Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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BARTHOLOMEW (Frederick LLewellyn, dit Freddie)

acteur britannique (Harlesden 1924 - Sarasota, Fla., 1992).

Il interprète encore tout enfant deux films en Grande-Bretagne avant 1932, mais rencontre la gloire aux États-Unis avec le rôle-titre de David Copperfield (G. Cukor, 1935). Ses boucles brunes et sa minceur gracile le vouent aux rôles de petits aristocrates et feront de lui durant quelques années une des vedettes les plus populaires de la MGM dans des films comme Anna Karenine (C. Brown, 1935), le Petit Lord Fauntleroy (J. Cromwell, 1936) ou Capitaines courageux (V. Fleming, 1937). Sa carrière, ralentie après 1940, s'interrompt en 1951 avec St. Benny the Dip (E. G. Ulmer).

BARTLETT (Hall)

cinéaste et scénariste américain (Kansas City, Mo., 1922 - Los Angeles, Ca., 1993).

Après des études à Yale, il s'occupe de production : Navajo (1952) est un documentaire de long métrage couvert de récompenses. Ambitieux dans quelques-uns de ses sujets produits par sa société (The Caretakers, 1963, sur les hôpitaux psychiatriques), il a réalisé avec Jules Bricken un bon western pacifiste, le Pays de la haine (Drango, 1957), qui doit beaucoup à la photo noir et blanc de James Wong Howe. Il se lance ensuite dans des affaires variées, dont une au moins est un grand succès commercial malgré sa niaiserie intrinsèque : Jonathan (Jonathan Livingston Seagull, 1973). Il a épousé l'actrice Rhonda Fleming.

BARTLETT (Richard)

acteur et cinéaste américain (né en 1925 ?).

Il fait ses débuts en 1954 avec un petit film de série B, Silent Raiders (avec Earle Lyon), qu'il produit, écrit, dirige et interprète. Il entre à l'Universal international, et presque tous ses films sont interprétés par Jock Mahoney. À l'exception de I've Lived Before, qui traite de la réincarnation (1956), il s'agit de westerns. Deux sont sortis en France, Joe Dakota (id., 1957) et l'Héritage de la colère (Money, Women and Guns, 1959), dont l'originalité et la qualité étaient très évidentes. Au début des années 60, quand la télévision a remplacé la série B, Richard Bartlett s'est tout naturellement reconverti, toujours dans son genre préféré, le western.

BARTOLINI (Elio)

scénariste, cinéaste et écrivain italien (Conegliano Veneto 1922).

Avec Antonioni, il collabore à trois analyses du désespoir existentiel : le Cri (1957), l'Avventura (1960), l'Éclipse (1962). Il écrit encore sept films, dont un drame sur la résistance contre le fascisme : Il carro armato dell’8 settembre (G. Puccini, 1960), une curieuse adaptation de Pirandello : Liola (A. Blasetti, 1964), et une œuvre autobiographique sur la crise idéologique d'un ex-partisan : les Saisons de notre amour (F. Vancini, 1966). Dans sa première réalisation, L'altro Dio (1975), il aborde l'éclatement d'une famille ouvrière. Il approfondira ce thème dans son enquête pour la RAI : Ragazze di un paese con fabbrica (1980).

BARTOSCH (Berthold)

cinéaste français d'origine austro-hongroise (Polaun, Bohême, 1893 - Paris 1968).

Le jeune Bartosch fréquente l'Académie des beaux-arts de Vienne (peinture et architecture) puis se consacre au cinéma à partir de 1918 (documentaires divers [Occupation de la Rhénanie, 1925], scientifiques et pédagogiques) à Vienne puis à Berlin. Il s'y fait un ami, Bertolt Brecht, alors peu connu. Il devient le collaborateur de Lotte Reiniger pour la réalisation des films d'ombres chinoises qui sont la spécialité de cette animatrice : les Aventures du Prince Ahmed (1926), la Chasse au bonheur (1930), où il tient même un rôle aux côtés de Jean Renoir. Il s'installe ensuite à Paris, où il poursuit ses recherches et réalise l'Idée (1931), un moyen métrage animant des gravures de Frans Masereel, sur une partition d'Arthur Honegger, selon une technique qui anticipe sur la multiplane de Walt Disney en travaillant, par superpositions de plaques de verre, la profondeur de champ et une transparence opalescente. Ce beau film, à l'esthétique expressive et raffinée, n'est pas seulement un pamphlet contre l'exploitation et la répression des mouvements populaires et un cri d'espoir en la victoire de l'idée démocratique sur la force brutale. Son apport esthétique, à la fois expressionniste par le serti de ses traits ou métaphysique par le traitement de la lumière, a nourri aussi bien le cinéma d'Alexandre Alexeieff que celui, plus tardivement, de Norstein.

BARUA (Pramathesh Chandra)

cinéaste et acteur indien (Gauripur, Assam, 1903 - Calcutta, Bengale, 1951).

Authentique prince, fils du maharaja de Gauripur, il se lance, après un voyage en Europe, dans le cinéma, à la fin du muet. Il réalise, entre 1930 et 1949, une quinzaine de films (bengalis) : quelques comédies et surtout des drames romantiques. Il est le scénariste et l'acteur principal de la plupart de ses films. Les meilleurs sont ceux qu'il réalise dans les années 30 pour la compagnie New Theatres. Citons Illusion (Maya, 1936), Libération (Mukti, 1937), Autorité (Adhikar, 1938), Rajat Jayanti (1939), la Vie (Zindagi, 1940), Shesh Uttar / Jawab (1942). Son œuvre la plus célèbre est Devdas (1935), histoire de deux amants séparés par des différences de classe. Barua joue dans la version bengali, Saigal dans la version hindi. Une version tamoul est réalisée en 1936. Bimal Roy en fait un remake en 1955. Les chansons originales jouissent encore d'une grande popularité.

BARZMAN (Ben)

scénariste et romancier américain (Toronto, Ontario, Canada, 1911 - Santa Monica, Ca., 1989).

Après avoir travaillé au Federal Theatre et collaboré à plusieurs spectacles syndicaux, il écrit pour Joseph Losey l'apologue antiraciste du Garçon aux cheveux verts (1948) et adapte pour Edward Dmytryk Christ in Concrete, une parabole sur l'injustice sociale (Donnez-nous aujourd'hui, 1949). Porté sur les « listes noires », il s'associe, en Angleterre puis en France, à d'autres exilés, comme Jules Dassin (Celui qui doit mourir, 1956) ou Losey (Un homme à détruire, 1952 ; Temps sans pitié, 1957 ; l'Enquête de l'inspecteur Morgan, 1959). Après s'être égaré dans la superproduction pour Samuel Bronston (le Cid, A. Mann, 1961, ou la Chute de l'Empire romain, id., 1964), il est retourné aux sujets engagés avec l'Attentat (Y. Boisset, 1972).

BASE (1).

Lumière de base ou effet, lumière principale d'éclairage d'un plan, créant l'effet de lumière, cohérent avec le décor, qui assure à l'image son impact dramatique. ( ÉCLAIRAGE.)