Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
C

CLURMAN (Harold Edgar, dit Harold)

cinéaste américain (New York, N. Y., 1901 - id. 1980).

Fondateur du Group Theatre avec Lee Strasberg, metteur en scène de théâtre, Harold Clurman a réalisé un seul film, Deadline at Dawn (1946), sur un scénario de Clifford Odets, tentative de réalisme social qui, non exempte de pittoresque, vaut en particulier par l'interprétation de Susan Hayward. Il fut par ailleurs un des grands critiques dramatiques de son temps et a publié de très intéressants souvenirs sur le Group Theatre : The Fervent Years (New York, 1945).

CLUZET (François)

acteur français (Paris 1955).

Il a acquis une première expérience au théâtre lorsque Diane Kurys lui confie un des trois premiers rôles de Cocktail Molotov (1980), et il est immédiatement sollicité par Claude Chabrol pour le Cheval d'orgueil (id.). Sa carrière piétine car ses principaux rôles intéressent des films de moindre audience : Vive la sociale (G. Mordillat, 1984), Elsa, Elsa (Didier Haudepin, 1986), jusqu'à Autour de minuit, de Bertrand Tavernier (id.) et Association de malfaiteurs (C. Zidi, 1987). Il tente ensuite de maintenir une image de comédien aussi exigeant que possible dans Chocolat (C. Denis, 1988), Une affaire de femmes (C. Chabrol, id.), Force majeure (Pierre Jolivet, 1989), l'Instinct de l'ange (Richard Dembo, 1993), l'Enfer (Chabrol, 1994), Rien ne va plus (id., 1997), l'Adversaire (N. Garcia, 2001).

COBB (Leo Jacoby, dit Lee J.)

acteur américain (New York, N. Y., 1911 - Los Angeles, Ca., 1976).

Monté sur les planches à vingt ans, il débute aussi très tôt dans la mise en scène théâtrale et, ayant participé (1935) à l'expérience du Group Theatre, il se trouve incarner la Méthode à son paroxysme, grâce à un physique puissamment expressif. Après avoir figuré dans quelques films en 1937-38, il débute à l'écran en 1941 (Men of Boys Town, de N. Taurog). Il ne s'impose qu'avec Nuit sans lune (The Moon Is Down, I. Pichel, 1943) et surtout Boomerang (1947) sous la direction d'Elia Kazan venu comme lui du Group Theatre. Son tempérament, son masque précocement marqué le portent à des rôles antipathiques d'escroc (les Bas-Fonds de Frisco, J. Dassin, 1949 ; Sur les quais, E. Kazan, 1954) ou de gangster (Traquenard, N. Ray, 1958), l'une de ses plus outrancières créations, non dénuée de finesse cependant. Il a encore interprété le « patriarche » dont la mort au début des Quatre Cavaliers de l'Apocalypse (V. Minnelli, 1962) déclenche le drame, et il a conféré une force et un don de sympathie (à la mesure de son extraversion) au « terroriste » israélien d'Exodus (O. Preminger, 1960). Dans deux films pastichés des James Bond : Notre homme Flint (Daniel Mann, 1966) et F comme Flint (In Like Flint, G. Douglas, 1967), il s'est amusé pour sa part à parodier ses anciens rôles. Souvent raillé pour son jeu excessif, ce fut en fait un excellent comédien dans son registre. Il faut rappeler aussi l'Heure du crime (R. Rossen, 1947), la Main gauche du Seigneur (E. Dmytryk, 1955), Douze Hommes en colère (S. Lumet, 1957) et surtout l'Homme de l'Ouest (A. Mann, 1958), où, bandit vieillissant et fou, il disserte sur la mort avant un gunfight dans une ville-fantôme.

COBURN (Charles, Douville)

acteur américain (Savannah, Ga., 1877 - New York, N. Y., 1961).

Célèbre au théâtre, tard venu au cinéma, il s'y spécialise dans les rôles de vieillard atteint par le démon de midi, de notable, ou de grand-père fantasque, auxquels il donne une truculence réjouissante. Parmi ses films principaux : Le ciel peut attendre (E. Lubitsch, 1943) ; Plus on est de fous (G. Stevens, id.), qui lui vaut l'Oscar du second rôle ; Scandale à la Cour (O. Preminger, 1945) ; les Vertes Années (V. Saville, 1946) ; le Procès Paradine (A. Hitchcock, 1948). Il trouve ses meilleurs emplois avec Douglas Sirk (Has Anybody Seen my Gal ?, 1952) et surtout Howard Hawks : Chérie, je me sens rajeunir (id.) et Les hommes préfèrent les blondes (1953), où personne n'oublie son interprétation du vieux diamantaire séduit par Marilyn Monroe.

COBURN (James)

acteur américain (Laurel, Nebr., 1928).

Ayant débuté dans des théâtres universitaires, il fait d'abord de la TV et n'apparaît à l'écran qu'en 1959 pour devenir l'année suivante l'une des sept vedettes du film de John Struges, les Sept Mercenaires. Sa haute taille, son allure cynique, son flegme le vouent aux rôles d'aventuriers sans scrupules, rôles à l'intérieur desquels il développe peu à peu un charme nonchalant et un humour tout en souplesse. Parmi ses meilleures prestations, on retiendra la Grande Évasion (Sturges, 1963), Cyclone sur la Jamaïque (A. Mackendrick, 1965), Mais, qu'as-tu donc fait à la guerre, Papa ? (B. Edwards, 1966), Waterhole N. 3 (William Graham, 1967), et surtout Duffy le renard de Tanger (R. Parrish, 1968), où son emploi habituel se nuançait d'une intelligence et d'une sensibilité moins inattendues qu'enfin clairement révélées. Son succès comme imitateur pince-sans-rire de James Bond (Notre homme Flint, Daniel Mann, 1966 et F. comme Flint [In like Flint], G. Douglas, 1967) lui vaut dix ans plus tard d'interpréter à la TV Sam Spade, le héros de Dashiell Hammett. Mais il aura été aussi l'un des deux personnages de Il était une fois la Révolution (S. Leone, 1971) et de la Chevauchée sauvage (R. Brooks, 1975). Après le médiocre Croix de Fer (S. Peckinpah, 1977), il reparaît plein d'une autorité rusée dans Revanche à Baltimore (R. E. Miller, 1979) sous une séduisante couronne de cheveux blancs et dans Young Guns II (Geoff Murphy, 1990). En 1996, il joue dans l'Effaceur (Eraser, Charles D. Russell) puis dans The Second Civil War (Joe Dante) et l'année suivante dans Affliction de Paul Schrader.

COCEA (Alice)

actrice française d'origine roumaine (Sinaia 1897 - Paris 1970).

Comédienne de théâtre et d'opérette, elle tourne entre les deux guerres, avec une grâce acide, des films de série fondés sur les recettes qui font son succès au boulevard, aux titres évocateurs : Mon gosse de père (J. de Limur 1930), Atout cœur (H. Roussel, 1931), Marions-nous (L. Mercanton, id.), Nicole et sa vertu (R. Hervil, 1932), le Greluchon délicat (J. Choux, 1934).

COCHRAN (Robert Alexander Cochran, dit Steve)

acteur américain (Eureka, Ca., 1917 - en mer, au large du Guatemala, 1965).