Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
P

PORTUGAL. (suite)

Le renouveau du cinéma portugais.

Mais le public ne suit pas toujours la démarche intellectuelle de certains cinéastes ni parfois même leur engagement politique. À l'aube des années 80, le succès populaire accueille des films où la fiction se dépolitise au profit d'un retour vers les genres traditionnels (Kilas, le méchant du film [Kilas, o Mau da Fita, 1980] ; Sans l'ombre d'un péché, 1982, de José Fonseca e Costa* ;Que Dieu le veuille! [Oxalá, 1980] et O Lugar do Morto ,1984, de A. P. de Vasconcelos ; Adão e Eva, 1995, de Joaquim Leitão). Cependant, parmi les cinéastes qui se révéleront au cours de cette période, il convient de remarquer notamment Lauro António (les Brumes de l'aube [Manhã submersa], 1980); Luis Felipe Rocha (Cerromaior, id.) ; Antonio Reis* et Margarita Cordeiro (Ana, 1982; Désert rose , 1989) ; João Maria Grilo* (A Estrangeira, 1982 ; le Procès du roi, 1989 ; A Terra/OFim do Mundo [épisode de la série Os Quatros Elementos], 1992 ; les Yeux d'Asie, 1996 ; Loin des yeux, 1998) ; Monique Rutler (Jogo de Mão, 1983) ; Jose Álvaro Morais (le Bouffon [O Bobo] 1987) ; Joaquim Pinto (Uma Pedra no Bolso, 1988 ; Onde Bate o Sol, 1989 ; O Fogo/Das Tripas Coração [épisode de la série Os Quatros Elementos], 1992) ; Pedro Costa* (O Sangue, 1989 ; Casa de lava, 1994 ; Ossos, 1997 ; No Quarto da Vanda, 2000) ; Jorge Silva Melo (Agosto, 1988), Margarida Gil (Relação Fiel e Verdadeira, 1986), João Canijo (Três Menos Eu, 1987 ; Filha da Mãe, 1990 ; Chaussures Noires [Sapatos Pretos ],1998), Teresa Villaverde (A Idade Maior, 1990 ;Três Irmãos, 1994, Os Mutantes, 1998), tandis que sur le plan international quatre metteurs en scène s'imposent. Deux réalisent des œuvres austères intemporelles mais d'une belle facture stylistique : Manoel de Oliveira, qui tourne une trilogie (le Passé et le Présent, 1971 ; Amour de perdition, 1978 ; Francisca, 1981) avant d'adapter le Soulier de satin de Claudel en 1985, et de poursuivre une œuvre étonnante par son originalité et sa jeunesse d'esprit (Mon Cas, 1986 ; les Cannibales, 1988 ; Non ou la vaine gloire de commander, 1990 ; le Val Abraham, 1993 ; le Couvent, 1995, Party, 1996 ; Voyage au début du monde, 1997 ; Inquiétude, 1998, la Lettre, 1999, Parole et utopie, 2000 ; Je rentre à la maison, 2001) et Paulo Rocha, auteur courageux et extrême de l'Île des Amours (1982), des Montagnes de la lune (1987), du Fleuve d'or (1998) de la Racine du cœur (2000). Deux autres cinéastes se font remarquer pour l'originalité de leur démarche visionnaire : João Cesar Monteiro* qui, après une revisitation des mythes et des légendes portugaises (Silvestre, 1981), se consacre à la création d'un personnage transgressif, João de Deus, protagoniste de tous ses films suivants (Souvenirs de la maison jaune , 1989 ; la Comédie de Dieu, 1995 ; le Bassin de John Wayne, 1997 ; les Noces de Dieu, 1999) ; et João Botelho* qui mélange dans ses œuvres l'Histoire du Portugal, la critique acerbe du présent et la recherche des valeurs fondamentales de l'esprit humain (Conversa acabada, 1981 ; Un adieu portugais, 1985 ; Este Tempo, 1988 ; Ici sur la terre, 1993 ; Tres Palmeiras, 1994 ; Trafic, 1998).

POSEMÈTRE

Terme générique désignant un appareil permettant d'évaluer le rendu photographique d'une scène par mesure de l'éclairement ou de la luminance des différentes plages plus ou moins réfléchissantes constituant le sujet. Différents appareils, utilisant tous comme élément de mesure une cellule photoélectrique, permettent ce contrôle :

Cellule ou posemètre,

cet accessoire mesure, soit en lumière incidente (lumière émise par la source lumineuse), soit par réflexion (luminance réfléchie par les différentes plages du sujet). La cellule indique directement la combinaison ouverture de l'objectif, temps d'exposition, pour une sensibilité donnée d'émulsion, qui conduira à une exposition convenable de la pellicule. En cinéma professionnel, la cellule est surtout utilisée en lumière incidente. La cellule photoélectrique est recouverte d'une sphère opale (sphère d'intégration) qui permet d'intégrer la lumière en provenance de toutes les directions, les scènes étant rarement éclairées par une seule source directive. Les cellules peuvent comporter une échelle en lux pour les mesures en lumière incidente.

Gris 18 %.

Pour étalonner les posemètres en lumière réfléchie, on utilise une surface réfléchissant la lumière de manière déterminée (et normalisée). Il s'agit d'une teinte gris neutre (qui réfléchit la même proportion de la lumière incidente dans toutes les couleurs) dont le coefficient de réflexion est de 18 %. Cette valeur a été retenue comme étant le coefficient de réflexion moyen d'un visage, y compris les cheveux.

Si une cellule est correctement étalonnée, elle doit indiquer les mêmes conditions de prise de vues en lumière incidente (avec la sphère d'intégration) ou en lumière réfléchie en ne visant que la surface du gris 18 %.

Spotmètre, luminancemètre, brillancemètre.

Il s'agit de plusieurs appellations pour un même type d'appareil. Afin de connaître avec précision la lumière réfléchie par les différentes surfaces constituant la plage à tourner, la cellule photoélectrique de mesure est intégrée dans un système optique qui permet de viser (comme avec un appareil photo) la plage dont on désire connaître la luminance. Ces spotmètres ont un angle de mesure très fermé, typiquement 1° à 3°, ce qui permet de connaître la réflexion de plages de faibles dimensions, telles qu'un visage ou un objet de petites dimensions que le directeur de la photo désire voir exposé dans des conditions précises. Le directeur de la photo utilise notamment ces appareils pour positionner et ajuster les éclairages afin que l'ouverture des objectifs soit celle qui lui donnera la profondeur de champ qu'il désire, notamment en studio où il est parfaitement maître de sa lumière.

Température de couleur.

Certaines cellules, combinées à un thermocolorimètre, permettent de déterminer la température de couleur des sources lumineuses (lumière incidente) ainsi que de déterminer les filtres de correction à interposer pour modifier cette température de couleur.