Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
W

WIDERBERG (Bo) (suite)

Films  :

Le Petit Garçon et le Cerf-volant (Pöjken och draken, CM 1962) ; le Péché suédois (Barnvagnen, id.) ; le Quartier du corbeau (Kvarteret Korpen, 1963) ; Amour 65 (Kärlek 65, 1965) ; Hello, Roland ! (Heja Roland !, 1966) ; Elvira Madigan (id., 1967) ; Adalen 31 (id., id.) ; Joe Hill (id., 1971) ; Tom Foot (Fimpen, 1974) ; Un flic sur le toit (Mannen på taket, 1976) ; Victoria (id., 1979) ; l'Homme de Majorque (Mannen från Mallorca, 1985) ; le Chemin du serpent (Ormens vag pa halleberget, 1987) ; la Beauté des choses (Lust och fägring stor, 1996).

WIDMARK (Richard)

acteur américain (Sunrise, Minn., 1914).

Richard Widmark vient au métier de comédien après deux années de professorat. Il s'illustre à New York dans des programmes ou séries radiophoniques comme Mercury Theatre on the Air (d'Orson Welles), Big Sister, Front Page Farrell, Gangbusters ou Home of the Brave, et débute à la scène en 1943 dans Kiss and Tell. Distribué à contre-emploi dans des rôles légers et sophistiqués, il essuie de nombreux échecs avant de jouer dans Dunnigan's Daughter (mise en scène d'Elia Kazan) et Joan of Lorraine (aux côtés d'Ingrid Bergman).

En 1947, Henry Hathaway lui confie le rôle du tueur psychopathe Tommy Udo dans le Carrefour de la mort. Sa composition, d'un humour glacial et inquiétant, en fait aussitôt l'un des « méchants » les plus populaires d'Hollywood. Il remporte pour celle-ci une nomination à l'Oscar, et entame à la Fox une carrière exceptionnellement brillante et active, qui lui vaudra de travailler, notamment, pour Jules Dassin (les Forbans de la nuit), Joseph L. Mankiewicz (La porte s'ouvre), Elia Kazan (Panique dans la rue), Jean Negulesco (la Femme aux cigarettes) et Samuel Fuller (le Port de la drogue).

Figure clé du « thriller urbain », son jeu, très physique, d'une violence retenue et d'une exemplaire sobriété, sert aussi plusieurs classiques du western, dont la Ville abandonnée (W. A. Wellman), le Trésor du pendu (J. Sturges), la Dernière Caravane (D. Daves), Alamo (J. Wayne) et les Deux Cavaliers (J. Ford). Parallèlement à ces rôles d'action, Widmark s'impose avec une parfaite vraisemblance dans des emplois « intellectuels », tels le psychiatre de la Toile d'araignée (V. Minnelli) ou le procureur de Jugement à Nuremberg (S. Kramer).

Devenu « free-lance » en 1956, il passe aussitôt à la production, avec la Chute des héros (K. Malden), le Dernier Passage (film d'espionnage anticommuniste de Phil Karlson, dont sa femme, Jean Hazelwood, signe le scénario) et Aux postes de combat (J. B. Harris).

La dernière partie de sa carrière abonde en rôles « officiels », tenus sur une subtile et élégante ironie. Elle sera marquée par des films comme : Police sur la ville (D. Siegel), le Crime de l'Orient-Express (S. Lumet), le Toboggan de la mort (J. Goldstone) et Morts suspectes (M. Crichton). Venu tardivement à la télévision, Widmark s'y illustrera notamment dans la série Madigan et dans six téléfilms, dont la Dernière Enquête (D. L. Rich) et Mr. Horn (J. Starrett).

Films  :

le Carrefour de la mort (Hathaway, 1947) ; la Dernière Rafale (W. Keighley, 1948) ; la Femme aux cigarettes (J. Negulesco, id.) ; la Ville abandonnée/Nevada (W. Wellman, id.) ; les Marins de l'« Orgueilleux » (Hathaway, 1949) ; la Furie des Tropiques (A. De Toth, id.) ; les Forbans de la nuit (J. Dassin, 1950) ; Panique dans la rue (E. Kazan, id.) ; La porte s'ouvre (J. Mankiewicz, id.) ; Okinawa (L. Milestone, 1951) ; les Hommes-grenouilles (The Frogmen, L. Bacon, id.) ; Duel dans la forêt (J. H. Newman, 1952) ; Troublez-moi ce soir (R. Baker, id.) ; la Sarabande des pantins (sketch : la Prime, Hathaway, id.) ; My Pal Gus (R. Parrish, id.) ; Destination Gobi (R. Wise, 1953) ; le Port de la drogue (S. Fuller, id.) ; Sergent la Terreur (R. Brooks, id.) ; le Démon des eaux troubles (Fuller, 1954) ; le Jardin du diable (Hathaway, id.) ; la Lance brisée (E. Dmytryk, id.) ; Hold-up en plein ciel (M. Robson, 1955) ; la Toile d'araignée (V. Minnelli, id.) ; Coup de fouet en retour (J. Sturges, 1956) ; la Course au soleil (R. Boulting, id.) ; la Dernière Caravane (D. Daves, id.) ; Sainte Jeanne (O. Preminger, 1957) ; la Chute des héros (K. Malden, id.) ; le Trésor du pendu (J. Sturges, 1958) ; le Père malgré lui (G. Kelly, id.) ; Dans la souricière (N. Panama, 1959) ; l'Homme aux colts d'or (Dmytryk, id.) ; Alamo (J. Wayne, 1960) ; le Dernier Passage (Ph. Karlson, 1961) ; les Deux Cavaliers (J. Ford, id.) ; Jugement à Nuremberg (S. Kramer, id.) ; la Conquête de l'Ouest (épisode : Union Pacific, G. Marshall, 1963) ; les Trois Soldats de l'aventure (Flight From Ashiya, M. Anderson, 1964) ; les Drakkars (J. Cardiff, id.) ; les Cheyennes (Ford, id.) ; Aux postes de combat (J. B. Harris, 1965) ; Alvarez Kelly (Dmytryk, 1966) ; la Route de l'Ouest (A. McLaglen, 1967) ; Police sur la ville (D. Siegel, 1968) ; Une poignée de plombs (A. Smithee, 1969) ; A Talent for Loving (R. Quine, id.) ; la Guerre des bootleggers (id., 1970) ; Quand meurent les légendes (When the Legends Die, Stuart Millar, 1972) ; le Crime de l'Orient-Express (S. Lumet, 1974) ; le Sursis (The Sell Out, P. Collinson, 1976) ; Une fille pour le diable (To the Devil... a Daughter, Peter Sykes, id.) ; l'Ultimatum des trois mercenaires (R. Aldrich, 1977) ; la Théorie des dominos (S. Kramer, id.) ; le Toboggan de la mort (Roller Coaster, James Goldstone, id.) ; Morts suspectes (Coma, Michael Crichton, 1978) ; l'Inévitable Catastrophe (The Swarm, I. Allen, id.) ; le Secret de la banquise (Bear Island, Don Sharp, 1980) ; la Folie aux trousses (S. Poitier, 1982) ; Commando (The Final Option, Ian Sharp, 1983), Contre toute attente (Against All Odds, Taylor Hackford, 1984) ; Blackout (Douglas Hickox, 1985) ; Colère en Louisiane (Volker Schlöndorff, 1987) ; True Colors (H. Ross, 1990).

WIECK (Dorothea)

actrice suisse (Davos 1908 - Berlin 1986).

Élève de Max Reinhardt, elle paraît à l'écran dès 1926. Mais c'est sa création lumineuse dans Jeunes Filles en uniforme (L. Sagan, 1931) qui impressionne public et critique. Elle travaille encore en Allemagne, avant que Hollywood la fasse venir pour le Chant du berceau (M. Leisen, 1933), dont il n'y a à sauver que sa création de religieuse tourmentée par l'amour maternel, interprétation presque aussi belle que celle de son précédent succès. Mais, après une autre œuvre médiocre aux États-Unis, elle revient en Allemagne et aucun des films qu'elle tourne n'est digne de ses possibilités. On la revoit, silhouette vieillie et pathétique, dans le Temps d'aimer, le temps de mourir (D. Sirk, 1958).