Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
H

HOWARD (Sidney)

scénariste américain (Oakland, Ca., 1891 - Los Angeles, id., 1939).

Sa renommée est due à un crédit posthume : il est le seul scénariste mentionné au générique d'Autant en emporte le vent (V. Fleming, 1939). Il semblerait qu'il soit responsable surtout de la première moitié du film, ce qui ne diminue en rien la difficulté de la tâche et le panache du scénariste. Sa pièce, They Knew What They Wanted, fit l'objet de nombreuses versions filmées : The Secret Hour (Rowland V. Lee, 1928), A Lady to Love (V. D. Sjöström, 1930) et Drôle de mariage (G. Kanin, 1940), sans compter des remakes non officiels ou partiels. D'autres de ses pièces furent filmées tandis qu'il était l'un des piliers des productions Samuel Goldwyn, ce qui noya quelque peu sa vigueur derrière une élégance parfois compassée (Arrowsmith, J. Ford, 1931 ; Dodsworth, W. Wyler, 1936). Par contre, son scénario débridé, amoral et loufoque pour The Greeks Had a Word for Them (L. Sherman, 1932) est une pure merveille que la postérité, encore une fois, pillera allègrement.

HOWARD (Trevor)

acteur britannique (Cliftonville 1916 - Londres 1988).

Cet ancien élève de l'Académie royale d'art dramatique s'est tout de suite rendu célèbre en incarnant le médecin amoureux de Brève Rencontre (D. Lean, 1945). Le succès de ce film, devenu l'un des grands classiques du cinéma réaliste anglais, marque le départ d'une carrière importante. On le voit dans des films de guerre, où il semble se spécialiser dans les personnages d'officiers : le Chemin des étoiles (A. Asquith, 1945) ; Commando sur Saint-Nazaire (The Gift Horse, C. Bennett, 1953) ; Commando dans la Gironde (The Cockleshell Heroes, J. Ferrer, 1956) ; la Clé (C. Reed, 1958).

Son talent reste intact dans quelques mélodrames médiocres comme le Fond du problème (The Heart of the Matter, G. M. O'Ferrall, 1953), les Amants du Tage (H. Verneuil, 1955) ou dans certains films d'action comme Odette, agent secret (H. Wilcox, 1950), la Salamandre d'or (R. Neame, 1950), la Course au soleil (R. Boulting, 1956), les Révoltés du Bounty (L. Milestone, 1962). Après avoir donné la réplique à Joseph Cotten dans le Troisième Homme (C. Reed, 1949), il s'impose comme grand acteur de composition dans le rôle de l'aventurier déchu du Banni des îles (C. Reed, 1951). On peut citer parmi d'autres performances notables : l'ami des éléphants dans les Racines du ciel (J. Huston, 1958) ; le mineur père de famille d'Amants et Fils (J. Cardiff, 1960) ; le vice-maréchal Keith Park dans la Bataille d'Angleterre (G. Hamilton, 1969) ; le curé de campagne dans la Fille de Ryan (D. Lean, 1970) ; Wagner dans Ludwig (L. Visconti, 1972) ; le garagiste visionnaire des Années Lumière (A. Tanner, 1981) ; le fermier assassiné dans Dust (Marion Hänsel, 1985). T. Howard figure aussi au générique de Superman (R. Donner, 1978), dans le rôle de « l'Ancien ». Sa fin de carrière est marquée par d'excellents rôles secondaires dans Foreign Body (R. Neame, 1986), The Unholy (Camilo Vilo, 1987), Sur la route de Nairobi (White Mischief, M. Radford, id.), et The Dawning (Robert Knights, 1988).

HOWARD (William K.)

cinéaste américain (St. Mary's, Ohio, 1899 - Los Angeles, Ca., 1954).

Ses films sont si difficiles à voir qu'on a oublié qu'il fut considéré en son temps comme un cinéaste audacieux et intelligent. Il commence au début des années 20 dans le western de série, mais affirme très vite ses ambitions dans un western symbolique et esthétisant, la Toison d'or (White Gold, 1927), ou dans des études psychologiques originales comme Gigolo (1926). On est séduit par un mélodrame sentimental comme Transatlantic (1931) ou intrigué par Thomas Garner (The Power and the Glory, 1933), avec Spencer Tracy dans le rôle-titre et dont le sujet et la narration éclatée préfigurent Citizen Kane de Welles. Mais c'est peut-être un film plus modeste comme le Témoin imprévu (Evelyn Prentice, 1934), scintillant d'adresse et d'intelligence, qui nous fait mesurer ce que nous perdons. Après avoir tourné l'Invincible Armada (Fire Over England, 1937) en Angleterre, William K. Howard fut confiné aux films de série et se retira en 1946.

Autres films :

Volcano (1926) ; Sherlock Holmes (1932) ; Mary Burns, fugitive (1935) ; The Princess Comes Across (1936) ; England (1937 ; GB) ; Back Door to Heaven (1939).

HOWE (Wong Tung Jim, dit James Wong)

chef opérateur et cinéaste américain d'origine chinoise (Canton 1899 - Los Angeles, Ca., 1976).

Arrivé aux États-Unis à cinq ans, il travaille dans les studios dès 1917 et, passionné de photographie, devient chef opérateur en 1922 (Drums of Fate de C. Maigne). Bientôt remarqué pour son goût des innovations, il éclaire de 1923 à 1928 la plupart des films d'Herbert Brenon. Dès les débuts du parlant, il expérimente, dans Transatlantic (William K. Howard, 1931), la profondeur de champ. Suivent notamment Code criminel (H. Hawks, 1931), Thomas Garner (W. K. Howard, 1933), Viva Villa ! (J. Conway, 1934), l'Introuvable (W. S. Van Dyke, 1934), la Marque du vampire (T. Browning, 1935), le Prisonnier de Zenda (J. Cromwell, 1937), Casbah (id., 1938), Je suis un criminel (B. Berkeley, 1939), Strawberry Blonde (R. Walsh, 1941), Les bourreaux meurent aussi (F. Lang, 1943), Passage to Marseille (M. Curtiz, 1944), la Vallée de la peur (R. Walsh, 1947), Sang et Or (R. Rossen, id.), Menaces dans la nuit (J. Berry, 1951), la Rose tatouée (Daniel Mann, 1955, Oscar), Picnic (J. Logan, 1956), Adorable Voisine (R. Quine, 1958), le Plus Sauvage d'entre tous (M. Ritt, 1963 ; Oscar), l'Opération diabolique (J. Frankenheimer, 1966), Propriété interdite (S. Pollack, id.), Traître sur commande (M. Ritt, 1970) ou Funny Lady (H. Ross, 1975). Tous les films où il a collaboré portent sa griffe : accusation des contrastes allant parfois jusqu'à l'irréalité dans ses films en noir et blanc, composition très travaillée avec des mariages de teintes inattendus dans ses films en couleurs. Howe a également réalisé Go, Man, Go (1954) et, en collaboration avec John Sledge, The Invisible Avenger (1958), ainsi qu'un court métrage sur un peintre chinois : The World of Dong Kingman (1953).