Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
V

VARDA (Agnès) (suite)

Films  :

la Pointe courte (1955) ; Ô saisons, ô châteaux (CM, DOC, 1957) ; L'Opéra-Mouffe (CM, DOC, 1958) ; Du côté de la côte (CM, DOC, id.) ; Cléo de 5 à 7 (1962) ; Salut les Cubains (CM, DOC, 1963) ; le Bonheur (1965) ; Elsa, la rose (CM, 1966) ; les Créatures (id.) ; Loin du Viêt-nam (un épisode, 1967) ; Uncle Yanco (CM, DOC, id.) ; Black Panthers (CM, DOC, 1968) ; Lions Love (1970) ; Nausicaa (TV, id.) ; Daguerréotypes (DOC, 1975) ; Réponse de femmes (CM, TV, id.) ; L'une chante, l'autre pas (1977) ; Plaisir d'amour en Iran (CM, id.) ; Mur murs (DOC, 1980) ; Documenteur (1982) ; Ulysse (CM, 1983) ; Lesdites Cariatides (CM, 1984) ; 7 P., Cuis... S de B. (CM, id.) ; Sans toit ni loi (1985) ; T'as de beaux escaliers, tu sais (CM, 1986) ; Jane B. par Agnès V. (1987) ; Kung-Fu Master (id.) ; Jacquot de Nantes (1991) ; Les demoiselles ont eu 25 ans (DOC, 1993) ; l'Univers de Jacques Demy (DOC, id.) ; les Cent et Une Nuits (1995) ; les Glaneurs et la glaneuse (2000).

VARZI (Elena)

actrice italienne (Rome 1920).

Elle paraît dans Primavera (R. Castellani, 1950), une comédie où elle joue le personnage d'une femme sicilienne. Elle interprète ensuite sept films dramatiques, toujours à côté de Raf Vallone qu'elle épouse en 1952 : le Chemin de l'espérance (P. Germi, 1950), le Christ interdit (C. Malaparte, 1951), Onze heures sonnaient (G. De Santis, 1952), Gli eroi della domenica (M. Camerini, 1953), Los Ojos dejan huellas (J. L. Saenz de Heredia, 1954), Orage (Delirio, P. Billon et G. Capitani, id.), Torpilles humaines (Siluri umani, Antonio Leonviola, 1955).

VASSILIEV (Gueorgui) [Georgij Nikolaevič Vasil'ev] et VASSILIEV (Sergueï)

VASSILIEV (Gueorgui) [Georgij Nikolaevič Vasil'ev]cinéaste soviétique (Vologda 1899 - Moscou 1946), et VASSILIEV (Sergueï) [Sergej Dmitrievič Vasil'ev], cinéaste soviétique (Moscou 1900 - id. 1959).

Liés par une homonymie qui leur a permis d'être pris pour des « frères » (alors qu'ils n'avaient de parenté qu'artistique), ils ont fait une grande partie de leur carrière en tandem. La mort prématurée de Gueorgui a, hélas ! interrompu cette association dont il est difficile de dire avec certitude quel était l'apport spécifique de chacun. Ils sont monteurs dès 1924. À ce titre, ils travaillent ensemble sur le film ‘ Un exploit dans les glaces ’ (Podvig vo l'dah, 1928) puis s'essayent à la réalisation de films de fiction : ‘ la Belle au bois dormant ’ (Spjaš-čaja krasavica, 1930), ‘ Une affaire personnelle ’ (Ličnoe delo, 1932). Mais la renommée (dans le monde entier) leur vient avec Tchapaïev (Čapaev, 1934), qui marque une date importante dans l'histoire du cinéma soviétique : en effet, cette épopée patriotique est traitée dans un style réaliste mais baigne dans un climat de lyrisme qui emporte l'adhésion. Le héros de la guerre civile est un « héros positif » sans doute, mais un héros qui reste humain et plein de nuances. Ce film est le chef-d'œuvre des « frères Vassiliev », qui tenteront ultérieurement de reproduire des fresques similaires. Leur style néanmoins deviendra emphatique et quelque peu glacé. ‘ Les Journées de Volotchaievsk ’ (Voločaevskie dni, 1938) évoquent la guerre d'Extrême-Orient menée au cours des années 20 contre les interventionnistes japonais et ‘ la Défense de Tsaritsyne ’ (Oborona Caricyna, 1942) est consacrée à la gloire du stratège militaire Staline. Leur dernier film commun tourné à Alma-Ata, ‘ le Front ’ (Front, 1943), est l'adaptation d'une pièce de A. Korneïtchouk. À la mort de Gueorgui, Sergueï Vassiliev est nommé directeur des studios de Leningrad. Il ne revient à la réalisation qu'en 1954 pour tourner en Bulgarie ‘ les Héros de Chipka ’/Hommes en guerre (Geroi Šipki, 1955) puis, quatre ans plus tard, pour adapter le récit de John Reed ‘ Dix Jours qui ébranlèrent le monde (les Journées d'Octobre ’ [V dni'Oktjabrja], 1958).

VATTIER (Robert)

acteur français (Rennes 1906 - Paris 1982).

Avant tout acteur des productions Pagnol, où il est le caricatural M. Brun (Marius, A. Korda, 1931 ; Fanny, M. Allégret, 1932 ; César, M. Pagnol, 1936), il interprète aussi le Schpountz (1938), la Femme du boulanger (id.), Manon des sources (1953), les Lettres de mon moulin (1954). Dans beaucoup d'autres films, il a promené sa longue silhouette et joué de son accent pointu : la Marie du port (M. Carné, 1950), la Ronde et le Plaisir (Max Ophuls, 1950 et 1952). Il a publié de savoureux Souvenirs de M. Brun (1961).

VAUTIER (René)

cinéaste français (Camaret-sur-Mer 1928).

FFI, décoré de la croix de guerre à 16 ans, il décide une fois pour toutes de se battre non avec des armes mais avec une caméra. En 1946, il se présente à l'IDHEC où il est reçu premier à l'écrit, deuxième à l'oral. Durant ses études, il participe clandestinement à la réalisation de la Grande Lutte des mineurs, œuvre collective signée par Louis Daquin (1948). En 1950, en dépit de la censure française qui lui confisque une grande partie de ses bobines, il réussit à terminer Afrique 50, premier film anticolonialiste français, chef-d'œuvre du cinéma engagé, qui lui vaut treize inculpations et une condamnation à un an de prison. Dès lors, au prix de blessures physiques (il raconte avec humour qu'il doit être le seul réalisateur à avoir un morceau de caméra dans le crâne, en raison d'un tir essuyé sur la ligne Morice entre Algérie et Tunisie), au prix de nombreuses années de prison et d'une mémorable grève de la faim, la lutte de René Vautier contre toutes les formes d'oppression, politiques, économiques et culturelles (censure), ne cessera plus. Combat contre le capitalisme (Un homme est mort, 1951 ; Anneaux d'or, 1955 ; Transmission d'expérience ouvrière, 1973 ; Quand tu disais, Valéry, 1976) ; contre le colonialisme et plus particulièrement la guerre d'Algérie (Une nation, l'Algérie, 1954 ; Algérie en flammes, 1958 ; J'ai huit ans, 1961 ; CO Yann et Olga Le Masson ; Avoir 20 ans dans les Aurès, Techniquement si simple et la Caravelle, tous trois en 1971, ainsi que l'enregistrement de nombreux témoignages sur la torture) ; contre le racisme en France (les Trois Cousins, les Ajoncs, 1970 ; le Remords, 1974) ; contre l'apartheid en Afrique (le Glas, 1970 ; Frontline, 1976) ; contre la pollution (Marée noire et colère rouge, 1978 ; Hirochirac, 1995) ; contre l'extrême droite française (À propos de l'autre détail, 1984-1988) ; combat en faveur des femmes (Quand les femmes ont pris la colère, CO Soazig Chappedelaine, 1977) ; combat pour la Bretagne, à laquelle il a consacré d'admirables documentaires (Mourir pour des images, 1971 ; la Folle de Toujane, CO Nicole Le Garrec, 1974 ; le Poisson commande, oscar du meilleur film sur la mer, 1976).