Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
L

LIGHT VALVE (Locution anglaise).

Système permettant de contrôler la lumière par le déplacement de volets ou de rubans métalliques. Ces éléments sont employés dans les lanternes des tireuses additives pour ajuster la quantité de lumière et conformer la colorimétrie et la densité des images aux indications de l'étalonnage. Les modulateurs à rubans des caméras sonores utilisées pour l'enregistrement des négatifs son sont également appelés light valves.

LILIENTHAL (Peter)

cinéaste allemand (Berlin 1929).

Sa famille ayant émigré en Amérique latine pour fuir les persécutions antisémites, il y fait ses premières expériences de cinéaste en 1954. Revenu en Allemagne en 1956, il devient assistant de production et réalisateur pour la télévision. En 1969, il dirige sa première œuvre cinématographique, Malatesta, dont les personnages principaux sont des anarchistes émigrés à Londres. En 1973, il tourne au Chili la Victoria, un film de fiction sur les premiers mois du gouvernement Allende. Il réalise en 1975 Le calme règne dans le pays (Es herrscht ruhe im Land), organisé autour d'un processus de coup d'État militaire, puis en 1980 au Nicaragua l'Insurrection (Der Aufstand), sur les combats des sandinistes. En 1979, il avait reconstitué le Berlin de 1938 pour retracer l'histoire d'un jeune Juif cherchant à fuir l'Allemagne (David). Après avoir tourné aux États-Unis Dear Mr. Wonderful (1982), il réalise Das Autogrammm (1984) et le Silence du poète (Das Schweigen des Dichters, 1986) et tourne à nouveau en Amérique latine : le Cycliste de San Cristobal (Der Radfahrer von San Cristobal, 1987). En 1994, il achève en Israël En regardant la forêt (Angesichts der Wälder).

LILY.

Mot anglais (couramment employé dans le vocabulaire du cinéma français) pour charte.

LIMA JR. (Walter)

cinéaste brésilien (Niteŕoi, Rio de Janeiro, 1938).

Critique et assistant de Glauber Rocha, il aborde la mise en scène durant l'essor du Cinema Novo : l'Enfant de la plantation (Menino de engenho, 1965), d'après José Lins do Rego, révèle un lyrisme à la fois classique et personnel. La phase tropicaliste et underground du cinéma brésilien l'amène à expérimenter dans deux directions différentes. Brasil ano 2000 (1969), primé à Berlin, participe d'un délire futuriste et utopique. Na boca da noite (1970), quasi inconnu, est un huis clos exaspéré à deux personnages. Après plusieurs années de télévision, il retrouve sa liberté et son métier dans A lira do delírio (1978), hommage brillant et ému au talent de sa compagne Anecy Rocha (sœur de Glauber), comédienne disparue accidentellement. Joana Angélica (1979) constitue une première incursion originale dans l'histoire brésilienne, qu'il évoque aussi avec Chico Rei (1985,  : 1982), coproduit par la télévision allemande. Il tourne ensuite Inocência (1983) et Ele o boto (1986), filmant avec la même aisance un classique de la littérature romantique et une légende amazonienne. Après O monge e a filha do carrasco (1995) il donne toute la mesure de son talent avec A ostra e o vento (1997).

LIMOSIN (Jean-Pierre)

cinéaste français (Chaumontel 1949).

Il aborde le cinéma à travers la coréalisation, aux côtés d'Alain Bergala, de Faux-fuyants (1982), l'histoire d'un homme qui décide de rencontrer la fille d'un piéton qu'il a tué accidentellement en voiture. Ces débuts dans la fiction vont se prolonger dans les années 80 par la réalisation de deux autres longs métrages, Gardien de la nuit (1986) et l'Autre Nuit (1989), à nouveau basé sur un drame de la circulation routière. Au cours des années 90, son activité se recentre davantage sur la réalisation de films documentaires, œuvres qui ont en commun une véritable exigence au niveau formel, un refus du didactisme télévisuel et une passion tangible à l'image pour l'objet de son propos. Il signe ainsi un film consacré à l'écrivain autrichien Thomas Bernhard (1998), et deux magnifiques portraits de cinéastes, Abbas Kiarostami, vérité et songe (1994) et Alain Cavalier, 7 chapitres, 5 jours, 2 pièces-cuisine (1995). À la fin des années 90, il réalise trois œuvres qui expriment de façon très différente le rapport affectif très intense qu'il entretient avec la capitale japonaise. Ce sera une œuvre de fiction tout d'abord, Tokyo Eyes (1997) – l'histoire d'un justicier moderne interprété par la star japonaise Shinji Takeda –, puis un documentaire au titre explicite, Voyages, voyages - Tokyo (1999), et enfin un nouveau portrait de cinéaste, Takeshi Kitano, l'imprévisible (1999). En 2001, il signe pour un nouveau magazine télévisé mensuel sur la création contemporaine un premier film consacré à Christian Lacroix.

LIN (Lin Ching Hsia, dite Brigitte)

actrice taïwanaise (1954).

Encore lycéenne à Taipei, elle est repérée dans la rue par un directeur de casting et joue tout naturellement une lycéenne dans Outside the Window (Song Quanshou, 1971). Grâce à des rôles qui ne mettent en valeur que sa beauté, elle devient l'une des actrices les plus connues de Taïwan. Au début des années 80, elle arrive à Hongkong, où elle peut davantage exprimer son talent d'actrice, au contact de réalisateurs de la Nouvelle Vague, comme Patrick Tam (Love Massacre, 1981), Tsui Hark (Zu, les guerriers de la montagne magique, 1984) ou Tony Au (Dream Lovers, 1986). Dans Peking Opera Blues (Tsui Hark, 1986), en fille de militaire androgyne, elle acquiert une nouvelle envergure. Après Starry is the Night (Ann Hui, 1988), elle est bouleversante en femme de lettres amoureuse dans Red Dust (Yim Ho, 1990). Elle se spécialise alors dans le wu xia pian, maniant admirablement le sabre dans Swordsman 2 (Ching Siu-Tung, 1992), The Bride with White Hair (Jiang-Hu, Ronny Yu, 1993) et les Cendres du temps (Wong Kar-waï, 1994). Tout comme son personnage à la perruque blonde et aux lunettes noires dans Chungking Express (Wong Kar-waï, 1994), elle disparaît mystérieusement des écrans après 1994.

LINDA (Bogusław)

acteur polonais (Toruń 1952)

Acteur de théâtre à Cracovie, Wrocław et Varsovie, il débute au cinéma en 1976, obtient un premier succès dans le rôle du jeune anarchiste de la Fièvre (A. Holland, 1980). Dès lors, ils enchaîne film sur film, obtient un succès probant dans des œuvres de facture très différente comme l'Homme de fer (A. Wajda, 1981), le Hasard (K. Kieślowski, 1982), Danton (Wajda, id.), la Mère des Rois (J. Zaorski, id.), Tue moi, flic (Zabij mnie glino, Jacek Bromski, 1987), le Décalogue 7 (Kieślowski, 1989), les Chiens (Psy, Władysław Pasikowski, 1992), Doux-amer (Słodkogorzki, id., 1996), Chamanka (A. Żulawski, id.), Pan Tadeusz (Wajda, 1999). Il s'est essayé à la mise en scène en 1990 avec Seychelles (Seszele).