Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
Y

YORK (Michael)

acteur britannique (Fulmer, Buckinghamshire, 1942).

Dès l'âge de seize ans, il fréquente la Compagnie théâtrale de Michael Croft. Il confirme ses dons à l'Experimental Theatre Company et au Britain's National Theatre. Il débute à l'écran sous la direction de Franco Zeffirelli dans deux rôles shakespeariens, Luciento (la Mégère apprivoisée, 1967) et Tybalt (Roméo et Juliette, id.). Après sa remarquable interprétation de l'étudiant d'Accident (J. Losey, 1967), il commence une brillante carrière internationale. Au sein d'une abondante filmographie à dominante commerciale, on retient surtout quelques compositions particulièrement réussies : un étudiant britannique dans une Allemagne en crise (Cabaret, B. Fosse, 1973), d'Artagnan (les Trois Mousquetaires, R. Lester, 1974 ; le Retour des Mousquetaires, id., 1989), le naufragé de l'Île du docteur Moreau (Don Taylor, 1976), ou un metteur en scène polonais en exil à Londres (le Succès à tout prix, J. Skolimowski, 1984).

YORK (Susannah)

actrice britannique (Londres 1941).

Venue du théâtre, où elle se spécialisait dans la pantomime, elle débute à l'écran dans les Fanfares de la gloire (R. Neame, 1960). John Huston lui demande aussitôt de jouer la jeune névrosée de Freud, passions secrètes (1961) et Tony Richardson lui confie le rôle important de Sophie Western, la jeune et riche héritière qu'épousera le héros de Tom Jones (1963). Susannah York aborde avec talent les genres les plus divers : l'aventure (les Sables du Kalahari, C. Endfield, 1965), la comédie (les Filles du code secret, D. Greene, 1968), la superproduction de prestige (Un homme pour l'éternité, F. Zinnemann, 1966), la biographie filmée (Jane Eyre, D. Mann, 1971, dans le rôle-titre). Deux de ses performances furent particulièrement remarquées : son interprétation d'Alice Le Blanc dans On achève bien les chevaux (S. Pollack, 1969), pour laquelle elle obtient un Oscar, et celle de la schizophrène meurtrière d'Images (R. Altman, 1972), qui lui vaut le prix d'interprétation au festival de Venise. Depuis, Susannah York est devenue... la mère de Superman (Richard Donner, 1978).

Autres films :

Duffy, le renard de Tanger (R. Parrish, 1968) ; Faut-il tuer Sister George ? (R. Aldrich, id.) ; Ah ! Dieu que la guerre est jolie (R. Attenborough, 1969) ; Jane Eyre (Delbert Mann, 1971, TV) ; le Cri du sorcier (J. Skolimowski, 1978) ; Superman II (R. Lester, 1980) ; Barbablu, Barbablu (F. Carpi, 1987) ; Just Ask For Diamonds (Stephen Bayly, 1989).

YORKIN (Alan David Yorkin, dit Bud)

cinéaste américain (Washington, Pa., 1926).

Homme de télévision consacré dont la spécialité est la comédie, Yorkin s'est essayé dans ce genre au cinéma. Les résultats ont été irréguliers. Inspector Clouseau (1968), où il rempla¸cait Blake Edwards, et où Alan Arkin tenait le rôle dévolu à Peter Sellers, prouvait amplement que Yorkin n'avait nul intérêt à se mesurer à de pareils maîtres. Plus que le burlesque Commencez la révolution sans nous (Start The Revolution Without Me, 1970), ou l'élégant mais un peu maigre Voleur qui vient dîner (The Thief Who Came to Dinner, 1973), on retiendra une comédie douce-amère sur les mœurs conjugales américaines, Divorce American Style (1967), où Yorkin se révélait aussi un excellent directeur d'acteurs.

Autres films :

Come Blow Your Horn (1963) ; Never Too Late (1965) ; Cold Turkey (1971) ; Soleil d'automne (Twice in a Lifetime, 1985) ; Arthur 2 (On the Rocks, 1988) ; Love Hurts (1991).

YOSHIDA (Kiju ou Yoshishige)

cinéaste japonais (préfecture de Fukui 1933).

Après des études de littérature fraņcaise à l'Athénée fraņcais de Tokyo, où il peut voir de nombreux films fraņcais et étrangers, puis à l'université de Tokyo en 1951, il bifurque vers le cinéma. Entré à la Shochiku en 1955, il est assistant, notamment de Keisuke Kinoshita de 1956 à 1960. Il écrit aussi des scénarios et crée une revue de cinéma avec Nagisa Oshima et le scénariste Tamura. Il passe enfin à la réalisation, en 1960, avec Bon à rien (Rokudenashi) et Le sang est desséché (Chi wa kawaite iru). Il se fait remarquer dès 1962 par un film ambitieux, la Source thermale d'Akitsu (Akitsu onsen), avec Mariko Okada, actrice qu'il épouse juste après. À la suite d'un différend avec la Shochiku, il tourne en 1965 Histoire écrite par l'eau (Mizu de kakareta monogatari), distribuée par la Nikkatsu, qui, sur le thème de l'inceste, renouvelle l'écriture cinématographique dans un style calligraphique. En 1966, il fonde sa propre compagnie, la Société du cinéma contemporain (Gendai Eiga Sha), en maintenant un contrat de distribution avec la Shochiku. Dès 1969, ses films, de plus en plus audacieux et expérimentaux, sont distribués par la société indépendante Art Theatre Guild : Éros + Massacre (Eros + Gyakusatsu, 1969), variation spatio-temporelle sur le personnage d'un anarchiste du début du siècle, Sakae Osugi, fait scandale au Japon. Suivent alors : Purgatoire Eroica (Rengoku Eroica, 1970), Aveux, théories, actrices(Kokuhakuteki joyu-ron, 1971), et Coup d'État (Kaigen Rei, 1973), une évocation personnelle de Kita Ikki, un théoricien de droite des années 30. Après une longue période où il ne tourne plus que des documentaires pour la télévision ou le cinéma, Yoshida revient à la fiction avec Promesse (Ningen no yakusoku, 1986) et Onimaru (Arashi ga oka, 1988), une transposition japonaise des Hauts de Hurlevent, tous deux produits par Seiyu. Après cinq ans d'absence, il retourne à nouveau au documentaire avec le Cinéma d'Ozu (1993) et Rêves de cinéma, rêve de Tôkyô (1995).

YOSHIMURA (Jitsuko)

actrice japonaise (Tokyo 1943 - Yokohama 2000).

Shohei Imamura, réalisateur à la Nikkatsu, la découvre et lui offre le rôle principal de Cochons et Cuirassés (ou Filles et Gangsters, 1961), où elle fait preuve d'un dynamisme étonnant. Dans la Femme insecte (1963), elle joue aux côtés de Sachiko Hidari dans un rôle assez ingrat, puis tient le rôle de la fille de Nobuko Otowa dans Onibaba (K. Shindo, 1964), en déployant une sensualité animale. Elle joue ensuite dans plusieurs films, dont ‘ le Mont de l'effroi ’ (Osorezan no onna, de H. Gosho, 1965), et semble vouloir quitter le cinéma après avoir interprété une des filles du bidonville de Dodes'kaden (Kurosawa, 1970), dé¸cue sans doute de ne plus rencontrer d'autre rôle à sa mesure. On la retouve cependant de temps à autre dans des mélodrames comme Une Mère (Haha, Zenzo Matsuyama, 1989).