1937) ; les Misérables (R. Bolesławsky, 1935) ; Cardinal Richelieu (R. V. Lee, id.) ; la Route du tabac et Qu'elle était verte ma vallée (J. Ford, 1941) ; Boomerang (E. Kazan, 1947) et Un tramway nommé Désir (id., 1951) ; la Poursuite impitoyable (A. Penn, 1966) ; Tora ! Tora ! Tora ! (R. Fleischer, 1970).

DAYAN (Assi)

cinéaste israélien (Afula 1945).

Fils de l'ancien ministre israélien de la Défense, le général Moshe Dayan, il étudie la philosophie et la littérature anglaise à l'université de Jérusalem avant de devenir acteur. Il joue alors dans de nombreux films israéliens ainsi que dans des productions internationales, dirigé par John Huston ou encore Jules Dassin. Écrivant en parallèle des scénarios et des nouvelles, de la poésie et des romans, il se tourne vers la réalisation avec un premier long métrage, Invitation to a Murder (1973), suivi de Saint Cohen (1974), Halfon Hill Doesn't Answer (1977) et Final Exams (1983). Avec la Vie selon Agfa (Ha'hayim lefi Agfa, 1992), film dans lequel les personnages qui se rencontrent dans un bar de Tel-Aviv représentent en fait la nation tout entière, vouée à l'autodestruction, Assi Dayan s'affirme comme un cinéaste politique capable de toucher un large public à la fois en Israël et partout dans le monde. Dans les 92 Minutes de Mr. Baum (LM, 1997), un homme d'affaires apprend qu'il ne lui reste plus que 92 minutes à vivre. En 1997, Assi Dayan tourne How to Cover Your Ass.