Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
B

BOZZUFFI (Marcel)

acteur français (Rennes 1929 - Paris 1988).

Il débute au cinéma en 1955, où son physique typé le cantonne dans les rôles d'homme d'action, mauvais garçon ou policier. Il tourne abondamment en France : le Deuxième Souffle (J.-P. Melville, 1966), Z (Costa-Gavras, 1969), plusieurs films de Claude Lelouch, l'Amour fugitif (Pascal Ortega, 1983) ; en Italie : Cadavres exquis (F. Rosi, 1976) ; aux États-Unis : French Connection (W. Friedkin, 1971), Images (R. Altman, 1972). En 1969, il dirige lui-même l'Américain, dont il est aussi scénariste et interprète.

BRABIN (Charles J.)

cinéaste britannique (Liverpool 1882 - Santa Monica, Ca., 1957).

Acteur chez Edison dès 1908, il fait carrière aux États-Unis. Époux de Theda Bara, il la dirige dans la Belle Russe et Kathleen Mavourneen, en 1919 ; son Driven (1923), un drame rural, rencontre l'estime. Mais ces films sont aujourd'hui oubliés, peut-être disparus. À la MGM, Brabin commence Ben Hur, qu'achèvera Fred Niblo (1926), puis, le parlant venu, réalise le Chanteur de Séville (Call of the Flesh, 1930), ensuite un policier : la Bête de la cité (The Beast of the City, 1932), un mélodrame : le Secret de Mme Blanche (The Secret of Madame Blanche, 1933), mais surtout le Masque d'or (The Mask of Fu Manchu, 1932) avec Boris Karloff. Il se retire en 1934.

BRACH (Gérard)

scénariste et cinéaste français (Montrouge 1927).

Collaborateur habituel de Roman Polanski – Répulsion (1965), Cul de sac (1966), le Bal des vampires (1967), Quoi ? (1973), le Locataire (1976), Tess (1979), Pirates (1986), Frantic (1988), Lunes de fiel (1992) portent tous sa griffe personnelle (sens de l'étrangeté, de la peur, du sarcasme, de l'humour juif, de la provocation, allié à une parfaite maîtrise de la dramaturgie cinématographique –, il a également travaillé avec Claude Berri (le Vieil Homme et l'enfant, 1967, Jean de Florette, 1986, Manon des sources, id.), Jean-Jacques Annaud (la Guerre du feu, 1981, le Nom de la rose, 1986, l'Ours, 1988, l'Amant, 1992), Marco Ferreri (Rêve de singe, 1978, Pipicacadodo, 1980), Michelangelo Antonioni (Identification d'une femme, 1981), Moshe Mizrahi (Chère inconnue, 1980), Bertrand Blier (la Femme de mon pote, 1983), Dino Risi (le Bon Roi Dagobert, 1984), Andrei Konchalovsky (Maria's Lovers, id.), Otar Iosseliani (les Favoris de la lune, id.). On lui doit également deux réalisations assez personnelles, la Maison (1970) et le Bateau sur l'herbe (1971).

BRACHO (Julio)

cinéaste mexicain (Durango 1909 - Mexico 1978).

Venant du théâtre et d'un groupe d'intellectuels, il signe l'une des plus longues filmographies du cinéma commercial, qui a son départ en plein âge d'or de l'industrie mexicaine. ¡ Ay, qué tiempos, señor Don Simón ! (1941) montre déjà son savoir-faire. Mais il va rarement au-delà et se contente de mettre en scène des intrigues conventionnelles. Un sujet plus ambitieux, La sombra del Caudillo (tourné en 1960, d'après un des romanciers de la révolution mexicaine, Martín Luis Guzmán), reste toutefois interdit par la censure pendant trente ans. Distinto amanecer (1943), mélange de mélodrame et de thriller politique, constitue néanmoins une œuvre singulière dans laquelle il était possible de percevoir déjà le désenchantement de sa génération. Parmi ses autres films, on peut citer Historia de un gran amor (1942), La Virgen que forjó una patria (id.), El monje blanco (1945), Cantaclaro (id.), Rosenda (1948), San Felipe de Jesús (1949).

BRACKETT (Charles)

scénariste et producteur américain (Saratoga Springs, N. Y., 1892 - Los Angeles, Ca., 1969).

D'abord avocat, puis journaliste et romancier, il gagne Hollywood en 1932 et y devient un scénariste coté, qui se double d'un producteur à partir de 1942. Le meilleur de sa carrière est sa collaboration avec Billy Wilder de 1938 à 1950, d'abord pour des films de Lubitsch (Ninotchka, 1939) ou de Leisen (la Baronne de minuit, 1939 ; Par la porte d'or, 1941), puis pour ceux de Wilder lui-même (le Poison, 1945 ; Boulevard du Crépuscule, 1950) ; mais on lui doit aussi les scripts de The Model and the Marriage Broker (G. Cukor, 1952), Niagara (H. Hathaway, 1953), la Fille sur la balançoire (R. Fleischer, 1955) ou Voyage au centre de la Terre (H. Levin, 1959), après lequel il se consacrera à la seule production.

BRACKETT (Leigh Douglas)

écrivain et scénariste américaine (Los Angeles, Ca., 1915 - id. 1978).

Elle est plus connue pour ses romans policiers ou de science-fiction que pour les deux films sans grande importance qu'elle a écrits en 1945 avant que Hawks ne lui demandât le scénario du Grand Sommeil (1946). Elle collabora aussi avec lui pour Rio Bravo (1959), Hatari (1962), El Dorado (1967) et Rio Lobo (1970). Tout en continuant à écrire d'excellents romans de science-fiction, elle travaille encore aux scénarios du Privé (R. Altman, 1973) et de L'empire contre-attaque (I. Kershner, 1980).

BRADBURY (Ray)

écrivain et scénariste américain (Waukegan, Ill., 1920).

Le cinéma n'a pas assez utilisé les talents de cet écrivain de science-fiction qui sait allier le réalisme et le fantastique. Il a écrit le scénario de Moby Dick (J. Huston, 1956), le commentaire (non crédité) du Roi des rois (N. Ray, 1961), une adaptation de son propre livre, Chroniques martiennes, pour Alan Pakula et Robert Mulligan, et une autre (Something Wicked This Way Comes pour Sam Peckinpah), qui ne virent jamais le jour. Les quelques films tirés de ses ouvrages, Fahrenheit 451 (F. Truffaut, 1966), l'Homme tatoué (J. Smight, 1969), ne restituent pas la magie inquiétante et poétique de Bradbury.

BRADY (Alice)

actrice américaine (New-York, N. Y., 1892 - id. 1939).

Elle débute au cinéma en 1914 ; vedette de la compagnie World, elle interprète les rôles les plus variés : comtesse russe, danseuse ou pauvre immigrante. Elle interrompt sa carrière en 1923 et la reprend dix ans plus tard, jouant soit les grandes dames dans des comédies musicales ou loufoques comme Chercheuses d'or de 1935 (B. Berkeley, 1935) ou My Man Godfrey (G. La Cava, 1936), soit au contraire les mères de famille populaire dans l'Incendie de Chicago (H. King, 1938), qui lui vaut un Oscar (« Best supporting actress »), ou dans Vers sa destinée (J. Ford, 1939).