Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
I

IRELAND (John)

acteur américain d'origine canadienne (Vancouver, B. C., 1914 - Santa Barbara, Ca., 1992).

Il abandonne après la guerre Broadway pour Hollywood, où il excelle dans des seconds rôles, le plus souvent de méchants, fréquemment dans des westerns : la Poursuite infernale (J. Ford, 1946) ; la Rivière rouge (H. Hawks, 1948) ; J'ai tué Jesse James (S. Fuller, 1949) ; les Fous du roi (R. Rossen, id.) ; Règlements de comptes à OK Corral (J. Sturges, 1957) ; Traquenard (N. Ray, 1958) ; Spartacus (S. Kubrick, 1960) ; la Chute de l'Empire romain (A. Mann, 1964) ; Adieu ma jolie (Dick Richards, 1975) ; Guyana, la secte de l'enfer (Crime of the Century, René Cardona Jr., 1979). Il coréalise en 1953 avec Lee Garmes Outlaw Territory.

IRENE (Irene Lentz, dite)

costumière américaine (Brookings, S. D., 1901 - Los Angeles, Ca., 1962).

À la fin des années 20, elle ouvrit à Los Angeles, avec son mari, une boutique de mode qui attira l'attention de nombreuses vedettes et fit ainsi sa réputation. De fil en aiguille, quand elle se retrouva veuve, elle s'orienta définitivement vers le cinéma, où elle fit une splendide carrière, navigant d'abord d'un studio à l'autre puis, à partir de 1942, presque exclusivement à la MGM. D'une imagination moins flamboyante que certains de ses collègues, elle se caractérise par une certaine sobriété et, dans les nombreux films d'époque auxquels elle participa, par sa précision et son goût du détail. Elle travailla beaucoup pour Vincente Minnelli (Un petit coin aux cieux, 1942 ; le Chant du Missouri, 1944 ; Yolanda et le voleur, 1945 ; le Pirate, 1947) et pour Judy Garland (les Demoiselles Harvey, G. Sidney, 1946 ; Parade de printemps, C. Walters, 1948). Mais on lui doit des réussites également dans les films noirs (Le facteur sonne toujours deux fois, T. Garnett, 1946, avec le bain-de-soleil immaculé de Lana Turner ; la Dame du lac, R. Montgomery, id.), dans les chroniques rurales (Jody et le faon, C. Brown, id. ; The Romance of Rosie Ridge, R. Rowland, 1947), urbaines (Éternel Tourment, G. Sidney, id.), historiques (le Pays du dauphin vert, V. Saville, id.) ou dans le glamour scintillant (Piège à minuit, D. Miller, 1960). Son nom a été souvent associé à d'autres costumiers comme Valles (spécialiste des vêtements pour homme), Walter Plunckett (spécialiste des recherches historiques) ou Irene Sharaff, à l'imagination plus fiévreuse, avec qui on la confond souvent.

IRIBE (Marie-Louise Lavoisot, dite Marie- Louise)

actrice et cinéaste française (Paris 1900 - 1930).

Actrice en vue dans les années 20, elle incarne Tanit dans l'Atlantide (J. Feyder, 1921). Elle a le rôle principal dans six films, notamment Un fils d'Amérique (H. Fescourt, 1925) et Marquitta (J. Renoir, 1927). Elle est amenée, en cours de tournage, à remplacer Henri Debain à la mise en scène d'un film dont elle est la vedette, Hara-kiri (1928). Elle réalisera enfin, en 1930, le Roi des aulnes, dont elle dirige également la version allemande (Der Erlkönig).

IRIBE (Paul)

artiste et décorateur français (Angoulême 1883 - Roquebrune-Cap-Martin 1935).

Celui qui fut l'un des grands représentants de l'Art déco, créateur d'objets, de bijoux, de tissus et de mobiliers, illustrateur de mode et caricaturiste au Rire et à l'Assiette au beurre, apporta un tribut non négligeable au cinéma. Mais c'est paradoxalement l'Amérique qui lui offrit la possibilité de s'exprimer dans ce domaine. Jesse Lasky, l'un des patrons de la Paramount, fait appel à lui en 1919 et le présente à Cecil B. De Mille. Il travaille sur les décors d'une dizaine de films de ce cinéaste, créant une robe en perles pour Gloria Swanson dans l'Admirable Crichton (1919), concevant les toilettes de Bebe Daniels pour Le cœur nous trompe (1921), imaginant la forêt somptueuse de la Rançon d'un trône (1923). Son travail le plus important est sans doute pour le Roi des rois (1927), en collaboration avec Mitchell Leisen. On lui doit aussi la coréalisation (avec Frank Urson) de trois films pour le comique Raymond Griffith : Changing Husbands (1924), Forty Winks (1925) et The Night Club (id.), qui semblent perdus.

IRIE (Takako)

actrice japonaise (Tokyo 1911 - id. 1995).

Entrée à la Nikkatsu dès 1927, son type aristocratique lui permet d'exceller dans des rôles de femmes traditionnelles ou fatales, par exemple dans les films de Tomu Uchida : ’ la Poupée vivante ‘ (1929) ou ’ Miss Nippon ‘ (1931). Mais elle joue surtout dans les films de Mizoguchi de cette époque : ’ la Marche de Tokyo ‘ (1929) ; ’ la Symphonie de la capitale ‘ (id.) ; ’ le Fil blanc de la cascade ‘ (1933) ou encore ’ l'Aube de la fondation de la Mandchourie ‘ (1932), dont elle est coproductrice. Son passage au parlant sera difficile, et elle ne jouera plus que des rôles secondaires, notamment dans des films de Mikio Naruse (‘la Tristesse des femmes ’, 1936 ; ‘ Malheurs et Bonheurs ’, 1937 ; ‘ le Cœur sincère ’, 1939).

IRIS.

Trucage de prise de vues ou de laboratoire où l'image apparaît à partir du noir, ou disparaît jusqu'au noir, à l'intérieur d'un cercle de rayon croissant ou décroissant. ( SYNTAXE, EFFETS SPÉCIAUX.)

Élément mécanique formant une ouverture circulaire de diamètre ajustable, qui, associé aux lentilles d'un objectif, permet de contrôler la quantité de lumière transmise (synonyme : diaphragme).

IRLANDE.

Les rapports entre l'Irlande et le cinéma reposent moins sur une tradition de création et de production ou sur une école cinématographique qui lui serait spécifique que sur le grand nombre de films qui ont choisi cette île pour décor géographique, social, ou historique et politique. En effet, les efforts pour constituer une production nationale (en république d'Irlande) ont été soit de courte durée, soit très tardifs, alors que de nombreux cinéastes américains (parfois d'origine irlandaise) et britanniques ont trouvé en Irlande lieux et thèmes de prédilection. D'autre part, la division de l'île et le maintien des comtés du Nord sous la dépendance de la Couronne britannique, l'influence des financements londoniens et des chaînes de télévision du Royaume-Uni ne facilitent pas la distinction entre les films commandés de Londres et ceux qui sont d'initiative véritablement locale, avec ou sans coproduction.