Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
L

LINDER (Gabriel Maximilien Leuvielle, dit Max) (suite)

Films :

la Première Sortie d'un collégien (L. Gasnier, 1905) ; rôles divers dans des films de Louis Gasnier et Lucien Nonguet (1906) ; divers films de Nonguet, Capellani, Gasnier et les Débuts d'un patineur (L. Gasnier, 1907) ; série comique, sous la direction de Gasnier : le Petit Jeune Homme, Un mariage à l'américaine, Une séance de cinématographe, Une poursuite mouvementée (1909), puis de Georges Monca : Un chien qui rapporte (id.), le Râtelier de la belle-mère (id.) ; début de la série des « Max » : Max aéronaute, les Débuts de Max au cinéma, Max champion de boxe, Max et la négresse, Max et l'inauguration de la statue, Max et ses trois mariages, Max cherche une fiancée, Max se marie, Max et sa belle-mère (1910) ; suite de la série (mise en scène de Max Linder) : Max dans sa famille, Max a un duel, Max victime du quinquina, Max et Jane en voyage de noces, Max lance la mode (1911) ; Max Linder contre Nick Winter, Max bandit par amour, Une nuit agitée, Max professeur de tango, Oh ! les femmes, la Fuite de gaz, Max boxeur par amour, Max jockey par amour, Max toréador (1912) ; Max fait le tour du monde, Max part en vacances, Max à Monaco, le Duel de Max, le Chapeau de Max, Max virtuose (1913) ; Max et le commissaire, Max pédicure, Max illusionniste, Max médecin malgré lui (1914) ; Max et la main qui étreint (1916) ; Max entre deux feux (id.) ; Max part en Amérique (Max Comes Across, US, 1917) ; Max veut divorcer (Max Wants a Divorce, US, id.) ; Max et son taxi (Max in a Taxi, US, id.) ; le Petit Café (R. Bernard, 1919) ; le Feu sacré (H. Diamant-Berger, id.) ; Soyez ma femme (Be My Wife, US, 1921) ; Sept Ans de malheur (Seven Years Bad Luck, US, id.) ; l'Étroit Mousquetaire (The Three Must Get There, US, 1922) ; Au secours ! (act. seulem., A. Gance, 1924) ; le Roi du cirque (Der Zirkuskönig, AU, 1925).

LINDFORS (Elsa Viveca Torstensdotter Lindfors, dite Viveca)

actrice suédoise (Uppsala 1920 – id. 1995).

Elle débute au cinéma en 1940 et s'impose dans quelques films (‘ la Clinique jaune ’ [Gula kliniken], Ivor Johansson, 1942 ; ‘ Le jour se meurt ’ [I dodens väntrum], H. Ekman, 1946) avant d'être prise sous contrat par la Warner, qui ne lui offrira pas toujours les rôles auxquels elle pouvait prétendre. On la voit dans les Aventures de Don Juan (V. Sherman, 1949), la Main vengeresse (Dark City, W. Dieterle, 1950). Un retour en Europe lui permet de jouer en Suède Singoalla (Christian-Jaque, 1950) et en Autriche Quatre dans une jeep (L. Lindtberg, 1951). À nouveau « américaine », elle apparaît dans l'Heure de la vengeance (The Raiders, Lesley Selander, 1952), À l'ombre des potences (N. Ray, 1955), les Contrebandiers de Moonfleet (F. Lang, id.), The Halliday Brand (J. H. Lewis, 1957), la Tempête (A. Lattuada, 1958, ITAL), le Roi des rois (N. Ray, 1961), les Damnés (J. Losey, id., GB ; elle y personnifie une femme sculpteur), Sylvia (G. Douglas, 1965), Portrait d'une enfant déchue (J. Schatzberg, 1970), Un mariage (R. Altman, 1978). Brune, cérébrale, d'une beauté quelque peu autoritaire, elle n'a pas toujours pu exprimer son talent mais certains des films où elle apparaît ont sans doute, grâce à son aura, ce petit quelque chose en plus qui les sauve d'une relative banalité. En 1987, elle tourne à la fois comme réalisatrice et actrice principale : Unfinished Business, puis apparaît notamment dans Go'in to Chicago (Paul Leder, 1990), Zandalee (Sam Pillsbury, id.) et Stargate (Roland Emmerich, 1994).

LINDGREN (Lars Magnus)

cinéaste suédois (Västerås 1922).

Ce réalisateur à la technique éprouvée (on lui doit près de 300 spots publicitaires pour le cinéma) et au métier consommé n'a pas tenu les promesses alléchantes de ses débuts. Après avoir tourné en 1957 ‘ Une promenade de rêve ’ (En drömmares vandring), il signe une comédie, Croyez-vous aux anges ? (Änglar, finns dom..., 1961), avec Jarl Kulle, triomphalement accueillie par le public suédois. Ses films suivants, Une partie de cache-cache (Kurra-gömma, 1963) et surtout Cher John (Käre John, 1964), histoire d'amour sensible, sensuelle, dont la narration fait appel à une mosaïque complexe de souvenirs et de conversations vécues dans le présent, devaient lui permettre de choisir librement ses sujets pendant une brève période. Il dirige en 1966 ‘ l'Habit de sapin ’ (Träfracken), un film policier. Mais son œuvre la plus ambitieuse, ‘ les Palmiers noirs ’ (Svarta palmkronor, 1968), production à gros budget tournée à Rio de Janeiro et mettant en scène plusieurs acteurs de premier plan – Max von Sydow, Thommy Berggren et Bibi Andersson – dans une histoire hawksienne de marins échoués loin de chez eux, devait être aussi son échec le plus retentissant.

LINDSTRÖM (Rune)

acteur et écrivain suédois (Västanfors 1916).

Bien qu'on l'ait vu dans plus d'une douzaine de films, Lindström est marqué de façon indélébile par le rôle du candide Mats Ersson qu'il incarnait en 1942 dans le Chemin du ciel d'Alf Sjöberg, adaptation d'une pièce qu'il avait lui-même écrite alors qu'il était encore étudiant à Uppsala et qui se voulait une peinture animée des paysans du cœur de la Suède, tels qu'on les représentait au XIXe siècle. C'est toutefois comme auteur de scénarios – domaine souvent méconnu, voire méprisé, en Suède – que Lindström connaît ses plus grandes réussites. Seul ou en collaboration, il a écrit les scénarios de près de trente longs métrages, pour la plupart de beaux films distrayants ou des portraits passionnés de la jeunesse : la Parole (G. Molander, 1943), l'Empereur du Portugal (G. Molander, 1944) et, entre autres histoires pour Arne Mattsson, ‘ Salka Valka ’ (1954) et ‘ les Gens de Hemsö ’ (1955).

LINDTBERG (Léopold)

réalisateur suisse (Vienne, Autriche, 1902 - Sils Maria 1984).

Il étudie l'histoire de l'art, la musique, devient acteur de théâtre en Allemagne, puis metteur en scène dès 1928, à Berlin. À l'avènement du nazisme, il s'installe en Suisse et réalise des films pour la société Praesens à Zurich, se distinguant par une qualité plastique des plans qui doit beaucoup à Renoir, qu'il admire. Les Lettres d'amour mal employées obtiennent un prix à Venise en 1941 et la Dernière Chance, œuvre humanitariste saluée à Cannes en 1946, gagne une renommée mondiale que le Règne de Matto (1947) semble confirmer. Par la suite, en l'absence de scénarios bien construits, il laisse le sentimentalisme envahir ses récits, et son art se perd dans l'émotion conventionnelle : au cours des années 70, Lindtberg signe une série policière très populaire à la TV allemande. Metteur en scène au théâtre (il dirige le Schauspielhaus de Zurich de 1965 à 1968), il avait monté avec succès des œuvres de Brecht, Dürrenmatt, Frisch, Camus et Anouilh.