Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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PERRAULT (Pierre) (suite)

Films  :

Au pays de Neufve-France (1959-1960, série de 13 films de 30 min) ; Pour la suite du monde (CO M. Brault, 1963) ; le Règne du jour (1966) ; les Voitures d'eau (1969) ; le Beau Plaisir (CO B. Gosselin et Brault, CM, id.) ; Un pays sans bon sens (1970) ; l'Acadie, l'Acadie (CO Brault, 1971) ; Tickets, S. V. P. (CM, 1973) ; Un royaume vous attend (CO Gosselin, 1976) ; le Retour à la terre (MM, id.) ; le Goût de la farine (CO Gosselin, 1977) ; C'était un Québécois en Bretagne, madame (MM, 1977) ; Gens d'Abitibi (CO Gosselin, 1980) ; le Pays de la terre sans arbres ou le Mouchouânipi (id.) ; la Bête lumineuse (1982) ; les Voiles bas et en travers (MM, 1983) ; la Grande allure (1985) ; L'Oumigmag ou l'objectif documentaire (1993).

PERRET (Léonce)

acteur et cinéaste français (Niort 1880 - Paris 1935).

Médiocre acteur de théâtre, il devient en 1910 interprète chez Gaumont et met au point le type de Léonce, héros de toute une série de petites comédies. Il s'écarte ainsi des excès du vaudeville et campe un Français moyen, sympathique et de belle humeur. Il ne s'en tient pas là et, jusqu'en 1914, à la fois scénariste et réalisateur, il tourne quantité de films, dont l'Enfant de Paris (1913) et plusieurs autres interprétés par Suzanne Grandais ; il devient ainsi l'un des « grands » de la firme Gaumont. Aux États-Unis pendant la Grande Guerre, il réalise une bonne quinzaine de films à caractère parfois patriotique : N'oublions jamais (Lest We Forget, 1918) ; La Fayette, nous voici ! (La Fayette We Come !, id.). Fort de ses amitiés américaines, il s'emploie à son retour en France (1921) à développer une collaboration entre les deux pays, dont la manifestation la plus célèbre est l'adaptation de Madame Sans-Gêne pour Gloria Swanson (1925). Le succès est toutefois moins grand que celui de Koenigsmark (1923), inspiré par le roman de Pierre Benoit. Des pièces de boulevard, des sujets de romans, tous un peu vieillots, l'amènent à un documentaire de long métrage sur la Comédie-Française (1935). Il meurt au moment de tourner la version parlante de Koenigsmark, reprise par Maurice Tourneur.

PERRIN (Jacques Simonet, dit Jacques)

acteur et producteur français (Paris 1941).

Sa mère est comédienne et son père régisseur de théâtre. À quinze ans, il est déjà vedette (à la scène, dans l'Année du bac). Le cinéma ne va pas tarder à faire appel à ce bel adolescent aux yeux clairs, un peu mélancolique, qui rappelle Jean-Pierre Aumont ou Gérard Philipe. Schoendoerffer, Rouffio, Demy, Borowczyk se le disputeront. Il irradie de charme juvénile et de lyrisme tranquille dans la Fille à la valise (V. Zurlini, 1961), Journal intime (id., 1962), la 317e Section (P. Schoendoerffer, 1964), les Demoiselles de Rochefort (J. Demy, 1967), l'Horizon (J. Rouffio, id.), Z (Costa-Gavras, 1969), Peau d'âne (J. Demy, 1970), Blanche (W. Borowczyk, 1972), le Désert des Tartares (V. Zurlini, 1976), le Crabe-tambour (Schoendoerffer, 1977), et de nombreux autres films parmi lesquels : Un homme à moitié (V. De Seta, 1966), l'Écume des jours (Charles Belmont, 1968), l'Invitée (De Seta, 1969), l'Étrangleur (P. Vecchiali, 1970), Section spéciale (Costa-Gavras, 1975), l'Honneur d'un capitaine (Schoendoerffer, 1981), les Quarantièmes rugissants (Ch. de Chalonge, 1982), le Juge (Philippe Lefebvre, 1984), Parole de flic (José Pinheiro, 1985), Cinéma Paradiso (G. Tornatore, 1989), Il lungo silenzio (M. von Trotta, 1993), Scènes de crimes (L. Schœndœrffer, 1999), le Pacte des Loups (Christophe Gans, 2000), Les hirondelles ne meurent pas à Jérusalem (R. Behi, 1994). À partir de Z, il s'est lancé dans la production indépendante (Reggane Films puis, après une interruption de treize années, Galatée) : Z (Costa-Gavras, 1969) ; le Désert des Tartares (V. Zurlini, 1976) ; la Victoire en chantant (J.-J. Annaud, 1976) ; Guelwaar (Ousmane Sembene, 1992) ; Himalaya (Eric Valli, 1999) ; les documentaires le Peuple-singe (Gérard Vienne, 1989) et Microcosmos (Claude Nuridsany et Marie Perennou, 1996), etc. Il avait, en 1968, réalisé un court métrage, Cameroun Regards.

PERRY (Frank)

cinéaste américain (New York, N. Y., 1930 - id. 1995).

Ancien homme de théâtre, il entame une carrière de réalisateur avec une modeste production indépendante : David et Lisa (David and Lisa, 1962), où certains croient déceler l'avènement d'une Nouvelle Vague américaine. Sa compréhension de l'univers juvénile se confirme avec Dernier Été (Last Summer, 1969), et les notations acides de Journal intime d'une femme mariée (Diary of a Mad Housewife, 1970) bénéficieront, grâce au mouvement féministe, d'un certain écho. Mais, dès 1968, Perry avait montré une fâcheuse tendance au symbolisme, avec son adaptation de The Swimmer de John Cheever (dont Sydney Pollack retournera plusieurs scènes). Son western « révisionniste » Doc Holliday (Doc, 1971) et sa tentative de thriller occulte, Enquête dans l'impossible (Man on a Swing, 1974) accentuent cette impression de lourdeur. Perry se retire pour plusieurs années après l'échec de Rancho Deluxe (1975) et fait son retour avec Maman très chère (Mommie Dearest, 1981) — biographie scandaleuse de Joan Crawford qui cède à toutes les facilités du genre — et Monsignore (1982), qui dénonce les accointances du Vatican et de la Mafia. Jusqu'en 1970, ses scénarios avait été écrits par sa première épouse, Eleanor Perry.

Autres films :

Ladybug Ladybug (1963), Trilogy (1969), Play It As It Lays (1972), Compromising Positions (1985), la Joyeuse revenante (Hello Again, 1987) ; On the Bridge (DOC., 1992). ▲

PERSON (Luiz Sergio)

cinéaste brésilien (São Paulo 1936 - id. 1976).

Après un court passage par les planches et la télévision, et un stage au Centro sperimentale de Rome, son premier film signale l'avènement du Cinema Novo à sa ville natale : São Paulo Sociedade Anónima (1965) situe les conflits de la classe moyenne dans le contexte de la grande industrie, élargissant ainsi les horizons jusqu'alors explorés par la nouvelle génération de réalisateurs. O Caso dos Irmãos Naves (1967) s'inspire d'une erreur judiciaire célèbre du temps de Vargas et dénonce la torture comme méthode d'investigation. Il essaie ensuite d'insuffler une touche personnelle à des genres extrêmement codés : le film d'horreur (un épisode de Trilogia do Terror, 1968), le western (Panca de Valente, 1970), le musical érotique (Cassy Jones o Magnífico Sedutor, 1972).