Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
S

STROHEIM (Erich Oswald Stroheim, dit Erich von) (suite)

Principaux films

(acteur) : For France (W. Ruggles, 1917) ; les Cœurs du monde (D. W. Griffith, 1918) ; la Loi des montagnes (E. von Stroheim, 1919) ; Folies de femmes (id., 1921) ; la Symphonie nuptiale et Mariage de prince (id., 1926-1928) ; Gabbo le ventriloque (J. Cruze, 1929) ; Quatre de l'aviation (The Lost Squadron, George Archainbaud, 1932) ; Comme tu me veux (G. Fitzmaurice, id.) ; le Crime du Docteur Crespi (John Auer, 1935) ; Marthe Richard (R. Bernard, 1937) ; la Grande Illusion (J. Renoir, id.) ; l'Alibi (P. Chenal, id.) ; Mademoiselle Docteur (E. T. Gréville, id.) ; l'Affaire Lafarge (1938) ; les Disparus de Saint-Agil (Christian-Jaque, id.) ; les Pirates du rail (id., id.) ; Ultimatum (R. Wiene, id.) ; Derrière la façade (G. Lacombe, 1939) ; Pièges (R. Siodmak, id.) ; Macao l'enfer du jeu (J. Delannoy, id.) ; Menaces (Gréville, id.) ; Tempête (Bernard-Deschamps, 1940) ; So Ends Our Night (J. Cromwell, 1941) ; les Cinq Secrets du désert (B. Wilder, 1943, rôle de Rommel) ; l'Étoile du Nord (L. Milestone, id.) ; la Cible vivante, The Great Flammarion, A. Mann, 1945) ; la Foire aux chimères (Chenal, 1946) ; la Danse de mort (Marcel Cravenne, 1948) ; Boulevard du crépuscule (Wilder, 1950).

STRUSS (Karl)

chef opérateur américain (New York, N. Y., 1891 - Los Angeles, Ca., 1981).

Ancien photographe d'art, il travaille avec Cecil B. De Mille (1920-1922) puis avec Louis Gasnier (1922-1924), avant de montrer son ingéniosité dans Ben Hur (F. Niblo, 1926) et son sens artistique dans l'Aurore (F. W. Murnau, 1927), en collaboration avec Charles Rosher (les deux opérateurs obtiendront pour ce film le premier Oscar décerné pour les prises de vues). Avec Bitzer, il sera l'opérateur de Griffith (1928-1930), mais règle seul les éclairages contrastés d'Abraham Lincoln (Griffith, 1930). Les trucages de Docteur Jekyll et Mr. Hyde (R. Mamoulian, 1932) reprennent le procédé des filtres de couleurs employé dans Ben Hur. La splendeur matérielle de ce film le rapproche du Signe de la croix (De Mille, id.), filmé à travers une gaze, ou de l'Île du Dr Moreau (E. C. Kenton, id.) ; on la reconnaît dans plusieurs films Paramount, mais ni dans le Dictateur (Ch. Chaplin, 1940) ni dans Limelight (id., 1952). D'une fin de carrière anonyme, on ne peut donc excepter que Voyage au pays de la peur (O. Welles, 1942).

STUART (John Croall, dit John)

acteur britannique (Édimbourg, Écosse, 1898 - Londres 1979).

Il débute à la scène en 1919, avant d'apparaître pour la première fois à l'écran l'année suivante. Rapidement promu au rang de vedette, il est, durant la période qui précède la Seconde Guerre mondiale, parmi les acteurs les plus populaires de Grande-Bretagne. Interprète de plus d'une centaine de films, il a notamment joué dans : The Flight Commander (M. Elvey, 1927), Atlantic (E. A. Dupont, 1929), The Wandering Jew (Elvey, 1933), Penn of Pennsylvania (Lance Comfort, 1941), la Madone aux deux visages (A. Crabtree, 1944), la Boîte magique (J. Boulting, 1951), Blood of the Vampire (H. Cass, 1958), Coulez le « Bismarck » (Sink the Bismarck, L. Gilbert, 1960).

STUDIO.

Bâtiment ou ensemble de bâtiments conçus pour le tournage des films et comprenant un ou plusieurs plateaux de prise de vues ainsi que divers locaux associés : salles de maquillage, ateliers pour les décors, magasins pour accessoires, salles de projection des rushes, bureaux, etc.

STUHR (Jerzy)

acteur et cinéaste polonais (Cracovie 1947).

Acteur de théâtre, il joue notamment au Teatr Stary de Cracovie sous la direction de metteurs en scène réputés tels Konrad Świnarski, Jerzy Jarocki ou Andrzej Wajda.

Au cinéma, il s'impose au cours des années 70 comme l'un des meilleurs protagonistes du courant « contestataire » qui sape les bases d'un communisme à bout de souffle. On le voit dans De part en part (Na wylot, G. Królikiewicz, 1972), la Peur (Strach, Antoni Krauze, 1975), la Cicatrice (K. Kieślowski, 1976), le Meneur de bal (F. Falk, 1978), Acteurs provinciaux (A. Holland, id.), Sans anesthésie (A. Wajda, id.), la Chance (Falk, 1919), le Profane (Kieslowski, id.), 1901 : enfants en grève (F. Bajon, 1980), le Papillon (Ćma, Tomasz Zygadlo, id.), le Hasard (Kieślowski, 1982), la Mère des Rois (J. Zaorski, 1982), Sexmission (J. Machulski, 1983), Obi-Oba (Piotr Szulkin, id.), l'Année du soleil calme (K. Zanussi, 1984), le Train pour Hollywood (Pociag do Hollywood, Radosław Piwowarski, 1986), Décalogue 10 (Kieślowski, 1989), Citoyen P (Obywatel Piszczyk, Andrzej Kotkowski, 1990), Vie pour vie (Zanussi, id.), Trois couleurs : Blanc (Kieślowski, 1993). Poursuivant parallèlement une riche carrière théâtrale, il passe à la mise en scène cinémathographique en 1994 (la Liste de mes maîtresses, Spis cudzołożnie). Il signe ensuite Histoires d'amour (Historie miłosne, 1997), Une semaine dans la vie d'un homme (Tydzień z życia m¸eżczyzny, 1999), le Grand Animal (Duże zwierz¸e, 2000).

STUNTMAN.

Mot anglais pour cascadeur.

STURGES (John)

cinéaste américain (Oak Park, Ill., 1911 - San Luis Obispo, Ca., 1992).

Il débute au cinéma en 1932 et est chef monteur lorsque la guerre éclate. Il coréalise alors avec William Wyler un documentaire de montage, Thunderbolt (1945), puis en monte plusieurs dizaines d'autres. Démobilisé, il devient réalisateur avec The Man Who Dared (1946) et s'affirme bientôt comme un maître du film d'action, en particulier des westerns où il fait preuve d'un sens remarquable de la stratégie et de l'organisation spatiale. Après quelques petits thrillers pleins d'atmosphère comme le Signe du Bélier (1948), la Capture (1950), la Plage déserte (1953), il signe des westerns de plus en plus ambitieux : Fort Bravo (id.), Un homme est passé (1955), allégorie politique limpide où Spencer Tracy luttait seul contre les habitants d'une bourgade perdue responsables collectivement du meurtre d'un Japonais, Coup de fouet en retour (1956), d'après un scénario « freudien » de Borden Chase, Règlement de comptes à O. K. Corral (1957), variation sur la légende de Doc Holiday et des frères Earp, le Trésor du pendu (1958), récit d'une amitié complexe et dramatique entre un justicier et un hors-la-loi, le Dernier Train de Gun Hill (1959) et, enfin, les Sept Mercenaires (1960), qui bénéficie d'une belle palette de comédiens : McQueen, Bronson, Coburn, Buchholz, Brynner, Wallach, Vaughn, Brad Dexter, et d'une action menée tambour battant, ces deux derniers films plagiant respectivement 3 h 10 pour Yuma de Daves et les Sept Samouraïs de Kurosawa. Après l'immense succès international de la Grande Évasion (1963), il se consacre à d'énormes productions où il est loin de retrouver la vigueur de ses premiers films : Sur la piste de la Grande Caravane (1965), Sept Secondes en enfer (1967), les Naufragés de l'espace (1969), L'aigle s'est envolé (1976).