Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
A

ARMONTEL (Roland)

acteur français (Vimoutiers 1904 - Paris 1980).

C'est aux côtés de Max Linder qu'il débute, alors qu'il n'est qu'un enfant, mais c'est au temps du cinéma parlantqu'il fait véritablement carrière. C'est un second rôle original, discret, fin comédien dans de nombreux films des années 30, 40 et 50, notamment les Gaietés de l'escadron (M. Tourneur, 1932), les Misérables (R. Bernard, 1933), Touchons du bois (M. Champreux, id.), Dédé (R. Guissart, 1934), la Dame aux camélias (F. Rivers, id.), Battements de cœur (H. Decoin, 1939), Jéricho (H. Calef, 1945), l'Idiot (G. Lampin, 1946), les Chouans (Calef, id.), le Silence est d'or (R. Clair, 1947), Clochemerle (P. Chenal, 1948), Occupe-toi d'Amélie (C. Autant-Lara, 1949), Ni vu, ni connu (Y. Robert, 1958).

ARMSTRONG (Gillian)

cinéaste australienne (Melbourne, 1950).

Elle est la première femme à signer un long métrage australien depuis les années 30. En effet My Brilliant Career (1979), habile adaptation du roman autobiographique de Miles Franklin, avec Judy Davis dans le rôle principal, la conduit sur les voies de la renommée. Après Starstruck (1982), elle partage ses activités entre Hollywood (Mrs Soffel, 1984 ; Fires Within, 1991 ; les Quatre Filles du Dr March [Little Women], 1994) et l'Australie (High Tide, 1987 ; The Last Days of Chez Nous, 1991). Elle a également réalisé plusieurs documentaires (Not Just a Pretty Face, 1983 ; Hard to Handle, 1986).

ARNCHTAM (Lev) [Lev Oskarovič Arnštam]

cinéaste soviétique (Iekaterinoslav [auj. Dniepropetrovsk] 1905 - Moscou 1979).

Après des études musicales au conservatoire de Leningrad, il collabore en tant que musicien au théâtre Meyerhold en 1924 et devient acteur. En 1929, Kozintsev et Trauberg font appel à lui afin de superviser le son de leur film Seule (1931), puis Youtkevitch l'engage dans les mêmes fonctions pour son film Montagnes d'or (id.), dont il est également le coscénariste, ainsi que pour le film suivant de Youtkevitch (et Ermler), Contre-Plan (1932). Il commence sa carrière de réalisateur avec un film délicat et sensible, les Amies (Podrugi, 1936) et poursuit dans la même veine avec les Amis (Druz'ja [CO V. Eissymont], 1938). Son œuvre la plus célèbre est Zoïa (Zoja, 1944), émouvante biographie d'une héroïne de guerre. Il a été actif jusque dans les années 60, et on lui doit encore un Glinka (1947) et un Roméo et Juliette (Romeo i Dzul'etta, 1954) moins inspirés.

ARNHEIM (Rudolf)

théoricien américain d'origine allemande (Berlin 1904).

Diplômé de psychologie expérimentale de l'université de Berlin, il élabore dans son livre Film als Kunst (le Film en tant qu'art, 1932) une esthétique inspirée par la Gestalttheorie : il y formule le principe que l'œuvre d'art visuelle n'est pas une simple « imitation » de la réalité mais « la transformation des caractéristiques observées en formes d'expression ». Cette transformation s'effectue par les éléments différenciateurs (cadrage, montage, éclairage, absence de son et de couleur), qui sont les moyens formateurs spécifiques du cinéma. Très marqué par le cinéma muet (surtout soviétique), il intégrera par la suite le son au nombre de ces moyens formateurs (voix off, monologue intérieur, effets subjectifs). Il travaille à Rome, puis émigre aux États-Unis en 1940 (naturalisé en 1946). Il y poursuit une œuvre théorique abondante, en particulier dans ses ouvrages Art and Visual Perception (1954) et Visual Thinking (1969). Historiquement datée (réticences à l'égard du son) et quelque peu formaliste (dissociation de la forme et du fond), la théorie d'Arnheim est cependant une précieuse contribution à la définition de la spécificité filmique.

ARNOLD (August)

inventeur et industriel allemand (Werfen, Autriche-Hongrie, 1898).

Son nom est indissociable de celui de Robert Richter. Passionnés de mécanique et de cinéma, Arnold et Richter se lancèrent dès 1917, sous le sigle « Arri » obtenu par la réunion des premières lettres de leurs noms, dans la fabrication de tireuses puis d'autres matériels destinés à l'industrie cinématographique, notamment des tables de montage. Ils sont surtout connus pour l'Arriflex (1937), la première caméra dotée de la visée reflex. ( caméra.) L'Arriflex et ses descendantes (40 000 exemplaires fabriqués) ont été et demeurent diffusées dans le monde entier. L'Arriflex existe en version 16 mm depuis 1951.

ARNOLD (Gunther Edward Arnold Schneider, dit Edward)

acteur américain (New York, N. Y., 1890 - Encino, Ca., 1956).

De 1915 à 1919, il interprète de courts films d'action pour Essanay avant de se consacrer au théâtre. Il revient au cinéma en 1932 et tourne en 24 ans quelque 150 films, dans lesquels son physique massif et son autorité semblent le vouer aux brasseurs d'affaires et aux politiciens véreux. Il est le juge Porphyre dans Remords / Crime et Châtiment (J. von Sternberg, 1935), tient dans Diamond Jim (A. E. Sutherland, id.) le rôle du politicien « Diamond » Jim Brady, dans Sutter's Gold (J. Cruze, 1936) celui du conquérant californien John Sutter, et incarne le visage de la corruption menaçante dans deux films de Capra : Monsieur Smith au Sénat (1939) et l'Homme de la rue (1941).

ARNOLD (Jack)

cinéaste américain (New Haven, Conn., 1912 - Woodland Hills, Ca., 1992).

Après une carrière d'acteur sur la scène et à l'écran, il réalise pour Universal, de 1955 à 1958, cinq films de science-fiction majeurs : le Météore de la nuit (It Came From Outer Space, 1953) ; l'Étrange Créature du lac noir (Creature From the Black Lagoon, 1954) et la Revanche de la Créature (Revenge of the Creature, 1955), qui introduisent un nouveau monstre dans le bestiaire du cinéma ; Tarantula (id. 1955) ; l'Homme qui rétrécit (The Incredible Shrinking Man, 1957), le plus achevé. Leurs qualités — densité, précision, sérieux — se retrouvent dans certains de ses autres films de genre : le Salaire du diable (Man in the Shadow / Pay the Devil, 1958), avec Jeff Chandler, ou la Souris qui rugissait (The Mouse That Roared, GB, 1959), avec Peter Sellers. Depuis 1960 environ, il travaille presque uniquement à la télévision en tant que producteur.

ARNOLD (Malcolm)

musicien britannique (Northampton 1921).

Il obtient l'Oscar pour le Pont de la rivière Kwai (D. Lean, 1957). Il s'est également rendu célèbre pour la marche solidement rythmée de l'Auberge du sixième bonheur (M. Robson, 1958). On peut citer parmi ses compositions les plus marquantes : le Mur du son (Lean, 1952), la Nuit où mon destin s'est joué (The Night My Number Came Up [Leslie Norman], 1955), Hold-up en plein ciel (M. Robson, id.), Trapèze (C. Reed, 1956), Une île au soleil (R. Rossen, 1957), la Clé (Reed, 1958), les Racines du ciel (J. Huston, id.), les Fanfares de la gloire (R. Neame, 1960), le Lion (J. Cardiff, 1962), les Héros de Telemark (A. Mann, 1965).