Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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TEREKHOVA (Margarita) [Margarita Borisovna Terehova]

actrice soviétique (Tourinsk 1942).

Elle étudie l'art dramatique au Studio-école du théâtre Mossoviet de Moscou, puis paraît régulièrement sur la scène de ce même théâtre. Au cinéma, elle débute dans Bonjour, c'est moi (Zdravstvuj, eto ja !, Frounzé Dovlatian, 1966), la Gare de Biélorussie (A. Smirnov, 1971). Elle s'est signalée à l'attention, y compris hors d'URSS, par ses performances sobres et solides dans Un monologue (I. Averbakh, 1973) et surtout dans le Miroir (A. Tarkovski, 1974), où elle tenait le double rôle de l'épouse et de la mère du protagoniste. On l'a vue également dans ‘ Moscou, mon amour ’ (Moskva, ljubov' moja, Aleksandr Mitta, 1974), ‘ la Confiance ’ (Doverie, Viktor Tregoubovitch et E. Laine, 1976), l'Oiseau bleu (G. Cukor, id.). Par la suite, on l'a vue dans la Russie antique (G. Vassiliev, 1986), le Dissident (V. Jeregui, 1988), Notre père (Oteč nas, Boris Ermolaev, 1989), Cela (Ono, Sergueï Ovtcharov, id.) et ‘ le Fruit défendu ’ (Zabraneniyat plod, Krasimir Krumov, 1995).

TERRY (Alice Frances Taafe, dite Alice)

actrice américaine (Vincennes, Ind., 1899 - Burbank, Ca., 1987).

Elle débute en 1916 et atteint une certaine popularité en 1921 dans les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse, réalisé par son mari Rex Ingram. La même année, il en fait Eugénie Grandet, avec le même partenaire que dans le film précédent : Rudolph Valentino. D'une beauté altière, un peu froide, Alice Terry devient vite un nouvel élément décoratif dans l'univers baroque de Rex Ingram, qui réalisera pratiquement tous ses films : le Prisonnier de Zenda (1922), The Arab (1924, avec Ramon Novarro), Mare Nostrum (1926), le Magicien (id.) et le Jardin d'Allah (1927) sont particulièrement révélateurs. Elle joue aussi dans Confessions d'une reine (V. Sjöström, 1925). Le parlant lui sera fatal.

TERRY-THOMAS (Thomas Terry Hoar Stevens, dit)

acteur britannique (Londres 1911 - Godalming, Surrey, 1990).

Son sourire dévoile un large intervalle entre les incisives. Visage rond et moustache à l'anglaise, il représente le stéréotype du Britannique jovial, surtout pour le public américain. C'est dans cet emploi qu'il trouve les rôles les plus remarqués, notamment dans Un monde fou, fou, fou (S. Kramer, 1963), la Souris sur la lune (R. Lester, id.), Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines (K. Annakin, 1965), Comment tuer votre femme (R. Quine, id.), la Grande Vadrouille (G. Oury, 1966), Gonflés à bloc (Those Daring Young Men in Their Jaunty Jalopies, Annakin, 1969).

TERZIEFF (Laurent Terziev, dit Laurent)

acteur français (Paris 1935).

Il débute sur les planches du théâtre d'avant-garde, avant de connaître une certaine popularité à la télévision. Révélé au cinéma en 1958 dans les Tricheurs (M. Carné), il acquiert rapidement une notoriété publique et critique, mettant son talent au service d'auteurs de qualité : Rossellini (Vanina Vanini, 1961), Buñuel (la Voie lactée, 1968) ou Zurlini (le Désert des Tartares, 1976). Acteur plein de sensibilité et de retenue, il apparaît fréquemment dans des œuvres ambitieuses : le Grain de sable (P. Kast, 1964), Médée (P. P. Pasolini, 1970), les Hautes Solitudes (P. Garrel, 1974), Utopia (Iradj Azimi, 1978). Il a également joué dans les Garçons (M. Bolognini, 1959), Kapo (G. Pontecorvo, 1960), le Bois des amants (C. Autant-Lara, id.), les Régates de San Francisco (id., id.), Ballade pour un voyou (Jean-Claude Bonnardot, 1962), Mort où est ta victoire ? (Hervé Bromberger, 1964), À cœur joie (S. Bourguignon, 1967), la Prisonnière (H.-G. Clouzot, 1968), Il pleut sur Santiago (H. Soto, 1975), Moses (G. De Bosio, 1976), le Désert des Tartares (V. Zurlini, id.), Voyage au jardin des morts (Ph. Garrel, 1977), la Flambeuse (Rachel Weinberg, 1981), Détective (J.-L. Godard, 1985). Accaparé par sa passion très exigeante du théâtre, il raréfie ses apparitions à l'écran : Hiver 54 (Denis Amar, 1990), Germinal (C. Berri, 1993), Fiesta (Pierre Boutron, 1995).

TESHIGAHARA (Hiroshi)

cinéaste japonais (Tokyo 1927 - id. 2001).

Fils du célèbre maître d'ikebana Sofu Teshigahara, dont il prendra la succession, il étudie à la faculté d'art de Tokyo (1950-1953) et participe aux activités d'un groupe surréaliste, Seiki, où il rencontre, entre autres artistes, l'écrivain Kobo Abe, dont il adaptera certaines œuvres. Il tourne son premier court métrage, ‘ Hokusai ’, en 1953, puis divers autres, de commande, comme ‘ l'Art du bouquet ’ (Ikebana, 1956), ou ‘ Tokyo 58 ’. Lors d'un voyage aux États-Unis, il filme en 16 mm le boxeur José Torres, dans un court métrage qui confirme sa réputation de documentariste. Il passe au long métrage à l'époque de la percée de la « nouvelle vague » nippone, avec ‘ le Traquenard ’ (Otoshiana, 1962), et acquiert une notoriété internationale avec la Femme des sables (Suna no onna, 1964), adaptation insolite et stylisée d'un roman de Kobo Abe décrivant l'égarement symbolique d'un entomologiste dans un village de dunes. Il poursuit l'adaptation des œuvres d'Abe avec le Visage d'un autre (Tanin no kao, 1966) et ‘ la Carte brûlée ’/‘ le Plan déchiqueté ’ (Moetsukita chizu, 1968), où est posée la question de l'identité et de sa perte dans la société japonaise contemporaine. L'échec commercial de ces films le contraint à changer de direction, avec Summer Soldiers (1972), semi-documentaire sur le sort des déserteurs américains du Viêt-nam en transit au Japon, puis à abandonner le cinéma. Il se consacre ensuite à la poterie, à la sculpture et aux activités de sa société d'art floral mais reprend cependant les chemins des studios, en adaptant le roman de Yasko Nogami, Rikyu, en 1989, et en réalisant Goh Hime en 1992.

TESSARI (Duccio)

scénariste et cinéaste italien (Gênes 1926 - Rome 1994).

Après des études en chimie, il produit et dirige de nombreux documentaires. Il travaille ensuite comme assistant et scénariste pour des réalisateurs de péplums comme Mario Bava, Vittorio Cottafavi, Carmine Gallone. Il renouvelle ce genre avec beaucoup d'ironie et d'invention dans sa première œuvre : les Titans (Arrivano i Titani, 1962). Son esprit euphorique se révèle dans ses mélodrames, westerns spaghetti et films d'action, dont le Procès des doges (Il fornaretto di Venezia, 1963), Un pistolet pour Ringo (Una pistola per Ringo, 1965), Kiss kiss... bang bang (1966), le Bâtard (I bastardi, 1969), Et viva la révolution (Viva la muerte... tua !, 1971), Big Guns (Tony Arzenta [Big Guns], 1973), Zorro (id., 1975), Safari Express (1976), L'alba dei falsi dèi/Il quinto comandamento (1978), Tex et le seigneur des Abysses (Tex e il signore degli abissi, 1985).