Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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POULENC (Francis)

compositeur français (Paris 1899 - id. 1963).

Membre du groupe des Six, il se distingue notamment par la création d'œuvres lyriques et de nombreuses mélodies. Il a également écrit la musique de quelques films : la Duchesse de Langeais (J. de Baroncelli, 1942), le Voyageur sans bagages (J. Anouilh, 1944), Ce siècle a cinquante ans (Denise Tual, 1950), le Voyage en Amérique (H. Lavorel, 1951).

POUPON (Henri)

acteur français (Marseille 1882 - Toulon 1953).

Contrairement à une légende entérinée par les intéressés eux-mêmes, ce n'est pas Pagnol qui lança Henri Poupon, puisque ce dernier apparaît déjà, dans des rôles de composition, dès 1930 (un brigadier, par exemple, dans Cendrillon de Paris de Jean Hémard). Reste que c'est dans Jofroi (1934), où face à Vincent Scotto il joue le rôle de Fonse, que sa malice bourrue (« qué sophisme ! ») fit merveille. Il ne fut pas moins remarquable en père noble dans Angèle (1934), en épouvantail au cœur d'or dans Merlusse (1935), en Galubert, l'acteur qui « joue » Napoléon dans le Schpountz (1938), en patriarche égrotant dans Manon des sources (1953). Privé de la verve pagnolesque, il flotte un peu : Hercule (Alexandre Esway et Carlo Rim, 1938), Simplet (Fernandel, 1942), l'Aventure de Cabassou (G. Grangier, 1946). On aimerait bien le voir dans les deux versions (que les héritiers de Pagnol nous cachent) de Cigalon (1935), où il joue tour à tour l'hôtelier magnanime et son client aigrefin.

POUVOIR RÉSOLVANT.

Caractéristique d'un film mesurant sa capacité à enregistrer les détails de l'image. ( POUVOIR SÉPARATEUR.)

POUVOIR SÉPARATEUR.

Pour donner l'impression que l'on assiste à la représentation de la scène filmée, l'image projetée sur l'écran devrait — idéalement — comporter autant de détails que peut en percevoir l'œil humain. En pratique, l'œil du spectateur est moins exigeant, en particulier parce que le cinéma est de toute façon perçu comme une transposition. Mais il reste l'exigence d'une définition minimale de l'image, la définition étant le critère mesurable qui permet d'apprécier la finesse de l'image.

En admettant que la mise au point des objectifs a bien été faite, tant à la prise de vues qu'à la projection, cette définition dépend : du pouvoir séparateur des objectifs, qui mesure la capacité des objectifs à fournir des images détaillées ; du pouvoir résolvant des pellicules, qui mesure la capacité des pellicules à enregistrer les détails ; des pertes de définition apparues au cours des travaux de laboratoire, qui conduisent à l'établissement des copies.

Pouvoir séparateur des objectifs.

Pour connaître le pouvoir séparateur d'un objectif, la méthode traditionnelle consiste à observer l'image qu'il forme d'une mire de définition placée devant lui. Cette mire comporte plusieurs plages, composées chacune de bandes alternativement noires et blanches ; la largeur des bandes et la distance de la mire à l'objectif sont telles que, au niveau de l'image, chaque plage correspond à un nombre connu (dix, vingt, trente, etc.) de « traits par mm », un « trait » correspondant à une paire bande blanche plus bande noire. (Il existe d'autres dessins de mire, mais le principe de l'opération est inchangé.) On observe l'image au microscope : si les traits sont (par ex.) encore discernables sur la plage « 60 traits/mm » et ne le sont plus sur la plage « 70 traits/mm », on conclut à un pouvoir séparateur de 60 traits/mm. En fait, déplaçant la mire devant l'objectif, on mesure le pouvoir séparateur au centre et au bord de l'image, le second étant toujours inférieur au premier en raison de l'aberration de courbure de champ ( OBJECTIF), qui est le défaut le plus difficile à corriger sur un objectif. Pour les objectifs de prise de vues, il convient en outre de répéter l'opération pour diverses ouvertures du diaphragme : le pouvoir séparateur est presque toujours meilleur vers f : 4 ou f : 5, 6 qu'il ne l'est à pleine ouverture.

On retiendra que les objectifs de prise de vues de qualité ont aujourd'hui un pouvoir séparateur nettement supérieur (au centre de l'image) et au moins comparable (au bord de l'image) au pouvoir résolvant des pellicules. Ce ne sont donc pas eux qui limitent la définition de l'image.

Pour la projection, si l'on se place dans les conditions réelles de la projection, c'est-à-dire si l'on projette un film test sur lequel est enregistrée une mire à haute définition, les résultats sont généralement de l'ordre de 90 traits/mm au centre, de l'ordre de 60 à 70 traits/mm au bord.

Pouvoir résolvant des films.

Le pouvoir résolvant des films se détermine en enregistrant l'image d'une mire et en observant au microscope l'image obtenue après développement.

Les films positifs, employés pour le tirage des copies, atteignent couramment 300 traits/mm : ce ne sont pas eux qui limitent la définition de l'image.

Pour les négatifs, le pouvoir résolvant décroît lorsque la sensibilité augmente, en bonne partie en raison de l'augmentation de la granulation. De l'ordre de 100 traits/mm pour une sensibilité de 100 ASA, il peut chuter jusque vers une trentaine de traits/mm en cas de développement très poussé. Cette dépendance du pouvoir résolvant à la sensibilité est notablement atténuée sur les nouvelles générations de films apparues au début des années 80. (Il s'agit là d'un des grands progrès apportés par ces films.)

Le contretypage et le tirage des copies introduisent, par diffusion des rayons lumineux, une perte de définition de l'ordre de 10 à 20 traits/mm.

Définition de l'image sur l'écran.

Rassemblant les résultats précédents, l'on constate que la définition au centre de l'image est plutôt limitée par le « système film » (négatif plus opérations de laboratoire) alors que, au bord de l'image, elle est plutôt limitée par le système de projection (projecteur plus objectif de projection). Mais elle peut aussi être limitée par le système de prise de vues (caméra plus objectif), par exemple, si l'objectif n'est pas de très bonne qualité. Il n'y a donc pas de système aux performances prépondérantes : tout relâchement sur la qualité d'un des éléments de la chaîne du film rejaillit sur la qualité de l'image projetée.