Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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SEITER (William A.)

cinéaste américain (New York, N. Y., 1892 - Beverly Hills, Ca., 1964).

Ancien figurant à la Keystone, il réalise une centaine de longs métrages entre 1919 et 1953. Dans les années 20, il passe pour une valeur sûre (The Mad Whirl, 1925 ; Skinner's Dress Suit, 1926), voire un observateur chaleureux (Little Church Around the Corner, 1923). Plus tard, il dirige Fred Astaire, dans Roberta (id., 1935), avec Ginger Rogers, et Ô toi, ma charmante (You Were Never Lovelier, 1942), ainsi que les frères Marx dans Panique à l'hôtel (Room Service, 1938).

SEITZ (George Brackett, dit George B.)

cinéaste américain (Boston, Mass., 1888 - Los Angeles, Ca., 1944).

Coscénariste des serials de Pearl White, dans lesquels il est aussi acteur, il décide en 1916 de produire et de diriger ses propres serials, ce qu'il fait avec succès ; citons The Iron Claw (CO Edward José, 1916) ou The Black Secret (1919). Il s'oriente ensuite vers le western, s'illustrant particulièrement par un film épique, adapté de Zane Grey (The Vanishing American, 1925), évoquant le sort des Indiens avec une exactitude et une authenticité exceptionnelles. Mais ce sont ses petits films modestes et souriants des années 30 qui lui assurent une place de maître de série B. En plus de la série juvénile des Andy Hardy, avec Mickey Rooney, on lui doit les excellents On cherche une femme (Woman Wanted, 1935) et Kind Lady (id.), avec le mémorable face-à-face d'Aline Mac Mahon et Basil Rathbone, qui retrouvent l'esprit du serial.

SEITZ (John F.)

chef opérateur américain (Chicago, Ill., 1893-1979).

Frère de George B. Seitz, il entre dans la profession en 1916. Dès 1920, il commence une fructueuse association avec Rex Ingram. À eux deux, ils composeront des images qui comptent parmi les plus somptueuses du noir et blanc : les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse (1921), Eugénie Grandet (id.), le Prisonnier de Zenda (1922), Trifling Women (id.), Scaramouche (1923). Au parlant, il collabore avec succès aux films de Preston Sturges (les Voyages de Sullivan, 1941), d'Albert Lewin (The Moon and Six Pence, 1942) et de Billy Wilder, pour qui il conçoit les sombres séductions de Cinq Secrets du désert (1943), Assurance sur la mort (1944), le Poison (1945) et surtout Sunset Boulevard (1950). Moins prestigieuse, mais aussi remarquable est son association avec John Farrow (la Grande Horloge, 1948 ; les Yeux de la nuit, id.) et Lewis Allen (le Mystère de la falaise, 1945 ; Enquête à Chicago, 1949). Il s'est retiré en 1960. Inventeur, entre autres procédés techniques, du plan-cache, il détient dix-huit brevets dans le domaine photographique.

SEKIGAWA (Hideo)

cinéaste japonais (Niigata 1908 - Tokyo 1977).

Entré aux studios PCL (Photo Chemical Laboratories) en 1936 comme assistant réalisateur, il tourne surtout des documentaires mais ne peut exprimer ouvertement son engagement politique à gauche jusqu'à la fin de la guerre. En 1946, il participe, avec Akira Kurosawa et Kajiro Yamamoto, à la réalisation de ‘ Ceux qui bâtissent l'avenir ’ (Asu o tsukuru hitobito), film de circonstance commandité par les syndicats. Dans les années suivantes, il se fait remarquer comme l'un des cinéastes les plus radicaux, avec Tadashi Imai et Satsuo Yamamoto. C'est au début des années 50 qu'il tourne une série de films indépendants abordant des sujets brûlants, dans une tonalité souvent antiaméricaine : ‘ Écoutez les grondements de l'océan ’/‘ la Chronique des étudiants mobilisés ’ (Kike wadatsumi no koe, 1950) ; ‘ la Vie d'un travailleur du rail ’ (Tetsuro no ikiru, 1951) ; ‘ les Enfants métis ’ (Konketsuji, 1953) ; ‘ la Fête stupide ’ (Kyôen, 1954), et surtout son film le plus célèbre, Hiroshima (id., 1953), dont l'ampleur de la reconstitution réaliste s'oppose à la pudeur allusive des Enfants d'Hiroshima, de Shindo (1952).

Par la suite, la carrière de Sekigawa, toujours assez prolifique, évolue vers des films aux sujets plus commerciaux, où s'inscrivent cependant des préoccupations sociopolitiques, comme ‘ Ma vie est comme un incendie ’ (Waga shogai wa hi no gotoku, 1961) ou ‘ le Proxénète ’ (Himo, 1965).

SELANDER (Lesley)

cinéaste américain (Los Angeles, Ca., 1900 - id. 1979).

Technicien de laboratoire, opérateur à la Triangle, en 1920, et enfin assistant à la MGM dans les années 30, il y dirige d'innombrables films de cow-boys (notamment pour Tim Holt) ainsi que des séries populaires (« Hopalong Cassidy »), tout en participant, comme assistant, à des réalisations plus prestigieuses ; citons l'Introuvable (W. S. Van Dyke, 1934), Une nuit à l'Opéra (S. Wood, 1935), Furie (F. Lang, 1936). Il devient, vers 1945, le « spécialiste » des westerns à très petit budget dont la cohérence n'est pas le point fort, le meilleur étant de loin Amour, fleur sauvage (Shotgun, 1955), pour l'étrangeté du sujet et de quelques détails. Ses œuvres de science-fiction ou d'espionnage sont encore plus pauvres et plus routinières. Il a signé un curieux film « en costumes », mélancolique comme une ballade écossaise, le Chevalier au masque de dentelle (The Highwayman, 1951). Sa prolifique carrière au cinéma et à la télévision a duré jusqu'en 1968.

SÉLECTION.

Image noir et blanc enregistrée derrière un filtre de sélectionnant une couleur. Un film couleur peut être reconstitué à partir d'une « sélection trichrome » effectuée au travers de filtres de sélection rouge, vert et bleu. Par extension, ensemble des trois films noir et blanc obtenus par sélection trichrome. ( COULEUR, PROCÉDÉS DE CINÉMA EN COULEURS, CONSERVATION DES FILMS.)

SELIG [Selig Production Company].

Société de production américaine fondée par William N. Selig à Chicago en 1896 (primitivement sous le nom de Selig Polyscope Company). D'abord indépendante, elle rejoint en 1909 la General Company, chargée par la Motion Picture Patents Company d'assurer la distribution des films du Trust Edison. Un premier studio à Chicago (Western Avenue) donne naissance à un deuxième, plus vaste, situé cette fois à Los Angeles dans les locaux d'une ancienne blanchisserie chinoise (Olive Street). Le premier film tourné en Californie serait selon la légende In the Sultan's Power, réalisé par Selig lui-même et présenté le 17 juin 1909. L'infatigable pionnier achète un autre studio californien à Edendale (Alessandro Street), tout en gardant le contact avec deux autres centres d'activité (Chicago et La Nouvelle-Orléans). La compagnie Selig se spécialise dans les westerns mais également dans les films d'aventures exotiques (après l'acquisition du Jungle Zoo de Los Angeles). Elle sera dissoute en 1918.