Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
H

HARVEY (Helene Lilian Muriel Pape, dite Lilian) (suite)

Autres films :

Hokuspokus (G. Ucicky, 1930, et vers. angl. [ Temporary Widow]) ; Liebeswalzer (id., id.) ; Nie wieder Liebe (A. Litvak, 1931 ; avec Harry Liedke, vf intitulée Calais-Douvres, avec André Roanne) ; Quick (R. Siodmak, 1932, vers. franç. et allem.) ; Ich und die Kaiserin (F. Holländer, 1933 ; vers. angl. The Only Girl / Heart Song ; vers. franç. Moi et l'impératrice).

HAS (Wojciech Jerzy)

cinéaste polonais (Cracovie 1925 - Łodz, 2000).

Il étudie la peinture à l'Académie des beaux-arts et parallèlement le cinéma à l'Institut cinématographique de Cracovie. De 1947 à 1955, il tourne de nombreux courts métrages (documentaires et films de vulgarisation scientifique) et s'impose à l'attention dès son premier film de fiction : le Nœud coulant (Pȩtla, 1958) d'après Marek Hlasko. Bien qu'il appartienne à la première génération de l'après-guerre (Wajda, Munk, Kawalerowicz, Kutz, Konwicki) et que certains de ses scénarios baignent dans « l'air du temps », Has ne semble se rattacher à aucun mouvement esthétique ou idéologique précis. Son style est souple, évocateur, aux confins de la nostalgie : les Adieux (Pozegnania, 1958) ; Chambre commune (Wspólny pokój, 1960) ; Adieu jeunesse (Rozstanie, 1961) ; l'Or de mes rêves (Zloto, 1962) ; l'Art d'être aimée (Jak byc kochana, 1963). Son adaptation du roman picaresque du comte Potocki le Manuscrit trouvé à Saragosse (Rekopis znaleziony w Saragosie, 1965), avec Zbigniew Cybulski, prouve qu'il est à l'aise dans l'étrange et le surprenant, ce que confirmera, huit ans plus tard, une autre adaptation plus fantastique encore : la Clepsydre (Sanatorium pod Klepsydra, d'après Bruno Schultz, le « Kafka » polonais). Entre-temps, il réalise les Codes (Szyfry, 1966) et la Poupée (Lalka, 1968, d'après Bolesław Prus). Après un long silence, il revient à la réalisation en signant Une histoire banale (Niecekawa historia, d'après Tchekhov, 1982), ' l'Écrivain ' (Pismak, d'après Lech Terlecki, 1985), ‘ Journal d'un pécheur ’ (Grzesnik, 1986, d'après James Hogg) et les Tribulations de Balthazar Kober (Niezwykła podróż Baltazara Kobera, 1988, d'après Frédérick Tristan).

HASEGAWA (Kazuo)

acteur japonais (Kyoto 1908 - Tokyo 1984).

Après avoir appris la technique du Kabuki, il débute au cinéma en 1926-27 à la Shochiku de Kyoto, où il se spécialise rapidement dans des films historiques, souvent dirigés par Kinugasa. Son charme typique de jeune premier lui permet de devenir une des grandes stars masculines de la Shochiku : en onze ans (de 1926 à 1937), sous le nom de Nagamaru ou Chojiro Hayashi, il joue dans près de 120 films, dont 23 avec Kinugasa, dans des adaptations de romans très populaires, et parfois à« progressistes », comme ‘ Avant l'aube ’ (1931), Nezumi Kozo Jirokichi (1932), ‘ les 47 Rônin ’ (id.) et, surtout, ‘ la Vengeance d'un acteur ’ (1935-36), où il tient un double rôle qu'il reprendra 28 ans plus tard dans la version en Scope-couleurs de Kon Ichikawa (1963), et qui reste son rôle le plus célèbre. En 1937, ayant brusquement quitté la Shochiku pour la Toho, il est victime d'un attentat au rasoir, et poursuit sa carrière sous le nom de Kazuo Hasegawa. Après un grand film historique de Kinugasa, ‘ la Bataille d'été à Osaka ’ (1937), il retrouve son personnage de jeune premier dans ‘ Un amour de Tojuro ’ (K. Yamamoto, 1938) et dans divers films de Makino pendant la guerre. Kinugasa l'utilise à nouveau dans sa comédie satirique ‘ Seigneur d'un soir ’ (1946), mais, après la faillite de sa propre compagnie à la fin des années 40, il entre définitivement à la Daiei (1952), où il tournera la plupart des films qui lui vaudront une certaine notoriété en Occident et de nombreuses récompenses au Japon : la Légende du grand Bouddha (Kinugasa, 1952) ; ‘ la Danse du lion ’ (Ito, 1953) ; surtout, la Porte de l'enfer (Kinugasa, id.) et les Amants crucifiés (Mizoguchi, 1954). Après son 300e film officiel (la Vengeance d'un acteur, de Ichikawa, 1963), Hasegawa est retourné au théâtre.

HASKIN (Byron)

cinéaste américain (Portland, Orég., 1899 - Santa Barbara, Ca., 1984).

Caricaturiste, cameraman dès 1918, il réalise quatre films en 1927-28, puis redevient directeur de la photo et se forme aux effets spéciaux. Sa carrière de cinéaste reprend en 1947 : il signe deux films noirs, l'Homme aux abois (I Walk Alone, 1948) et la Tigresse (Too Late for Tears, 1949), puis poursuit dans le western et la science-fiction, qui le rend célèbre (la Guerre des mondes [The War of the Worlds, 1953]), et dans le film d'aventures : Quand la marabunta gronde (The Naked Jungle, 1954). Il se retire après une œuvre originale et moderne, en ce domaine : la Guerre des cerveaux (The Power, 1968).

HASSE (Hannjo)

acteur allemand (Bonn, 1921 – Falkensee, 1983)

Il joue, après la guerre à Nordhausen, puis notamment à Berlin, Burg et Schwerin. À l'écran, on le voit dans de nombreux films tournés en R.D.A. : le Sujet (W. Staudte, 1951) ; Ernst Thälmann (K. Maetzig, 1954-55) ; Plus fort que la nuit (S. Dudow, 1954) ; le Capitaine de Cologne (id., 1956) ; Étoiles (K. Wolf, 1959) ; l'Affaire Gleiwitz (Der Fall Gleiwitz, Gerhard Klein, 1961) ; Beethoven (Horst Seeman, 1976). Il a également interprété des films en Tchécoslovaquie sous la direction de Jiři Krejčik (Monsieur Principe Supérieur, 1960).

HASSE (Otto Eduard)

acteur allemand (Obersitzka 1903 - Berlin 1978).

Acteur de théâtre depuis 1927, il a fait une grande carrière dans le répertoire traditionnel. Si on peut le voir à l'écran dès 1932, il n'obtient des rôles importants qu'à partir de 1948, avec Ballade berlinoise (R. A. Stemmle) et Lettre anonyme (Anonyme Briefe, A. M. Rabenalt, 1949). Il tourne dans quelques films d'inspiration antifasciste, dont le Traître (1951) d'Anatole Litvak, et se fait une spécialité des personnages d'officiers antihitlériens dans une série de films ambigus, tels Amiral Canaris (A. Weidenmann, 1954) et les deuxième et troisième épisodes de 08/15 (Paul May, 1955). Vingt ans plus tard, Peter Zadek lui confie le rôle complexe de Knut Hamsun dans le Temps des glaces (d'après Tancred Dorst, 1975), qui évoque les rapports de l'écrivain avec le nazisme. Malgré les figures stéréotypées qui caractérisent une partie de sa carrière cinématographique, Hasse disposait d'un registre très varié, ainsi que le prouvent ses interprétations dans le Médecin de Stalingrad (Geza Radvanyi, 1957), Der gläserne Turm (H. Braun, id.), les Aventures d'Arsène Lupin (J. Becker, id.), le Mariage de M. Mississippi (Die Ehe des Herrn Mississippi, K. Hoffmann, 1961) et Lulu (R. Thiele, 1962).