Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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PARMEGIANI (Bernard)

compositeur français (Paris 1927).

Pianiste, puis ingénieur du son à la radio et à la télévision jusqu'en 1959, il compose dans le cadre du Groupe de recherches musicales, se consacrant presque exclusivement à la musique électroacoustique. Lauréat de nombreux prix musicaux, il s'intéresse au cinéma et collabore à des films d'animation de Michel Boschet et André Martin, associant bande magnétique et partition musicale (Patamorphose, 1961). Selon les mêmes principes, il prépare une bande-son pour le projet de Clouzot l'Enfer, non réalisé (tourné finalement en 1994 par Chabrol, mais sans la musique de Parmegiani). Son style, très inhabituel dans les longs métrages de fiction, lui attire tout d'abord des commandes pour des films d'animation et du cinéma expérimental : courts métrages de Borowczyck, Peter Foldes, Piotr Kamler, films de Baratier (la Poupée, 1962), Lapoujade (Socrate, 1968), mais aussi quelques rares films narratifs comme les Soleils de l'île de Pâques (Pierre Kast, 1972) et quelques œuvres télévisuelles (Mario Ruspoli, Peter Kassovitz). Il est l'auteur de musiques génériques pour la radio et la télévision, d'essais de musique dite « concrète » et d'expériences d'environnement musical.

PÄRN (Priit)

cinéaste estonien (Tallinn, 1946).

Il commence en 1965 des études de biologie à l'université de Tartu qui le conduiront, de 1970 à 1976, à travailler dans le domaine de l'écologie. En 1977, il change complètement d'activité et commence une carrière d'artiste autodidacte : il dessine des caricatures, illustre des livres et grave, selon la technique de l'aquatinte, des planches qui le feront connaître, surtout dans les pays scandinaves, grâce à de nombreuses expositions. 1977 est aussi la date de son premier film, La Terre est-elle ronde ?, auquel succèdent rapidement Un ourson vert (1979) et Quelques exercices pour une vie indépendante (1980).

Pudique, Pärn cache sa vision désespérée du monde derrière un ton distancié et grinçant, il joue avec les clichés et les comportements stéréotypés pour mieux les détourner. Provocateur, il pratique la politique du pire en n'hésitant pas à « délirer » aussi bien dans son graphisme qu'avec les scénarios. Ses œuvres de maturité sont : Tim Out (1984), histoire farfelue, située entre le coq-à-l'âne et le cadavre exquis, qui commence avec un chat et un réveil, continue avec une salade composée d'îles désertes, des statues, des cow-boys, des politiciens et un gros orteil avec une arme à feu ; le Petit-Déjeuner sur l'herbe (1987), dénonciation en quatre histoires démoralisantes (dont celle, très étonnante, d'une femme sans visage) des conditions de vie en Union soviétique et, dernièrement, Hôtel E (1992), illustration de la dualité entre le monde de l'Est et celui de l'Ouest, avec, d'un côté, des êtres sombres, à la gestuelle rapide et standardisée, et, de l'autre, dans une esthétique pop art, des personnages lents, raffinés et visiblement dépourvus de problèmes financiers. Cette belle idée d'un conflit entre deux styles graphiques, allégorie explicite, vaut plus pour son original et fascinant traitement esthétique que pour sa dramaturgie.

PARRISH (Robert)

cinéaste américain (Colombus, Ga., 1916 - Long Island, N. Y., 1995).

Élevé à Hollywood, il figure tout enfant dans quelques films de Dwan (le Masque de fer, 1928), Milestone (À l'ouest rien de nouveau, 1930), Chaplin (les Lumières de la ville, 1931). Monteur, parfois producteur associé, voire ingénieur du son de nombreux films de John Ford à partir de 1933. Il reçoit un Oscar pour le montage de Sang et Or de R. Rossen (1947). En 1943, il avait coréalisé avec Garson Kanin un documentaire de propagande, German Manpower. En 1951, il dirige son premier long métrage de fiction pour l'acteur-producteur Dick Powell : l'Implacable. La suite de sa carrière a pâti, çà et là, de la volonté des producteurs qui remplacèrent des scènes par d'autres, en ajoutèrent, ou modifièrent le montage sans vergogne. Son domaine favori est l'aventure traitée à la fois avec un humour léger et un sérieux évident, qui rappelle parfois Conrad. Ses personnages sont des solitaires, souvent inquiets, ou mélancoliques, à la recherche d'une seconde chance que l'amour seul peut leur donner. Son style est à la fois soigneux et un peu nonchalant, c'est celui d'un conteur qui ne dédaigne ni de s'attarder à un détail plastique fascinant ni, au contraire, de jouer avec l'ellipse. Bref, un metteur en scène fort personnel (comme en témoignent les Brutes dans la ville, dans un registre déjà galvaudé) au sein de « l'industrie » et un authentique petit maître. Robert Parrish est l'auteur d'un excellent volume de souvenirs (J'ai grandi à Hollywood, 1980).

Films  :

l'Implacable (Cry Danger, 1951) ; Dans la gueule du loup (The Mob, id.) ; la Madone du désir (The San Francisco Story, 1952) ; Assignment Paris (CO Ph. Karlson, id.) ; My Pal Gus (id.) ; Coups de feu au matin (Shoot First, 1953) ; la Flamme pourpre (The Purple Plain, 1954) ; Une femme extraordinaire (Lucy Gallant, 1955) ; l'Enfer des tropiques (Fire Down Below, 1957) ; Libre comme le vent (Saddle the Wind, 1958) ; l'Aventurier du Rio Grande (The Wonderful Country, 1959) ; À la française (In the French Style, FR-US, 1963) ; le Jour d'après (Up From the Beach, 1965) ; Casino Royale (CO J. Huston, K. Hugues, V. Guest, J. McGrath, GB, 1967) ; The Bobo (id.) ; Duffy le renard de Tanger (Duffy, 1968) ; Danger, planète inconnue (Journey to the Far Side of the Sun /Doppelgänger, 1969) ; les Brutes dans la ville (A Town Called Bastard, GB-ESP, 1971) ; Marseille-Contrat (id., GB-FR, 1974) ; Mississippi Blues (CO B. Tavernier, 1984).

PARTICIPATION.

Avec la participation de X, mention signifiant que X, vedette connue, apparaît brièvement dans le film. ( GÉNÉRIQUE.) Tournage en participation, tournage où un certain nombre d'intervenants (acteurs, réalisateurs, etc.) acceptent d'être partiellement ou totalement rémunérés à partir des recettes du film. ( PRODUCTION.)

PAS.

Distance entre les centres de deux perforations successives. Pas court, se dit du pas des films négatifs, un peu plus court que celui des films positifs. ( PERFORATIONS.)