Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
Q
Q

QIN Yi

actrice chinoise de théâtre et de cinéma (Shanghai 1922).

À l'âge de seize ans, elle est déjà l'une des quatre grandes actrices de l'époque, avec Bai Yang, Shu Xiuwen et Zhang Ruifang. En quarante ans, elle a joué dans 27 films et dans une trentaine de pièces de théâtre. Parmi ses dix films d'avant la libération, on retient : Amour lointain (Yaoyuan de ai, Chen Liting, 1947), dont elle est la vedette aux côtés de Zhao Dan ; la Mère (Muqin, Shi Hui, 1949) ; Amour perdu (Shiqu de aiqing, Tang Xiaodan, id.). Parmi les suivants, on peut citer : la Basketteuse no 5 (Nülan wu hao, Xie Jin, 1956), les Guérilleros du rail (Tiedao Yuojidu, Zhao Ming, id.), Une graine rouge (Hongse de zhongzi, Lin Yang, 1958), le Chant de la jeunesse (Qingchun zhi ge, Cui Wei et Chen Huai'ai, 1959), Lin Zexu (id., Zheng Junli et Cen Fan, id.), la Doctoresse Tai (Mo ya tai, Xu Tao, 1960), Au nord aussi des terres fertiles (Shen Fu, 1963). Après la révolution culturelle, elle se consacre principalement au théâtre et continue d'incarner des rôles de femmes belles, simples et droites.

QUADRICHROMIE.

Emploi de quatre couleurs de base pour restituer les couleurs.

QUAID (Dennis)

acteur américain (Houston, Tex., 1954).

Frère cadet de l'excellent acteur de composition Randy Quaid, Dennis Quaid possède à son avantage un bon physique de jeune premier avec une inquiétante lueur dans le regard. Il débute en 1975, mais c'est en 1983 qu'il se fait remarquer pour le rôle d'un cosmonaute aux explosions infantiles dans l'Étoffe des héros (P. Kaufman). Très bon comédien, sa mine anxieuse fait merveille dans quelques surgeons tardifs du film noir comme The Big Easy (J. McBride, 1986), Suspect (P. Yates, 1987) ou Mort à l'arrivée (D. O. A., Rocky Morton, Annabel Jenkel, 1988). Il a cependant plus de succès auprès des jeunes avec des productions moins difficiles comme l'Aventure intérieure (J. Dante, 1987). Si de temps à autre Dennis Quaid prend soin de tourner dans des entreprises commerciales peu exigeantes, il revient très souvent à des personnages et à des films de qualité où son talent s'affirme, même si le succès public reste réservé : il se montre excellent et survolté en rocker (Jerry Lee Lewis) dans Great Balls of Fire (McBride, 1989) ou secret et tourmenté dans Flesh and Bone (Steve Kloves, 1993). Si ses prestations dans Amour et mensonges (L. Hallström, 1995) et dans Cœur de dragon (Dragonheart, Rob Cohen, 1996) sont conventionnelles, il semble de plus en plus attiré par les rôles de composition : on le retrouve, amaigri, vieilli et ravagé en alcoolique et inattendu Doc Holliday, dans Wyatt Earp (L. Kasdan, 1994), très émouvant en athlète sur le déclin dans l'Enfer du dimanche (O. Stone, 1999) et veule à souhaits en avocat marron dans Traffic (S. Soderbergh, 2000).

QUAID (Randy)

acteur américain (Houston, Tex., 1950).

Il est le frère aîné de Dennis Quaid. Son physique balourd l'a confiné aux emplois de naïfs (la Dernière Séance, P. Bogdanovich, 1971 ; la Dernière Corvée, H. Ashby, 1974), dans lesquels il excelle. On l'a beaucoup vu dans ce registre tout au long des années 80, mais dans des productions souvent obscures. Avec le temps, son physique a perdu ce qu'il avait de remarquable et c'est dans des rôles de complément quelque peu anonymes mais solides qu'on le voit dans le Journal (R. Howard, 1994) ou dans Independence Day (id., Roland Emmerich, 1996).

QUALEN (John Oleson, dit John)

acteur américain d'origine norvégienne (Vancouver, Colombie britannique, Canada, 1899 - Torrance, Ca., US, 1987).

Fils de pasteur, il tient en 1929 son premier grand rôle à Broadway dans Street Scene, et débute à l'écran dans l'adaptation de cette pièce (K. Vidor, 1931). Il s'établit à Hollywood en 1933 et y entame une prolifique carrière de second plan, centrée sur des personnages « nordiques » incurablement timides et mélancoliques. Figure familière de l'univers fordien (les Raisins de la colère, 1940 ; Dieu est mort, 1947 ; la Prisonnière du désert, 1956 ; l'Homme qui tua Liberty Valance, 1962 ; les Cheyennes, 1964), il compte à son actif plus de cent films dont : Notre pain quotidien (Vidor, 1934) ; Furie noire (M. Curtiz, 1935) ; les Chemins de la gloire (H. Hawks, 1936) ; la Joyeuse Suicidée (W. A. Wellman, 1937) ; Angels Over Broadway (B. Hecht, 1940) ; Casablanca (Curtiz, 1943) ; An American Romance (Vidor, 1944) ; Écrit dans le ciel (Wellman, 1954) ; Autopsie d'un meurtre (O. Preminger, 1959) ; Elmer Gantry, le charlatan (R. Brooks, 1960).

QUARANTA (Lydia)

actrice italienne (Turin 1891 - id. 1928).

Malgré ses succès au théâtre, Lydia Quaranta choisit de se consacrer au cinéma : à partir de 1910, elle impose un physique séduisant et malicieux, assez différent des canons de la diva italienne. Elle travaille pour l'Itala Film de Turin et tourne notamment dans Padre, avec Ermete Zacconi et Dante Testa (G. Pastrone, 1912), Addio giovinezza ! (N. Oxilia, 1913) et surtout Cabiria (Pastrone, 1914), où elle interprète le rôle-titre, celui de la belle jeune fille qui, enlevée par les Carthaginois, grandit à la cour de Sophonisbe (Italia Almirante Manzini), loin de sa patrie romaine. Passant d'une société de production à l'autre, elle tourne beaucoup pendant la Première Guerre mondiale. Sa carrière se ralentit au début des années 20 (A. Genina la dirige dans I tre sentimentali, 1920, et dans Una donna passo, 1922) et se termine en 1925 avec Voglio tradire mio marito de M. Camerini.

QUARTZ - IODE.

Lampe quartz-iode, ou quartz- iode, syn. usuel de lampe à cycle d'iode.

QUAY (Stephen et Timothy)

cinéastes anglais (Norristown, États-Unis 1947).

Après des études aux États-Unis (Philadelphia College of Arts), ces frères jumeaux choisissent de travailler en Europe (Royal College of Art de Londres, 1969). Ils se découvrent « flâneurs », attirés par un héritage culturel de la Mitteleuropa (Kafka, Mahler, Janacek, Dreyer, Bergman, Tarkovski et Svankmajer) sans dénier celui de Buñuel ou d'Epstein. Ils créent en 1977-1978 la société de production Koninck avec le producteur Keith Griffiths qui, soutenu par le British Film Institute, devient leur mentor. Un style d'une grande originalité s'affirme dès leurs premiers courts métrages d'animation (Nocturna Artificiala, 1979 ; The Cabinet of Jan Svankmajer, 1984), où des jeux sombres et muets de métamorphoses et de délitements de la matière fragilisent le réel et le questionnent. Avec des objets récupérés et d'énigmatiques marionnettes, les frères Quay font de leur cinéma un enjeu presque tactile, cultivant à la manière de certains surréalistes une équivoque perpétuelle et somnambulique du fragment. Dans Rue des crocodiles (1985), d'après les Boutiques de cannelle de Bruno Schulz, ils cultivent l'art de la chausse-trape et du temps suspendu et aboutissent à un hymne d'une noire splendeur. Leurs plus récents films, Répétitions pour des anatomies défuntes (1987), le Peigne (1990), Institut Benjamenta (1994), leur premier long métrage d'après Jacob Von Gunten, de Robert Walser, tourné en prise de vues réelles, ou In Absentia (2000), esquissent un univers d'un érotisme crépusculaire.