Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
L

LAMONT (Charles)

cinéaste américain (San Francisco, Ca., 1898 - Woodland Hills, Ca., 1993).

Acteur (1919) puis réalisateur de « shorts » chez Mack Sennett (1922), il devient pour Universal un directeur prolifique de films d'aventures et de comédies, notamment avec Abbott et Costello. Il a dirigé ainsi plus de cent films, dont émergent deux véhicules pour Yvonne De Carlo, la Taverne du cheval rouge (Frontier Gal, 1945) et l'extravagant Salome (Salome Where She Danced, id.), quelques bandes d'aventures pseudo-orientales comme la Belle Esclave (Slave Girl, 1947) ou Bagdad (1949) et Deux Nigauds chez Vénus (Abbott and Costello Go to Mars, 1953) : autant de parodies où la médiocrité n'exclut pas une certaine fantaisie plaisante.

LAMORISSE (Albert)

cinéaste français (Paris 1922 - Lac de Karad, près de Téhéran, Iran, 1970).

Après une brève carrière de documentariste (Djerba, 1947), il s'oriente vers le film pour enfants avec Bim (1949), histoire d'un petit âne, tournée en Tunisie. Crin blanc (1953) conte l'amitié d'un enfant et d'un cheval sauvage, dans les beaux paysages de Camargue. La portée poétique de l'œuvre est indéniable, bien qu'un peu sollicitée. Elle vaut à son auteur le grand prix du court métrage au festival de Cannes. Suivront, dans un style progressivement gagné par la mièvrerie, le Ballon rouge (prix Louis-Delluc 1956), le Voyage en ballon et Fifi la plume (1965), où Lamorisse, à coup de trucages plus ou moins habiles, tente de « réaliser le rêve d'Icare ». Il trouve la mort au cours de repérages en Iran, dans un accident d'hélicoptère. Il dirigeait la société de production les Films de Montsouris.

LAMOTHE (Arthur)

cinéaste canadien d'origine française (Saint-Mont, Gers, 1928).

Il émigre en 1953 au Québec, où il exerce divers métiers, dont celui de bûcheron, et entre en 1961 à l'ONF, qu'il quitte en 1966 pour devenir producteur-réalisateur indépendant. Son premier film, Bûcherons de la Manouane (1962), reportage documentaire et sociologique, vaut avant tout par son approche humaniste des problèmes du travail et de la vie quotidienne, qualité qu'on retrouve dans ses autres films (La neige a fondu sur le Manicouagan, 1965 ; le Train du Labrador, 1968) ou de fiction. Le mépris n'aura qu'un temps (1970), à propos des ouvriers du bâtiment de la région de Montréal, est un vigoureux pamphlet qui situe parfaitement ses ambitions de polémiste social. De 1973 à 1983, il se consacre à sa Chronique des Indiens du Nord-Est du Québec, imposante série documentaire de treize films de long et moyen métrage répartis en deux volets, Carcajou et le péril blanc (huit films) et la Terre de l'Homme (cinq films), sur une civilisation en voie de disparition, où il dénonce les conditions de vie difficiles et discriminatoires imposées par le système « colonial » aux Indiens montagnais. En 1983, un autre film d'« ethno-cinéma », Mémoire battante, couronne la série en présentant l'univers spirituel des Montagnais. Équinoxe (1986) est un retour à la fiction sur le thème du déracinement.

LAMOUR (Mary Leta Dorothy Kaumeyer, dite Dorothy)

actrice américaine (La Nouvelle-Orléans, La., 1914 - Hollywood, Ca., 1996).

« Miss New Orleans » en 1931, chanteuse d'orchestre, elle vient au cinéma par la radio et règne drapée dans des tenues pseudo-tropicales qui convenaient assez bien à sa beauté brune. C'est ainsi qu'elle accompagne Bing Crosby et Bob Hope dans la série des sept En route pour... (Road to..., de 1940 à 1948) et dans le film d'hommage Astronautes malgré eux (The Road to Hong Kong, Norman Panama, 1962). Parmi ses autres films : The Hurricane (J. Ford, 1938) ; Johnny Apollo (H. Hathaway, 1940) ; la Folle Enquête (K. Vidor, 1948) ; Sous le plus grand chapiteau du monde (C. B. De Mille, 1952) et la Taverne de l'Irlandais (Ford, 1963).

LAMOUREUX (Robert)

acteur et cinéaste français (Paris 1920).

Comique populaire, venu du cabaret et du disque, il connaît au cinéma de gros succès dans des films peu exigeants comme Papa, maman, la bonne et moi (1955) et Papa, maman, ma femme et moi (1956) de Jean-Paul Le Chanois. Jacques Becker fait de lui un Arsène Lupin gouailleur (les Aventures d'Arsène Lupin, 1957). Le personnage lui plaît si bien qu'il le reprend en 1959 sous la direction d'Yves Robert (Signé Arsène Lupin). Il passe à la réalisation avec des succès plus publics que critiques (la Brune que voilà, 1960 ; Ravissante, id.). Son seul apport personnel est d'avoir réinventé le vaudeville militaire, flatteur et cocardier : Impossible... pas français, 1974 ; Opération Lady Marlène, 1975 ; et, surtout, sa trilogie à succès sur la septième Compagnie, dont les exploits remplissent les salles : Mais où est donc passée la septième compagnie ?, 1973 ; On a retrouvé la septième compagnie, 1975 ; la Septième Compagnie au clair de lune, 1977). Le filon militaire étant épuisé, il se consacre surtout au théâtre après que Michel Deville lui a donné son meilleur rôle depuis Jacques Becker dans l'Apprenti Salaud (1977). Treize ans plus tard, il réapparaît dans le Jour des Rois (M. C. Treilhou, 1990).

LAMPE.

Lampe à incandescence, lampe survoltée, lampe à cycle d'halogène (ou lampe à iode ou lampe à quartz), lampes à décharge, lampes à vapeur de sodium, lampes aux halogénures (ou lampes H.M.I.), lampe pulsée, lampe au xénon  SOURCES DE LUMIÈRE, ÉCLAIRAGE, PROJECTION.

LAMPIN (Georges)

cinéaste français (Ekaterinbourg [auj. Ickaterinbourg], Russie, 1901 - Pau 1979).

Régisseur de théâtre à Moscou en 1919, il est venu en France pour devenir successivement acteur (dans Napoléon d'Abel Gance, il est Joseph Bonaparte), assistant (de René Clair, Jacques Feyder, Marcel L'Herbier, notamment), scénariste (le Voyage imprévu, J. de Limur, 1934), enfin directeur de production. Il a tourné aussi un ou deux courts métrages. En 1945, Sacha Gordine lui confie — peut-être en raison de son ascendance slave — la réalisation de l'Idiot. Il s'en tire honorablement, grâce surtout à la présence de Gérard Philipe, qui campe un Prince Mychkine « inspiré ». Le film connaît un succès considérable qui eût été bénéfique pour Lampin s'il n'avait tourné le dos à toute œuvre personnelle : la suite de sa carrière se partage entre films policiers (Éternel Conflit, 1948 ; Suivez cet homme, 1953), psychologiques (les Anciens de Saint-Loup, en 1950, adaptation faible du beau roman de Pierre Véry), d'aventures (le Paradis des pilotes perdus, 1949), mélodrames (Passion, 1951 ; la Maison dans la dune, 1952), de cape et d'épée (La Tour, prends garde, 1958). Il retourne à l'inspiration russe, très occidentalisée, dans une version « moderne » de Crime et Châtiment (1956) avec Jean Gabin et Robert Hossein. Son dernier film sera, en 1962, un film en Scope assez médiocre, Mathias Sandorf. Citons encore un sketch de Retour à la vie (1949), intitulé Antoine, avec François Périer et Patricia Roc, et Rencontre à Paris (1955).