Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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FORMAT. (suite)

Le Procédé 3P. Ce procédé est à rapprocher du précédent, mais avec un pas d'avance de trois perforations par image, ce qui permet d'enregistrer directement les images au rapport 1,85 x 1, sur une largeur de 24 mm, comme en Super 35. Ce format est compatible, à la fois avec le cinéma, formats 1,85 x 1 et 2,35 x 1 par tirage optique, et la télévision (diffusion en 16/9). Apparu au début des années 90, ce format n'a réellement été utilisé que depuis 1995, d'abord pour des téléfilms, puis, dans les années 2000, pour des films exploités en 35 mm.

Les formats de projection.

Dans la grande majorité des salles, la projection s'effectue à hauteur d'image constante et à largeur variable. A priori, les images doivent être projetées dans le même format image qu'à la prise de vues. Il y a toutefois des exceptions : la plupart des films tournés aux États-Unis sont enregistrés sur toute la hauteur disponible, soit généralement au moins 16 mm, soit un cadrage proche du 1,37 x 1, alors qu'en fait, ces images sont destinées à être projetées en format 1,85 x 1. Il appartiendra à l'opérateur projectionniste de s'assurer que l'image projetée au format 1,85 x 1 est bien centrée par rapport à l'image enregistrée, de plus grande hauteur. En Europe, les films destinés à être projetés au format 1,85 x 1 sont généralement enregistrés, sur les copies, au format 1,66 x 1. Le recadrage, avec moins de marge d'erreur que précédemment, devra tout de même être contrôlé par le projectionniste.

Le champ d'image projeté est limité, dans le projecteur, par la fenêtre de projection, également appelée masque de projection. Pour des raisons de tolérances mécaniques, mais aussi en raison des distorsions trapézoïdales qui résultent de l'inclinaison des projecteurs, les dimensions du champ d'image projeté dans chaque format seront toujours inférieures à celles des images enregistrées sur la pellicule et correspondant aux dimensions de la fenêtre de la caméra.

Aujourd'hui, la majorité des films 35 mm récents sont cadrés pour être projetés au format 1,85 x 1, soit au format anamorphosé 2,35 x 1 (Scope). La majorité des installations sont toujours en mesure de projeter le format 1,66 x 1, mais une très faible minorité des salles, en dehors des salles de répertoire ou des cinémathèques, sont en mesure de projeter des films au format 1,37 x 1. Quelques salles restent équipées pour la projection des copies 70 mm (format 2,20 x 1) et très peu (Ciné-Club) sont encore équipées pour le 16 mm. Seules les salles de vision ou les cinémathèques disposent d'autres formats de projection.

FORQUÉ (José Maŕıa)

cinéaste espagnol (Saragosse 1923 - Madrid 1995).

Metteur en scène prolifique, il débute avec Niebla y sol (1951) et s'impose avec Embajadores en el infierno (1956) et surtout Amanecer en Puerta Oscura (1957), appréciés pour leur efficacité dramatique. Cependant, après La noche y el alba (1958) et Un hecho violento (id.), il préfère se consacrer à la comédie (Maribel y la extraña familia, 1960 ; Atraco a las tres, 1963). Bientôt, il se contente de cultiver le charme discret de l'humour érotique. Il surveille les premiers pas de sa fille Verónica Forqué (Madrid, 1955), à partir de Una pareja distinta (1974), avant que son talent d'actrice comique ne soit reconnu sous les auspices d'Almodóvar (Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça !, 1985) et de Berlanga (Moros y cristianos, 1987).

FORST (Wilhelm Frohs, dit Willi)

acteur et cinéaste autrichien (Vienne 1903 - id. 1980).

Acteur, depuis 1922, dans de nombreux films muets autrichiens et dans de nombreux petits théâtres, il devient dans les années 1925-1930 un spécialiste de l'opérette. C'est le cinéma parlant qui fait de lui une vedette, dès Atlantik (E. A. Dupont, 1929). Il obtient de nouveaux succès en Allemagne et en Autriche avec Ein blonder Traum, aux côtés de Lilian Harvey et Willi Fritsch (Paul Martin, 1932), et des films de Robert Siodmak, Geza von Bolvary et Karl Hartl. Il passe à la réalisation en 1933 avec Symphonie inachevée (Leise flehen meine Lieder), dont il a écrit le scénario à partir de la vie de Schubert. Spécialiste de l'opérette filmée, il dirige encore dix titres de 1934 à 1945, dont Mascarade (Maskerade, 1934), Mazurka (id., 1935), Serenade (1937), On a volé un homme (Ich bin Sebastian Ott, CO : V. Becker, 1939), Bel-Ami (id., id.), Operette (id., 1940), Wiener Mädeln (1945). Il en est généralement le producteur et le scénariste, et souvent l'acteur principal. Il s'inscrit dans la tradition légère viennoise et représente parfaitement le cinéma de divertissement qui a prospéré sous le pouvoir nazi. Cependant, il ne sera pas dupe de sa renommée et, quand on lui propose un rôle dans le film de Veit Harlan, le Juif Süss, il refuse. De ce fait, il tombe en disgrâce. Après la guerre, en Autriche, il renoue avec cette tradition et réalise six films de genre de 1951 à 1957 avec toutefois une exception, Confession d'une pécheresse (Die Sünderin, 1951). Ce drame, produit en Allemagne par Rolf Meyer, a beaucoup choqué à sa sortie et constitue le premier scandale du cinéma allemand d'après-guerre.

FORSTER (Robert)

acteur américain (Rochester, N. Y., 1941).

Un acteur remarquable qui n'a sans doute pas eu la carrière à laquelle il avait droit. Il est découvert par John Huston, qui fait de lui l'inoubliable soldat taciturne, épris d'Elizabeth Taylor et aimé secrètement de Marlon Brando (Reflets dans un œil d'or, 1967). Des rôles importants dans de beaux films suivent immédiatement : un éclaireur métis, buté et énigmatique (l'Homme sauvage, R. Mulligan, 1968), un journaliste au sein des révoltes de 68 (Medium Cool, H. Wexler, 1969), un Indien en révolte (Journey through Rosebud, T. Gries, 1973). Mais voilà que Robert Forster s'enlise dans des films de plus en plus obscurs et que son nom descend de plus en plus bas aux génériques. C'est donc une résurrection que lui offre Quentin Tarentino (Jackie Brown, 1998) : il fait merveille dans ce rôle d'homme mûr décidé à prendre enfin sa revanche sur la vie. Décontracté, souriant, Forster y était bien différent du personnage sombre et muet qu'il jouait à ses débuts.