Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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WYLER (William) (suite)

Le chef-d'œuvre de Wyler reste sans doute les Plus Belles Années de notre vie (1946), parfaitement représentatif de son style et de son talent, mais aussi le seul de ses films où souffle fort l'air du temps. Si William Wyler n'est pas un auteur, il n'est cependant pas un artisan négligeable.

Films  :

Crook Busters (1925) ; Lazy Lightning (1926) ; Stolen Ranch (id.) ; Blazing Days (1927) ; Hard Fists (id.) ; Straight Shootin'/Shooting Straight (id.) ; The Border Cavalier (id.) ; Desert Dust (id.) ; Thunder Riders (1928) ; Anybody Here Seen Kelly ? (id.) ; The Shakedown (1929) ; The Love Trap (id.) ; Hell's Heroes (1930) ; la Tourmente (The Storm, id.) ; A House Divided (1932) ; Tom Brown of Culver (id.) ; Her First Mate (1933) ; le Grand Avocat (Counsellor at Law, id.) ; Glamour (1934) ; la Bonne Fée (The Good Fairy, 1935) ; The Gay Deception (id.) ; Ils étaient trois (These Three, 1936) ; Dodsworth (id.) ; le Vandale (Come and Get It, co H. Hawks, id.) ; Rue sans issue (Dead End, 1937) ; l'Insoumise (Jezebel, 1938) ; les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights, 1939) ; le Cavalier du désert (The Westerner, 1940) ; la Lettre (The Letter, id.) ; la Vipère (The Little Foxes, 1941) ; Madame Miniver (Mrs. Miniver, 1942) ; The Memphis Belle (DOC, 1944) ; Thunderbolt (DOC, CO J. Sturges, 1945) ; les Plus Belles Années de notre vie (The Best Years of Our Lives, 1946) ; l'Héritière (The Heiress, 1949) ; Histoire de détective (Detective Story, 1951) ; Un amour désespéré (Carrie, 1952) ; Vacances romaines (Roman Holiday, 1953) ; la Maison des otages (The Desperate Hours, 1955) ; la Loi du seigneur (Friendly Persuasion, 1956) ; les Grands Espaces (The Big Country, 1958) ; Ben Hur (id., 1959) ; la Rumeur (The Children's Hour, 1962) ; l'Obsédé (The Collector, 1965) ; Comment voler un million de dollars (How to Steal a Million, 1966) ; Funny Girl (id., 1968) ; On n'achète pas le silence (The Liberation of L. B. Jones, 1970).

WYMAN (Sarah Jane Fulks, dite Jane)

actrice américaine (Saint Joseph, Mo., 1914).

Après plusieurs emplois, Jane Wyman devient chanteuse à la radio, puis arrive à Hollywood au milieu des années 30. Tantôt blonde, tantôt brune, elle végète longtemps aux studios Warner Bros, dans l'ombre des vedettes, avant de commencer à s'imposer dix ans plus tard. Le Poison (B. Wilder, 1945), où elle est la fiancée de Ray Milland, est son premier rôle de prestige. Grâce à Johnny Belinda (J. Negulesco, 1948), où elle a le rôle ingrat d'une sourde-muette victime d'un viol qui la rend mère, elle gagne sa réputation et un Oscar. Elle a un étrange visage de pékinois qui exprime joliment la tristesse. Aussi le mélodrame convient-il à son jeu nuancé et discret. On retiendra la jeune fille perdue dans ses rêves de la Ménagerie de verre (I. Rapper, 1950), la nurse pathétique de la Femme au voile bleu (The Blue Veil, C. Bernhardt, 1951) et, surtout, la fermière courageuse de Mon grand (R. Wise, 1953). Mais c'est Douglas Sirk qui donne à son personnage américain à cent pour cent une dimension tragique supplémentaire. Sa prestation dans l'incroyable personnage d'aveugle du Secret magnifique (1954) donne la mesure exacte de ses remarquables capacités. Son plus beau rôle est aussi l'un des plus tendres dans l'admirable Tout ce que le ciel permet (1956) : celui d'une jeune veuve face à l'égoïsme de ses enfants et de sa classe et qui trouve le bonheur dans les bras d'un jardinier de plusieurs années son cadet. Ensuite, des rôles occasionnels entérinent un réel déclin, même si elle demeure active à la TV. Elle a été mariée à Ronald Reagan.

WYNN (Keenan)

acteur américain (New York, N. Y., 1916 - Hollywood 1986).

Fils du comique Ed Wynn, il fait son apprentissage dans des troupes itinérantes et se produit à Broadway dès 1935. En 1942, il est pris sous contrat longue durée par la MGM, où il tourne notamment : For Me and My Gal (B. Berkeley, 1942), The Clock (V. Minnelli, 1945), les Trois Mousquetaires (G. Sidney, 1948), Annie, la reine du cirque (id., 1950), Mariage royal (Stanley Donen, 1951), la Belle de New York (C. Walters, 1952), le Cirque infernal (R. Brooks, 1953), Embrasse-moi, chérie (Sidney, id.) et la Pantoufle de verre (Walters, 1955). Reprenant sa liberté (free-lance), il délaisse le registre comique et les personnages de pochards ou d'aigrefins, pour livrer des compositions très diverses dans des films comme : l'Homme au complet gris (N. Johnson, 1956), le Temps d'aimer et le Temps de mourir (D. Sirk, 1958), Un trou dans la tête (F. Capra, 1959), Une espèce de garce (S. Lumet, 1959), Docteur Folamour (S. Kubrick, 1963), les Jeux de l'amour et de la guerre (A. Hiller, 1964), le Point de non-retour (J. Boorman, 1967), le Flingueur (M. Winner, 1972), Nashville (R. Altman, 1975) et Piranhas (Joe Dante, 1978).

WYNYARD (Dorothy Isobel Cox, dite Diana)

actrice britannique (Londres 1906 - id. 1964).

Grande vedette de théâtre, elle commence sa carrière cinématographique aux États-Unis dans Rasputin and the Empress (R. Boleslawsky, 1933) et triomphe dans Cavalcade (F. Lloyd, id.), où elle incarne Jane Marryot, mère de famille que l'on voit vivre de 1899 à 1933. Elle participe à quelques films moins importants comme Réunion à Vienne (Reunion in Vienna, S. Franklin, id.) et revient dans son pays natal peu avant la guerre mondiale. Après On the Night of the Fire (Brian Desmond Hurst, 1939) et Freedom Radio (A. Asquith, 1940), elle devient l'actrice principale de trois classiques du cinéma britannique des années de guerre : Gaslight (T. Dickinson, 1940, où elle joue l'épouse terrorisée), Kipps (C. Reed, qui fut son mari, 1941) et le Premier Ministre (Dickinson, id., dans le rôle de l'aristocratique Mary Wyndham Lewis, devenue l'épouse de Benjamin Disraeli). Dans Un mari idéal (A. 1947), elle retrouve le luxe et les costumes de la fin du siècle dernier, puis ses apparitions à l'écran s'espacent : Mes belles années (Tom Brown's School Day, Gordon Parry, 1951), The Feminine Touch (P. Jackson, 1956) et Une île au soleil (R. Rossen, 1957).

WYSBAR (Frank)

cinéaste allemand (Tilsitt 1899 - Mayence 1967).

Scénariste dans les studios allemands, il passe à la réalisation en 1932. Il écrit et dirige un drame, Anna und Elisabeth (1933), suivi de Hermine und die sieben Aufrechte (1935), d'après une nouvelle de Gottfried Keller. Son film le plus connu est le remarquable Fährmann Maria (1936, avec Sybille Schmitz), un film qui s'inscrit dans la tradition fantastique allemande. Émigré aux États-Unis en 1938 (où il modifie l'orthographe de son nom, qui devient Wisbar), il y tournera une nouvelle version sous le titre Stranger of the Swamp (1945). Il dirige dix films entre 1943 et 1950, puis travaille pour la télévision et rentre en Allemagne en 1956. Devenu un spécialiste du film de guerre (genre en vogue en Allemagne à cette époque), il consacre à la bataille de Stalingrad un film caractérisé par un grand réalisme : Chiens, à vous de crever (Hunde, wollt ihr ewig leben, 1959), et tourne notamment un film sur les réfugiés de la Baltique de 1945, Nacht fiel über Gotenhafen (1960).