Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
R

REGIA (mot italien).

Regia di, réalisé par.

RÉGISSEUR.

Technicien chargé des problèmes matériels du tournage. ( GÉNÉRIQUE.)

REGISTRE PUBLIC.

Le Registre public de la cinématographie, créé par la loi du 22 février 1944, est une conservation des hypothèques adaptée au cinéma. Le Registre assure la publicité des actes et conventions relatifs à la production, à la distribution et à l'exploitation des films (français ou étrangers) destinés à la projection publique en France, et il rend possible un système original de sûreté en cas de crédit.

Sont notamment inscrites au Registre public les délégations de recettes qui permettent à leur détenteur de percevoir directement (auprès du distributeur s'il s'agit de recettes d'exploitation, auprès du nouvel acquéreur des droits s'il s'agit des recettes de cession de droits, etc.) la part des recettes qui lui est due par le producteur. Les actes qui créent délégation de recettes entrent, selon le cas, dans l'un ou l'autre des deux groupes évoqués ci-dessus : premier groupe s'il s'agit — conformément à la législation sur le droit d'auteur — de rémunérer un auteur proportionnellement aux recettes, second groupe s'il s'agit de garantir une avance financière faite au producteur.

REGUEIRO (Francisco)

cinéaste espagnol (Valladolid 1934).

Il appartient à la génération du Nuevo Cine et débute avec El buen amor (1963), avant de connaître des déboires avec la censure et les producteurs. S'il arrive tant bien que mal à signer Amador (1965), Duerme, duerme, mi amor (1974) et Las bodas de Blanca (1975), c'est presque un miraculé des vicissitudes du cinéma espagnol qui s'impose dix ans plus tard avec Padre nuestro (1985). Regueiro, dont l'humour ne recule devant aucune énormité, un peu à la manière de Valle-Inclán, y oppose un cardinal moribond (F. Rey) à son athée de frère (F. Rabal), sous l'œil goguenard de sa fille prostituée (V. Abril). Diario de invierno (1988) et Madre Gilda (1993) sont de la même eau, provocants et baroques.

REHMAN (Waheeda)

actrice indienne (Hyderabad 1938).

Après des études de danse, elle débute à seize ans dans un film telugu. Guru Dutt la découvre alors et lui demande de venir à Bombay jouer dans l'une de ses productions ( ’C. I. D. ’ de Raj Khosla, 1956). Elle impose sa forte personnalité dans plusieurs films du même cinéaste et notamment dans ‘ l'Assoiffé ’ (1957), ‘ Fleurs de papier ’ (1959), et devient l'un des grands noms du cinéma indien, jouant notamment dans des œuvres d'Abrar Alvi (Sahib Bibi Aur Ghulam, 1962), Satyajit Ray (l'Expédition, id.), Vijay Anand (Guide, 1965), Asit Sen (Khamoshi, 1969), Sunil Dutt (Reshma Aur Shera, 1971), Yash Chopra (Kabhi Kabhie, 1976 ; Chandni, 1989), Manmohai Desai (Naseeb, 1981 ; Coolie, 1983).

REICHENBACH (François)

reporter et cinéaste français (Paris 1922 - Neuilly-sur-Seine 1993).

La musique, qu'il étudie à Genève, puis la critique d'art, puis un rôle de conseiller technique auprès des Musées américains pour l'achat d'œuvres d'art en Europe ne paraissent pas le destiner à ce qui va être sa carrière : filmer, pour la TV ou pour le cinéma, les figures les plus diverses : Brigitte Bardot, El Cordobes, Dunoyer de Segonzac, Herbert von Karajan, Jacques Chirac, ou « le Roi Pelé », ou Charles Bass, le condamné à mort du long métrage Houston Texas (1980). Houston, mais aussi d'autres aspects de l'Amérique insolite (1960), tel le provocant Sex O'clock USA (1976), sont familiers à la caméra de Reichenbach. On ne manque pas de dénoncer ce qui est sans doute moins du « voyeurisme » que ce « mal » qui affecte les médias en général et qui s'appelle « faire un scoop » envers et contre tout. Cette passion habite Reichenbach, elle le motive. Même si une innocente mégalomanie (à moins qu'il ne s'agisse d'humilité) lui fait titrer le Japon de François Reichenbach un film assez conventionnel (1983), c'est plutôt d'une boulimie de voir et de faire voir dont il s'agit, sans a priori esthétique ni morale. On comprend qu'Orson Welles se soit délecté à l'avoir comme partenaire dans le jeu fascinant de Vérités et Mensonges (1975)... Son dilettantisme, son manque de rigueur « documentariste » n'ont pas empêché quelques honneurs de lui être décernés : Palme d'or du court métrage en 1965 pour la Douceur du village ; prix Louis-Delluc pour Un cœur gros comme ça (1962) ; Ours d'or (CM) à Berlin pour Portrait d'Orson Welles (CO F. Rossif, 1968) ; Oscar pour Arthur Rubinstein, l'amour de la vie (1969). Il faut encore citer parmi ses longs métrages : les Amoureux du France (CO P. Grimblat, 1963), Mexico Mexico (1967), Treize Jours en France (CO C. Lelouch, 1968), Plaisir d'amour (id.), la Caravane d'amour (1970), Johnny Days (1971), la Raison du plus fou est toujours la meilleure (1972), Montecarlo (id.). Il est cousin du producteur Pierre Braunberger.

REID (Willliam Wallace Reid, dit Wallace)

acteur et cinéaste américain (Saint-Louis, Mo., 1891 - Los Angeles, Ca., 1923).

Enfant de la balle qui monte sur scène à quatre ans, Wallace Reid apparaît au cinéma en 1910 dans la compagnie Selig à Chicago et, dix ans plus tard, il est l'une des grandes stars masculines de l'Hollywood naissant. À la fois athlétique et élégant, il doit ses plus grands succès à D. W. Griffith (Naissance d'une nation, 1915), Cecil B. DeMille (Carmen, dans le rôle de Don José, id. ; Jeanne d'Arc, 1917 ; et surtout Le cœur nous trompe, 1921, qui nous montre sa création la plus fine), George Fitzmaurice (Forever, id., rôle de Peter Ibbetson) et James Cruze (The Dictator, 1922). Plus d'une fois, il met la main à la pâte en réalisant et en écrivant des films dont il est l'interprète. En 1919, il est victime d'un accident de train et les médecins lui administrent de la morphine. Il meurt drogué et alcoolique, créant ainsi un énorme scandale. Sa femme, l'actrice Dorothy Davenport, réalisa des films contre l'abus des drogues, par respect pour la mémoire de son époux.

REINER (Rob)

cinéaste américain (New York 1947).

Fils de l'acteur-réalisateur Carl Reiner (les Cadavres ne portent pas de costard), il débute à la télévision dans le show des Smothers Brothers et décroche par deux fois l'Emmy dans la série comique All in the Family. Délaissant le grand écran après quelques tentatives malheureuses (Where's Poppa !, Carl Reiner, 1970 ; Schmock, Alan Arkin, 1977), il réalise un pastiche de documentaire musical : This Is Spinal Tap (1984), censé retracer la catastrophique tournée d'un groupe de rockers anglais décatis. Il signe la comédie « ado » Garçon chic pour nana choc (The Sure Thing, 1985), puis Stand By Me (id., 1986), récit initiatique en demi-teintes imprégné de références nostalgiques à l'Amérique rurale des années cinquante. Il adapte ensuite le roman féérique de William Goldman Princess Bride (1987) et marche sur les brisées de Woody Allen avec une plaisante comédie sentimentale ponctuée de souvenirs personnels et de notations satiriques sur la guerre des sexes : Quand Harry rencontre Sally (When Harry Met Sally, 1989). Après l'excellent Misery (id., 1990) dont le scénario de William Goldman adaptait un roman de Stephen King, il semble limiter ses ambitions dans des films qui ne font plus appel qu'à son savoir faire : Des hommes d'honneur (A Few Good Men, 1992), le Président et Miss Wade (The American President, 1995). En revanche, c'est en excellente forme qu'il revient parfois à sa profession d'acteur, dans Nuits blanches à Seattle (Sleepless in Seattle, Nora Ephron, 1993) et dans Coups de feux sur Broadway (W. Allen, 1994).