Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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ZHU SHILIN

cinéaste et scénariste chinois (province du Guangdong 1899 - Hongkong 1967).

Issu d'une famille de hauts fonctionnaires du Jiangsu, il étudie auprès d'un précepteur particulier puis est envoyé dans un collège technique de Shanghai. En 1919, il est apprenti à la Banque de Chine, à Hankou, puis technicien sur le chemin de fer du Longhai. Entre-temps, il rédige des annonces publicitaires et des synopsis de films pour le cinéma Zhengwang, à Pékin, et fait ainsi la connaissance de son propriétaire, Luo Mingyou. Il devient ensuite responsable de la section de traduction de la compagnie Huabei, fondée par Luo Mingyou. Mais, pour des raisons de santé, il se fait remplacer par Fei Mu, avec qui il édite la revue Hollywood. Lorsque Luo Mingyou fonde la Lianhua, il confie le département de la production à Zhu Shilin. Zhu écrit alors les scénarios de nombreux films : Contrat de suicide (Zicha hetong, Sun Yu, 1930) ; Rêve de printemps dans l'ancienne capitale (Gudu chunmeng, Sun Yu, 1930) ; Amour et devoir (Lian'ai yu yiwu, Bu Wancang, 1931). En 1934, il prend la direction du troisième studio de la Lianhua et débute dans la mise en scène avec Retour (Guilai) ; le Chant de la nation (Guohun, avec Luo Mingyou) ; les Larmes d'une mère (Cimu lei, 1937) ; Temps anciens, Temps modernes (Xin jiu shidai, 1937) ; le sketch le Revenant (Gui) dans Symphonie de la Lianhua (Lianhua jiao xiangpu, 1937). Après la déclaration de guerre, Zhu reste à Shanghai. En 1939-1940, il écrit et réalise Wen Suchen, en quatre épisodes. En 1940, il réalise Xiangfei, écrit et réalise Sai Jinhua et Meng Lijun, qu'il dirige avec Tu Guangqi, et, en 1942, Rendez-vous tard dans l'après-midi. Ensuite, jusqu'à la fin de la guerre, il fait dix films, dont Renommée éternelle (Wanshi liufang), avec Zhang Shankun, Bu Wancang, Ma-Xu Weibang et Yang Xiaozhang. En 1945, à Hong kong, il travaille pour la Dazhonghua et réalise, en 1946, Où est ma bien-aimée ? (Qiu Shui yiren) ; À chacun sa manière (Geyou qianqiu) ; Rêve de printemps (Chun zhi meng) ; en 1948, la Troisième Génération (Di san dai). Il travaille ensuite pour la Yonghua et réalise Histoire secrète à la cour des Qing (Qing gong mishi, 1948), un film qui beaucoup plus tard — à l'époque de la Révolution culturelle —, sera très controversé. En 1950, c'est la Fille (Hua guniang), en 1951, Mariage reporté (Wu jia qi), en 1952, les Gens du voyage (Jianghu ernü, commencés par Fei Mu). Puis c'est le Festival de la mi-automne (Zhongqiu jie, 1953), Entre le feu et l'eau (Shuihuo zhijian, 1954), films d'une très grande qualité qui désignent Zhu comme le maître de l'école réaliste du cinéma d'après-guerre à Hongkong. Ces œuvres sont suivies par l'Orage (Leiyu, 1960), le Jardin du repos (Guyuan chunmeng, 1964), d'après un roman de Bajin. C'est auprès de Zhu Shilin que se forment à cette époque des cinéastes comme Zhang Junxiang, Wang Weiyi, Gu Eryi, Lui Qiong, sans compter ses élèves (Sang Hu, Bai Chen, Cen Fan).

ZIDI (Claude)

cinéaste français (Paris 1934).

Cameraman, il travaille notamment avec Alain Jessua et Claude Chabrol ; chef opérateur, il signe les prises de vues d'Élise ou la Vraie Vie de Michel Drach (1970). Gagman, il tente de concilier la nostalgie des Laurel et Hardy de son enfance et l'impact populaire du « cinéma du samedi soir » dans ses premiers films de metteur en scène : les Bidasses en folie (1971), les Fous du stade (1972), le Grand Bazar (1973), Les bidasses s'en vont en guerre (1974), quatre divertissements médiocres où s'ébattent les Charlots ; La moutarde me monte au nez (id.) et la Course à l'échalote (1975) avec Pierre Richard ; l'Aile ou la Cuisse (1976) et la Zizanie (1978), avec Louis de Funès. Vilipendé par la critique mais plébiscité par un public sensible à l'efficacité de son comique, il devient une des valeurs sûres du box-office français. Il fait tourner Jean-Paul Belmondo dans l'Animal (1977), Jacques Villeret dans Bête mais discipliné (1979), Coluche dans Inspecteur la Bavure (1981) et Banzaï (1983). Son public le suit pour les Sous-doués (1980) mais, alors qu'il semble se satisfaire d'un rôle d'amuseur, il surprend ses détracteurs avec les Ripoux (1984), une œuvre plus ambitieuse et plus maîtrisée qui lui permet d'élargir son public et de remporter le César du meilleur film en 1985. Zidi ne parvient guère à convaincre ses plus chauds défenseurs avec les Rois du gag (1985), premier échec commercial d'une carrière qui, jusqu'alors, en comptait bien peu. Il réalise ensuite notamment Association de malfaiteurs (1987), Ripoux contre ripoux (1990), la Totale (1991), Astérix et Obélix contre César (1998) et la Boîte (2001).

ZIEMANN (Sonja)

actrice allemande (Berlin-Eichwalde 1925).

D'abord danseuse, elle débute sur scène en 1941 et obtient quelques petits rôles au cinéma. Après quelques années de cabaret et d'opérette, sa carrière cinématographique prend un tournant décisif en 1950 grâce à un film de Hans Deppe, Schwarzwaldmädel : remake d'un célèbre Heimatfilm, c'est le premier grand succès populaire du cinéma de l'Allemagne fédérale. D'autres remakes de Heimatfilm suivront, notamment Grün ist die Heide du même Hans Deppe (1951). Elle est une des actrices représentatives du cinéma commercial allemand des années 50 et 60, et tourne 52 films de 1950 à 1968, dont quelques films français (Tabarin, R. Pottier, 1958 ; Au voleur, Ralph Habib, 1960), italiens, britanniques et même américains (trois titres, dont le Divin Marquis de Sade, signé par Cy Endfield en 1969). Depuis 1970, elle se consacre principalement au théâtre.

ZIEWER (Christian)

cinéaste allemand (Dantzig 1941).

Participant actif du cinéma militant berlinois, collaborant notamment à quelques films coréalisés par Max Willutzki, il est, avec Klaus Wiese, le fondateur du film prolétarien des années 1971-1975 avec Chère maman, je vais bien (Liebe Mutter, mir geht es gut, 1971), Les perce-neige fleurissent en septembre (Schneeglokchen blühen im September, 1973) et la Tête haute (Der aufrechte Gang, 1975), des films qui témoignent sans le moindre romanesque des luttes ouvrières. En 1978, il signe C'est de loin que je vois ce pays (Aus der Ferne sehe ich dieses Land), consacré aux Chiliens immigrés en RFA après le coup d'État de Pinochet. En 1985, il réalise la Mort du cheval blanc (Der Tod des weissen Pferdes).