Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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MONTES (María Concepción Carro Alcaraz, dite Conchita)

actrice espagnole (Madrid 1914 - id. 1994).

Elle débute dans Carmen fra i rossi d'Edgar Neville (1940), à qui elle reste attachée jusqu'à son dernier film (Mi calle, 1960). Elle se montre alors aussi à l'aise pour jouer la comédie (La vida en un hilo, 1945) que pour interpréter des rôles dramatiques (Nada, 1947, au scénario duquel elle collabore). On l'aperçoit encore dans les 55 Jours de Pékin (N. Ray, 1963), puis elle se consacre au théâtre.

MONTEUR.

Technicien chargé du montage.

MONTEZ (María Teresa Gracia de Santo Silas, dite María)

actrice américaine (Barahona, république dominicaine, 1918 - Suresnes, France, 1951).

D'origine dominicaine, engagée par Universal en 1941, elle devient la vedette des films « orientaux » ou « tropicaux » produits en série par cette firme, malgré un manque évident de moyens ; sa beauté typique et le Technicolor suppléaient à tout. Ayant épousé Jean-Pierre Aumont, elle regagne l'Europe avec lui et joue (plutôt bien, à la surprise générale) quelques films d'aventures ou policiers en France et en Italie. Sa mort accidentelle n'entama pas sa réelle popularité, qui a connu un regain avec la mode du kitsch à la fin des années 70.

Principaux autres films :

la Femme invisible (E. Sutherland, 1941) ; les Mille et Une Nuits (Arabian Nights, John Rawlins, 1942) ; Ali Baba et les Quarante Voleurs (A. Lubin, 1944) ; la Sauvagesse blanche (Lubin, id.) ; Soudan (Sudan, Rawlins, 1945) ; Tanger (Tangier, George Waggner, 1946) ; l'Exilé (Max Ophuls, 1947) ; les Pirates de Monterey (A. Werker, id.) ; Portrait d'un assassin (Bernard Roland, 1949) ; le Voleur de Venise (Ladro di Venezia, J. Brahm, 1950) ; la Vengeance du corsaire (Primo Zeglio, 1951).

MONTGOMERY (George Montgomery Letz, dit George)

acteur et cinéaste américain (Brady, Mont., 1916 - Rancho Mirage, Ca., 2000).

« Stuntman » et acteur secondaire des films d'action de la Republic (1934), il passe à la Fox en abandonnant son vrai nom (1940) et conquiert la célébrité plutôt par ses liaisons féminines que par son jeu assez sommaire. En 1947, il incarne Philip Marlowe dans The Brasher Doubloon de John Brahm. Parmi ses autres films : Star Dust (W. Lang, 1940) ; Bomber's Moon (E. Ludwig, 1943) ; la Pagode en flammes (China Girl, H. Hathaway, 1943) ; les Éclaireurs du Texas (Texas Rangers, Ph. Karlson, 1951) ; le Roi des chevaux sauvages (R. G. Springsteen, 1959). En 1960, il abandonne la Columbia et les séries TV pour produire, écrire et diriger quelques films d'aventures aux Philippines. Cette tentative n'a pas eu de lendemain, et, de retour à Hollywood, l'acteur reparaît dans des films « fantastiques » à petit budget.

MONTGOMERY (Henry, dit Robert)

acteur et cinéaste américain (Fishkill Landing, N. Y., 1904 - New York, N. Y., 1981).

Sur scène dès 1920, il quitte Broadway pour Hollywood en 1929. Très vite vedette MGM de comédies « brillantes », il se voit cependant assigner quelques rôles dramatiques, dont celui du psychotique de la Force des ténèbres (The Night Must Fall, R. Thorpe, 1937). Longtemps président de la Screen Actors Guild, sa carrière est interrompue par la guerre. En 1945, jouant dans les Sacrifiés de John Ford, il en dirige quelques plans pendant une maladie du cinéaste, et décide de passer à la réalisation. Il met en scène et joue cinq films : la Dame du lac (Lady in the Lake, 1947), exercice de caméra « subjective » faussement désinvolte ; Et tournent les chevaux de bois (Ride the Pink Horse, id.), délicate évocation de la passion d'une adolescente pour un aventurier peut-être criminel ; Once More My Darling (1949), comédie assez anodine ; Your Witness/Eye Witness (1950), qu'il tourne en Grande-Bretagne ; et, après une pause due en partie à l'organisation de la campagne électorale d'Eisenhower, en partie à une abondante activité de producteur TV, The Gallant Hours (1960), épisode de la guerre du Pacifique traité comme un Kammerspiel et joué par James Cagney. Acteur distingué sans plus, homme du monde très apprécié, le cinéaste ne manque pas d'ambitions, mais son goût du paradoxe a fait mal vieillir ses films, sauf peut-être Ride the Pink Horse. Il est le père de l'actrice Elizabeth Montgomery. ▲

MONTIEL (María Antonia Abad Fernández, dite Sara ou Sarita)

actrice espagnole (Campo de Criptana, Ciudad Real, 1925).

Avec Te quiero para mí (L. Vajda, 1944) commence une carrière sans éclat, en Espagne et à Hollywood : Empezó en boda (R. Matarazzo, 1944), Mariona Rebull (J. L. Sáenz de Heredia, 1947), Locura de amor (J. de Orduña, 1948), La mies es mucha (Sáenz de Heredia, 1949), Vera Cruz (R. Aldrich, 1954), Sérénade (A. Mann, 1956), le Jugement des flèches (S. Fuller, 1957). Elle devient subitement l'incarnation suprême du kitsch ibérique et la star la plus populaire de langue espagnole avec Valencia (J. de Orduña, 1957), vision moraliste et sentimentale de la femme fatale. Le succès continue donc avec La violetera (L. C. Amadori, 1958), Carmen de Grenade (Carmen la de Ronda, Tulio Demicheli, 1959), Mon dernier tango (Mi último tango, L. C. Amadori, 1960), Magdalena (Pecado de amor, id., 1961), où elle prend les habits de bonne sœur, La bella Lola (Alfonso Balcázar, 1962), inspirée de Marguerite Gautier, et quelques autres, où elle chante à profusion, vedette de l'abondant musical folklorique espagnol. Pourtant, au fur et à mesure que la censure lui permet de découvrir son opulente anatomie, sa popularité décline, sans que le concours de réalisateurs plus jeunes (Esa mujer, Mario Camus, 1969) ou prestigieux (Variétés, J. A. Bardem, 1971) y change quoi que ce soit. Elle fut l'épouse d'Anthony Mann.

MONTUORI (Carlo)

chef opérateur italien (Casacalenda 1883 - Rome 1968).

Inventeur d'un procédé de lumière artificielle, il est le plus ancien des grands opérateurs italiens. Dès 1912, il travaille avec les meilleurs cinéastes de son pays, créant les images les plus audacieuses des divas de l'époque. Outre un certain nombre de comédies sentimentales, il a eu l'occasion de collaborer à la photo de films marquants de l'histoire du cinéma, tel Ben-Hur de Fred Niblo en 1926, ou le Voleur de bicyclette de Vittorio De Sica en 1948. Il fait preuve d'une grande maîtrise artistique et se révèle comme un fin photographe d'ambiance et d'atmosphère, qualités servant bien le néoréalisme. Parmi les nombreux films auxquels il a collaboré au cours de sa très longue carrière, citons : Terra madre (A. Blasetti, 1930) ; Sissignora (F. M. Poggioli, 1942), et (fidèle à De Sica) l'Or de Naples (1954) et le Toit (1956).