Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
H

HOPPER (Jerry)

cinéaste américain (Guthrie, Okla., 1907 - San Clemente, Ca., 1988).

Artisan sans grande originalité, il a réalisé de nombreux films, souvent ennuyeux et routiniers. À ses westerns (le Triomphe de Buffalo Bill [Pony Express], 1953 ; le Fleuve de la dernière chance [Smoke Signal], 1955) ou à ses policiers (l'Alibi meurtrier [Naked Alibi], 1954), on préférera ses mélodrames (comme, par exemple, Ne dites jamais adieu [Never Say Goodbye], 1956), auxquels, il est vrai, Douglas Sirk s'était un moment intéressé.

HÖRBIGER (Pál János Hörbiger, dit Paul)

acteur autrichien d'origine hongroise (Budapest 1894 - Vienne 1981).

Frère du comédien Attila Hörbiger (Budapest, 1896-Vienne, 1987), Paul se donne comme modèle une grande vedette de l'opérette viennoise, Alexander Girardi ; il joue d'abord au théâtre et devient, dès le sonore, l'un des acteurs de cinéma les plus prestigieux d'Autriche. Dépositaire d'un certain humour viennois, il joue dans plus de 200 productions de son pays, de Hongrie, puis de l'Allemagne hitlérienne. Pour marquer ses distances à l'égard du régime nazi, son choix se portera sur des rôles privés de signification politique. Le meilleur de sa carrière se situe avant la guerre ; après 1945, il apparaît surtout dans des divertissements sans importance. Retenons, au nombre de ses meilleurs films : les Espions (F. Lang, 1928) ; Deux Cœurs, une valse (G. von Bolvary, 1930) ; Le congrès s'amuse (E. Charell, 1931) ; la Guerre des valses (L. Berger, 1933) ; Liebelei (Max Ophuls, id.) ; Princesse Czardas ( Die Czardasfürstin, G. Jacoby, 1934).

HORN (Camilla)

actrice allemande (Francfort-sur-le-Main 1903 – Gilching-Starnberg 1996).

Ancienne danseuse, cette blonde diaphane est choisie par F. W. Murnau pour être la Marguerite de son Faust (1926). Sa beauté impressionne fort les producteurs hollywoodiens, qui lui offrent d'être la partenaire de John Barrymore dans Tempest (Sam Taylor, 1928) et dans l'Abîme (E. Lubitsch, 1929). Après avoir tourné quelques versions allemandes de films américains parlants, elle repartit pour son pays d'origine, après un détour par l'Angleterre. En Allemagne, elle ne rencontra pas les grandes chances de ses débuts et, tout en gardant une certaine notoriété, elle ne fut plus qu'une actrice parmi d'autres du cinéma nazi. Depuis 1944, elle tourne rarement, cependant on la retrouve en 1986 dans Schloss Königswald (P. Schamoni).

HORNBECK (William)

monteur américain (Los Angeles, Ca., 1901 - Ventura, Ca., 1983).

Il travaille très jeune pour Mack Sennett ; il est monteur dès 1921. En Grande-Bretagne de 1935 à 1942, il compte parmi les collaborateurs réguliers des Korda et de Michael Powell. Il monte pour Capra la série documentaire Why We Fight, puis La vie est belle (1947). La suavité de ses fondus-enchaînés concourt puissamment au romantisme d'Une place au soleil (George Stevens, 1951). Pour le même réalisateur, il monte l'Homme des vallées perdues (1953) et Géant (1956), œuvres à l'architecture majestueuse et aux efficaces séquences d'action. Virtuose tant du montage « invisible » que des figures de rhétorique, il est considéré par ses pairs comme le plus grand des monteurs hollywoodiens.

HORNER (Harry)

décorateur et cinéaste américain d'origine austro-hongroise (Holic, Autriche - Hongrie [auj. Slovaquie], 1910 - Pacific Palisades, Ca., 1994).

Assistant de Max Reinhardt, venu à Hollywood avec lui, il débute comme directeur artistique sur Notre petite ville (S. Wood, 1940). Il obtiendra des Oscars (en CO) pour son travail sur l'Héritière (W. Wyler, 1949) et l'Arnaqueur (R. Rossen, 1961), mais il a su aussi appliquer son sens de la stylisation à Menaces dans la nuit (J. Berry, 1951) et à l'Aventurier du Rio Grande (R. Parrish, 1959). Plus récemment, on lui doit le magnifique décor unique d'On achève bien les chevaux (S. Pollack, 1969). Réalisateur, Horner a signé quelques films plus ou moins intéressants, dont se détachent pourtant Beware My Lovely (1952), produit et interprété par Ida Lupino, Vicki (1953), curieux thriller visiblement influencé par Laura de Preminger, et la Nuit bestiale (The Wild Party, 1956). Depuis 1960, il est aussi producteur-réalisateur à la TV.

HORNER (William George)

mathématicien britannique (Bristol 1786 - Bath 1837),

inventeur du Daedalum (1834), plus connu sous le nom ultérieur de Zootrope. Amélioration du Phénakistiscope de Plateau, le Zootrope fut un jouet très en vogue tout au long du XIXe siècle.

HORNEY (Brigitte)

actrice allemande (Berlin 1911 - Hambourg 1988).

Jeune première du cinéma allemand à l'orée du parlant, elle devient l'une des actrices les plus populaires du IIIe Reich. Parmi ses succès : Abschied (R. Siodmak, 1930) ; le Roi du mont Blanc (Der ewige Traum, A. Fanck, 1934) ; Ein Mann will nach Deutschland (P. Wegener, id.) ; Savoy-Hotel 217 (G. Ucicky, 1936) ; la Passerelle aux chats (Der Katzensteg, Fritz Peter Buch, 1937) ; les Mains libres (Befreite Hände, Hans Schweikart, 1939) ; la Tempête (Das Mädchen von Fanö, id., 1940) ; les Frontaliers (Feinde, V. Tourjansky, 1940) ; les Aventures fantastiques du baron de Münchhausen (J. von Baky, 1943). Elle poursuit avec moins d'éclat sa carrière de la fin de la guerre au début des années 80 (apparaissant en 1983 dans Bella Donna de Peter Keglevic).

HORS CHAMP.

Hors du champ de la caméra. Expression préconisée en remplacement de voix ou de son off.

HORTON (Edward Everett)

acteur américain (New York, N. Y., 1886 - Encino, Ca., 1970).

Il débute au théâtre en 1908 et vient au cinéma en 1922, incarnant les hommes du monde légèrement ridicules dans quelque 150 films. On le connaît surtout grâce aux trois films réalisés par Mark Sandrich qu'il interprète aux côtés de Fred Astaire (la Joyeuse Divorcée, 1934 ; le Danseur du dessus, 1935 ; l'Entreprenant M. Petrov, 1937) ou aux cinq autres dans lesquels il a joué sous la direction d'Ernst Lubitsch, de Haute Pègre (1932) à la Huitième Femme de Barbe-Bleue (1938). Il faut citer aussi : l'Admirable M. Ruggles (J. Cruze, 1923) ; la Bohème (K. Vidor, 1926) ; la Femme et le Pantin (J. von Sternberg, 1935) ; les Horizons perdus (F. Capra, 1937) ; le Défunt récalcitrant (A. Hall, 1941) ; Arsenic et vieilles dentelles (Capra, 1944) ; l'Aveu (D. Sirk, id.) ; Milliardaire pour un jour (Capra, 1961) ; Une vierge sur canapé (R. Quine, 1964). Il demeure actif à la scène comme à l'écran jusqu'à sa mort.