Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
J

JOHNS (Glynis)

actrice britannique (Pretoria, Union sud-africaine [Transvaal], 1923).

L'exquise sirène de Miranda (K. Annakin, 1948) débute dans une production Korda, À travers le Sud (V. Saville, 1938), et poursuit sa carrière dans des films britanniques comme The Prime Minister (T. Dickinson, 1941), 49e Parallèle (M. Powell et E. Pressburger, id.), l'Auberge fantôme (The Halfway House, B. Dearden, 1944), Frieda (id., 1947), la Boîte magique (J. Boulting, 1951), Trois Dames et un as (R. Neame, 1952). On l'a vue aussi dans des productions américaines comme le Tour du monde en 80 jours (M. Anderson, 1956), l'excellent Cabinet du Dr Caligari (The Cabinet of Dr. Caligari, Roger Kay, 1962) ou les Liaisons coupables (G. Cukor, id.)., Elle réapparaît à l'écran en 1988 dans Zelly and Me de Tina Rathbone.

JOHNSON (Ben)

acteur américain (Furnace, Okla., 1918 - Mesa, Ariz., 1996).

Fils d'un champion de rodéo, il débute comme cascadeur dans le Banni (H. Hughes, 1943) et se partage entre le cinéma et l'élevage des chevaux jusqu'en 1948. John Ford le prend alors sous contrat, lui confie de brèves apparitions dans le Fils du désert (1949) et la Charge héroïque (1949), puis la vedette du Convoi des braves (1950). Durant les vingt années qui suivent, sa carrière est exclusivement consacrée au western et jalonnée par l'Homme des vallées perdues (G. Stevens, 1953), la Vengeance aux deux visages (M. Brando, 1961), les Cheyennes (J. Ford, 1964), Major Dundee (S. Pe-ckinpah, 1965), Will Penny, le solitaire (T. Gries, 1968) et la Horde sauvage (Peckinpah, 1969). Peter Bogdanovich lui offre, en 1971, un rôle chargé de réminiscences fordiennes dans la Dernière Séance, où il remporte l'Oscar (« Best Supporting Actor »). Il tient son premier rôle de « méchant » dans le Guet-apens (Peckinpah, 1972) et bifurque vers le genre policier, auquel il consacre maintenant le principal de son activité (Dillinger, John Milius, 1973 ; la Cité des dangers, R. Aldrich, 1975 ; le Chasseur, B. Kulik, 1980).

JOHNSON (Celia)

actrice britannique (Richmond, Surrey, 1908 - Nettlebed 1982).

Ancienne élève de l'École royale d'art dramatique, elle fait des débuts très remarqués au théâtre. Noël Coward, ayant apprécié son talent dans un court métrage de propagande (Letter From Home), lui propose aussitôt le rôle de la femme du commandant dans Ceux qui servent en mer (1942). David Lean, qui coréalise ce film, propose alors à Celia Johnson de tenir le rôle principal dans Heureux Mortels (1944) puis dans Brève Rencontre (1945), d'après une pièce à succès et un scénario original de Coward. Brève Rencontre marque une date essentielle dans l'histoire du cinéma britannique et assure à sa vedette une fulgurante consécration internationale. Celia Johnson paraît ensuite notamment dans Égarement (T. Fisher et A. Darnborough, 1950), I Believe in You (B. Dearden, 1951), The Holly and the Ivy (G. More O'Ferrall, 1952), Capitaine Paradis (A. Kimmins, 1954), l'Enfant à la licorne (C. Reed, 1955), The Good Companions (J. Lee Thompson, 1957). Dès lors son activité est surtout consacrée au théâtre, et ce n'est qu'en 1969 qu'elle revient au cinéma pour incarner l'acariâtre et conservatrice directrice du collège dans les Belles Années de Miss Brodie (R. Neame).

JOHNSON (Astrid Maria Carlsson, dite Mary)

actrice suédoise (Ekilstuna 1895 - 1975).

Elle entre en 1916 à la Hasselblad, société de production de Göteborg qui s'attache les services de Georg af Klercker. Avec ce metteur en scène, elle va tourner pendant trois ans une quinzaine de films. En 1918, elle joue le Chat botté (Mästerkatten i stövlar, John W. Brunius), aux côtés de Gösta Ekman, puis tourne le Trésor d'Arne (1919) sous la direction de Mauritz Stiller, qui lui offre son plus beau rôle. On la nommera la « Lilian Gish suédoise » ou la « Bessie Love scandinave ». Suivront : les Traditions de la famille (R. Carlsen, 1920), le Chevalier errant (J.W. Brunius, 1921), le Vieux manoir (Stiller, 1923), Vox populi (Brunius, 1923) et quelques films en Allemagne, notamment le Canard sauvage (Lupu-Pick, 1926), Attractions (Manège, Max Reichmann, 1928) et Chaînes / les Sexes enchaînés (W. Dieterle, 1928). Elle abandonne le cinéma en 1931.

JOHNSON (Nunnally)

scénariste, producteur et cinéaste américain (Columbus, Ga., 1897 - Los Angeles, Ca., 1977).

Journaliste, auteur de nouvelles, appelé à Hollywood en 1932, il fournit des sujets à diverses firmes, puis à la Fox, où il devient non seulement scénariste mais producteur associé. Sa collaboration avec John Ford (Je n'ai pas tué Lincoln, 1936 ; les Raisins de la colère, 1940 ; la Route du tabac, 1941) le rend célèbre. Il travaille aussi avec Henry King (le Brigand bien-aimé, 1939), Fritz Lang (la Femme au portrait, 1944) ou John Stahl (les Clés du royaume, 1945). Fondateur en 1943 de l'International Pictures (bientôt absorbé par Universal), il s'oriente de plus en plus vers la production à la Fox dans les années 50, et se risque dans la réalisation : la Veuve noire (Black Widow, 1954) est un policier languissant ; l'Homme au complet gris (The Man in the Gray Flannel Suit, 1956), un feuilleton inexplicablement célébré pour son « réalisme » ; les Trois Visages d'Ève (The Three Faces of Eve, 1957), un sujet audacieux mais ramené aux normes de la Fox. Après quelques comédies peu comiques et une médiocre évocation de la guerre d'Espagne, l'Ange pourpre (The Angel Wore Red, 1960), Johnson s'est reconverti dans les scénarios, le dernier ayant été celui des Douze Salopards de Robert Aldrich (1967). Mais rarement l'écart entre le talent de l'écriture et la spécificité de la mise en scène aura été aussi cruellement accusé que par la dizaine de films où il voulut être auteur complet (et homme d'affaires par surcroît).

JOHNSON (Richard)

acteur britannique (Upminster 1927).

Assez connu au théâtre, attaché un temps à la compagnie de John Gielgud, il aborde le cinéma par de petits emplois et se fait remarquer dans Capitaine sans peur (R. Walsh, 1951). Voué aux rôles d'action, il devient une « seconde vedette » avec des films comme Saadia (A. Lewin, 1953) et plus tard Moll Flanders (T. Young, 1964) ou les Amours de Lady Hamilton (Christian-Jaque, 1969), où il interprète l'amiral Nelson. Carrière typiquement internationale qui glisse ensuite dans le tout-venant des films d'aventures ou d'espionnage. On est surpris d'apprendre que cet acteur sans grand relief à l'écran a été plus d'une fois « l'invité » sur scène et à la TV de la Royal Shakespeare Company. Il fut pour peu de temps le mari de Kim Novak (1965).