Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
K

KERR (Deborah J. Kerr-Trimmer, dite Deborah)

actrice britannique (Helensburgh, Écosse, 1921).

D'abord danseuse, elle apparaît à l'écran dans Major Barbara (G. Pascal et H. French, 1941), puis interprète les trois personnages féminins qui jalonnent l'existence du Colonel Blimp (M. Powell et E. Pressburger, 1943). Après avoir été dirigée par Alexander Korda dans Perfect Strangers (1945), elle signe un contrat décevant avec la MGM, mais s'impose définitivement dans l'Étrange Aventurière (S. Gilliat et F. Launder, 1946) et surtout dans le Narcisse noir (Powell et Pressburger, 1947). Sa carrière américaine lui apporte en effet la notoriété : les Mines du roi Salomon (C. Bennett et A. Marton, 1950) ; Quo vadis ? (M. LeRoy, 1951) ; le Prisonnier de Zenda (R. Thorpe, 1952) ; Jules César (J. Mankiewicz, 1953) ; la Reine vierge (G. Sidney, id.) ; Tant qu'il y aura des hommes (F. Zinnemann, id.) ; le Roi et moi (W. Lang, 1956) ; Thé et Sympathie (V. Minnelli, id.) ; Dieu seul le sait (J. Huston, 1957) ; Elle et lui (L. McCarey, id.) ; Bonjour tristesse (O. Preminger, 1958) ; Tables séparées (Delbert Mann, id.) ; Horizons sans frontières (Zinnemann, 1960) . Elle est à l'apogée de son talent lorsqu'elle incarne superbement l'institutrice des Innocents, adaptation du Tour d'écrou, le roman de Henry James (J. Clayton, 1961). Avant de délaisser le cinéma pour mieux se consacrer au théâtre, elle avait joué encore dans la Nuit de l'iguane (J. Huston, 1964), Casino royal (collectif 1967), Les parachutistes arrivent (J. Frankenheimer, 1969) et l'Arrangement (E. Kazan, id.). En 1985, elle retrouve cependant à l'écran un rôle majeur dans The Assam Garden de Mary McMurray.

KERRIGAN (J[ack] Warren)

acteur américain (Louisville, Ky., 1879 - Balboa, Ca., 1947).

Héros fringant et dynamique, il commence à tourner dès 1909. Il est dans plus d'une centaine de films une des grandes vedettes des débuts du muet, touchant même à la réalisation (The Widow's Secret, 1915). En 1923, Kerrigan est au sommet de sa gloire dans la Caravane vers l'Ouest (J. Cruze). Après un autre grand succès, dans le rôle-titre de Capitaine Blood (David Smith, 1924), cet acteur solide et simple s'est retiré pour ne plus jamais revenir au cinéma.

KERSHNER (Irvin)

cinéaste américain (Philadelphie, Pa., 1923).

Il débute en 1958, après avoir fait ses classes dans le documentaire, à l'armée et à la télévision. Depuis, il tourne peu ; mais, occasionnellement, un film remarquable vient nous rappeler qu'il existe. Si certains d'entre eux sont assez négligeables, d'autres frappent par leur cocasserie tragique (l'Homme à la tête fêlée [A Fine Madness], 1966 ; Une sacrée fripouille [The Flim Flam Man], 1967), par leur élégance (la Revanche d'un homme nommé Cheval [The Return of a Man Called Horse], 1976 ; L'Empire contre-attaque [The Empire Strikes Back], 1980) ou par leur grande originalité : Loving (1970) et Up the Sandbox (1972), mal ou pas distribués en France, sont des films qui jettent un regard très neuf sur la classe moyenne américaine. Il est également le metteur en scène des Yeux de Laura Mars (The Eyes of Laura Mars, 1978), sur un scénario de John Carpenter, de Jamais plus jamais (Never Say Never Again, 1983), qui marque le retour de Sean Connery dans le rôle de James Bond, et de Robocop II (1990). Il apparaît comme acteur dans la Dernière Tentation du Christ (M. Scorsese, 1988 ; rôle de Zebedée).

KETTELHUT (Erich)

décorateur allemand (Berlin 1893 - Hambourg 1979).

Collaborateur de Otto Hunte et Karl Vollbrecht, il élabore notamment les décors de quelques films de Fritz Lang, dont la Vengeance de Kriemhilde (Die Niebelungen, 1924) et Metropolis (1927). Artiste habile, il a participé à plus de 80 films, et ce de façon régulière jusqu'au milieu des années 50. Son talent se précise lorsqu'il travaille seul à partir de 1927, en créant les décors de Doña Juana (1927) et Fräulein Else (1929) de Paul Czinner, ainsi que ceux d'Asphalt de Joe May (1929). On lui doit encore le Tombeau hindou (May, 1921) et il collabore à Berlin, symphonie d'une grande ville (W. Ruttmann, 1927). Sa femme, Anne Kettelhut-Willkomm, a participé comme costumière à certains films importants comme le Dernier des hommes (F. W. Murnau, 1924), Mikaël (C. Dreyer, id.), Variétés (E. A. Dupont, 1925), la Chronique de Grieshuus (A. von Gerlach, id.), Metropolis (Lang, 1927).

KEUSCH (Erwin)

cinéaste suisse (Zurich 1946).

Auteur d'une dizaine de titres (CM et DOC) depuis 1968, il devient collaborateur de la télévision allemande en 1973. Avec Christian Weisenborn et leur société de production Nanuk Film, il réalise alors des longs métrages documentaires, en particulier sur les milieux du football, ainsi que deux films sur le cinéaste Werner Herzog. En outre, Erwin Keusch a tourné deux longs métrages de fiction. Dans le Pain du boulanger (Das Brot des Bäckers, 1976), son approche de documentariste sert parfaitement une analyse précise mais humaine d'une situation économique banale. À perte de vue (So weit das Auge reicht, 1980) prolonge, au moyen d'un scénario très romanesque, son travail télévisé destiné aux malentendants. Il ne réalisera ensuite qu'un seul film de fiction, l'Homme-volant (Der Flieger, 1986).

KEY LIGHT.

Locution anglaise pour lumière de base.

KEYES (Evelyn)

actrice américaine (Port Arthur, Tex., 1917).

Danseuse professionnelle, prise sous contrat par Cecil B. De Mille, elle faillit devenir grande vedette après avoir été choisie pour incarner Suellen, la sœur de Scarlett O'Hara dans Autant en emporte le vent (V. Fleming, 1939). Parmi les principaux films qu'elle a interprétés, citons : les Flibustiers (C. B. De Mille, 1938) ; Pacific Express (id., 1939) ; le Défunt récalcitrant (A. Hall, 1941) ; Aladin et la lampe merveilleuse (A Thousand and One Nights, Alfred Green, 1945) ; le Roman d'Al Jolson (The Jolson Story, id., 1946) ; l'Heure du crime (R. Rossen, 1947) ; le Rôdeur (J. Losey, 1951) ; les Bas-Fonds d'Hawaii (Hell's Half Acre, John H. Auer, 1954) ; Sept Ans de réflexion (B. Wilder, 1955). Beauté féline jusque dans le regard, et non dénuée d'humour, elle fut l'épouse de Charles Vidor (1943-1945), de John Huston (1946-1950), du chef d'orchestre Artie Shaw (à partir de 1957) et la compagne de Mike Todd (1953-1956). Elle se retire de l'écran après le Tour du monde en 80 jours (1956), publie un roman (I am a Billboard, 1971), puis une croustillante autobiographie (Scarlett O'Hara's Younger Sister, 1977).