Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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HUNNICUTT (Arthur)

acteur américain (Gravelly, Ark., 1911 - Woodland Hills, Ca., 1979).

Après quelques apparitions remarquées à Broadway (Green Grow the Lilacs, Tobacco Road), il fait ses débuts à l'écran dans Wildcat (Frank McDonald, 1942), premier titre d'une abondante série de westerns où figurent notamment la Flèche brisée (D. Daves, 1950), les Aventures du Capitaine Wyatt (R. Walsh, 1951), la Captive aux yeux clairs (H. Hawks, 1952 ; nomination à l'Oscar), les Indomptables (N. Ray, 1952), Cat Ballou (E. Silverstein, 1965) et El Dorado (H. Hawks, 1967). Hors de ce genre, son allure incorrigiblement rustique et son accent du terroir font de lui un savoureux spécialiste des rôles de paysans (l'Héritage de la chair, E. Kazan, 1949 ; Stars in My Crown, J. Tourneur, 1950 ; la Charge victorieuse, J. Huston, 1951 ; le Cardinal, O. Preminger, 1963).

HUNT (Martita)

actrice britannique (Buenos Aires, Argentine, 1900 - Londres 1969).

Cette grande dame du théâtre anglais fit une création cinématographique inoubliable dans le rôle de Miss Hawisham des Grandes Espérances (D. Lean, 1946 ; d'après Dickens). Elle est une inquiétante et excentrique baronne Meinsteir, la mère possessive d'un vampire blondinet dans les Maîtresses de Dracula (T. Fisher, 1960). Elle fait également de remarquables compositions dans Bonjour Tristesse (O. Preminger, 1958), Moi et le Colonel (Me and the Colonel, P. Glenville, id.), les Noces vénitiennes (A. Cavalcanti, 1959), Becket (Glenville, 1964), Bunny Lake a disparu (O. Preminger, 1965).

HUNT (Peter Roger)

cinéaste britannique (Londres 1926).

Après avoir travaillé comme réalisateur en second dans les premiers films de la série des James Bond, il accède à la direction du tournage d'Au service de Sa Majesté (On Her Majesty's Secret Service, 1969), avec George Lazenby dans le rôle de 007. Il signe ensuite deux films d'aventures d'un intérêt limité, Gold (1974) et Parole d'homme (Shout at the Devil, 1976), un film mi-fictionnel mi-animé, les Voyages de Gulliver (Gulliver's Travels, 1977), deux films d'action avec Charles Bronson : Chasse à mort (Death Hunt, 1980) et Protection rapprochée (Assassination, 1987).

HUNTE (Otto)

décorateur allemand (Hambourg 1881 - Berlin 1960).

Technicien de talent à l'époque expressionniste, il collabore à plusieurs films importants de cette période et transpose très bien à l'écran fantastique et théâtralité. Il a notamment dessiné les décors de certains films de Fritz Lang : les Araignées (1920) ; le Docteur Mabuse (1922) ; les Nibelungen (1924) ; Metropolis (1927) ; la Femme sur la Lune (1929). Il a également travaillé pour Josef von Sternberg (l'Ange bleu, 1930) et, durant la Seconde Guerre mondiale, pour des films de propagande nazie, dont le Juif Süss (V. Harlan, 1940). Plus tard, il collabore à un film antinazi, Les assassins sont parmi nous (W. Staudte, 1946). On lui doit aussi les décors de l'Amour de Jeanne Ney (G. W. Pabst, 1927), Gold (K. Hartl, 1934), la Sonate à Kreutzer (Harlan, 1937).

HUNTER (Holly)

actrice américaine (Conyers, Ga., 1958).

Petite, enfantine, Holly Hunter cache derrière ses faux airs de fillette sage une obstination remarquable à laquelle ses meilleurs rôles ne manquent pas de faire appel. Elle était drôle en femme-flic dans Arizona junior (J. Coen, 1987). Par contre, sa personnalité inhabituelle était gâchée dans son emploi de jeune première conventionnelle dans Always (S. Spielberg, 1979). Heureusement, son interprétation silencieuse de la Leçon de piano (J. Campion, 1992), couronnée à Cannes, puis par un Oscar, nous montre assez la véritable étendue de ses possibilités et l'extraordinaire énergie qu'elle recèle. Par ailleurs, son statut récent d'actrice de prestige ne l'empêche pas de donner le meilleur d'elle-même pour une courte apparition pittoresque dans la Firme (S. Pollack, 1993). En 1996, elle tourne Crash sous la direction de D. Cronenberg et Week-end en famille de Jodie Foster. Dans le bon policier Copycat (id., Jon Amiel, 1995), toute petite, elle crée un couple étonnant avec la très grande Sigourney Weaver mais c'est avec le petit Danny de Vito qu'elle crée le couple attendrissant de D'une vie à l'autre (Living Out Loud, R. La Gravenese, 1998). Elle joue également dans Ce que je sais d'elle... d'un simple regard (Things You Can Tell Just by Looking at Her, Rodrigo Garcia, 2000).

HUNTER (Ian)

acteur américain (Le Cap, Afrique du Sud, 1900 - Northwood, Middlesex, G.-B., 1975).

Après son service militaire, il débute sur les scènes anglaises en 1919 et aborde le cinéma en 1924. Il tourne entre autres The Ring (1927) et Easy Virtue (1927), avec Alfred Hitchcock. En 1935, il émigre aux États-Unis. Son physique solide et son allure calme lui valurent d'interpréter nombres d'amants et de maris compréhensifs qui, à la fin du film, perdaient l'actrice principale parce qu'elle leur préférait la vedette masculine : la Femme traquée (M. LeRoy, 1935), avec Kay Francis ; Une certaine femme (E. Goulding, 1937), avec Bette Davis. Certains personnages sortirent heureusement de ce stéréotype, telle la figure christique qui guide Clark Gable et Joan Crawford dans le Cargo maudit (F. Borzage, 1940). Après la guerre, il se partage entre les écrans anglais et américains et continue à tourner jusqu'en 1962, totalisant une filmographie d'une centaine de titres.

HUNTER (Henry Herman McKinnies, dit Jeffrey)

acteur américain (New Orleans, La., 1925 - Van Nuys, Ca., 1969).

Il débute à l'écran après avoir fait un peu de théâtre universitaire (1951) et s'impose comme un jeune premier charmeur, point trop fade, dans des comédies et des films d'aventures (Prisonniers du marais, J. Negulesco, 1952 ; Princess of the Nile, Harmon Jones, 1954), son meilleur film restant la Prisonnière du désert de John Ford (1956) ; ses rôles croissent en portée dramatique avec le Brigand bien-aimé (N. Ray, 1957) et le Sergent noir (J. Ford, 1960). Appelé à interpréter le Christ dans le Roi des rois (1961), il obéit à l'intention ambiguë de Nicholas Ray et compose un personnage non-violent jusqu'à la neutralité, ce qui nuit à sa carrière : l'Or des Césars (A. de Toth et R. Freda, 1963) le montre menacé par les coproductions « européennes ». Il tourna en Espagne autant qu'à Hollywood, et sa mort accidentelle passa presque inaperçue.