Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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MAÁR (Gyula)

cinéaste hongrois (Budapest 1934).

Diplômé de l'Académie de théâtre et de cinéma. Courts métrages au Studio Bela Balázs (1966-71). Révélé par son premier long métrage, la Fin du chemin (Végüll, 1973), remarquable film d'auteur. Qui êtes-vous, Madame Déry ? (Déryné, hol van ?, 1975) donne la vedette (dans le rôle d'une actrice vieillissante) à son épouse Mari Töröcsik (Prix d'interprétation à Cannes), ainsi que Tergiversations (Teketória, 1976). Caprice en transit (Felhőjáték, 1983) est une comédie farfelue avec Jiři Menzel. Mes deux cents premières années (Első kétszáz évem, 1985) et Moulin aux enfers (Malom a pokolban, 1987) évoquent respectivement les sombres années 40 et 50 en Hongrie. Il réalise en 1993 Hop là ! (Hoppá) et en 1993 Balkans ! Balkans ! (Balkán ! Balkán !).

MAAS (Willard)

poète et cinéaste expérimental américain (Lindsay, Ca., 1906 - New York, N. Y., 1971).

Auteur, avec sa femme Marie Menken, d'un des premiers films « corporels » (Geography of the Body, 1943), puis de divers films dont Narcissus (1956), psychodrame homosexuel réalisé avec Ben Moore, il est aussi une des figures marquantes du milieu artistique new-yorkais après la guerre. Avec Marie Menken, il réunit un moment quelques amis poètes, artistes ou cinéastes dans la Gryphon Production.

MACARIO (Erminio Macario, dit)

acteur italien (Turin 1902 - id. 1980).

Dès 1921, il joue au théâtre et s'affirme bientôt comme acteur de variétés. Son masque candide et son humour piémontais deviennent également très populaires à l'écran, à partir d'une série de farces surréelles et burlesques : Aria di paese (Eugenio De Liguoro, 1933) ; Imputato, alzatevi ! (M. Mattoli, 1939) ; Lo vedi come sei ? (id., id.) — ce titre devient sa boutade préférée —, Il pirata sono io ! (id., 1940) ; Non me lo dire (id., id.) ; Il fanciullo del West (G. Ferroni, 1943). Après la guerre, sa veine comique se fait plus réaliste dans trois comédies de mœurs dirigées par Carlo Borghesio à Turin : Sept Ans de malheur (Come persi la guerra, 1947) ; les Héros de la rue (L'eroe della strada, 1948) ; Come scopersi l'America (1949). La suite de sa carrière cinématographique est moins importante que son activité au théâtre (musical) et à la télévision, où il obtient de grands succès.

MACARTHUR (Charles)

scénariste américain (Scranton, Pa., 1895 - New York, N. Y., 1956).

L'un des plus célèbres et assurément des plus brillants scénaristes d'Hollywood, MacArthur était un homme de théâtre qui semblait avoir choisi le cinéma par calcul cynique. Jamais ses scripts ne se sont départis d'une théâtralité qui lui était chère (Train de luxe, H. Hawks, 1934), pour ne rien dire des adaptations de son grand succès scénique, The Front Page (L. Milestone, 1931, et B. Wilder, 1973) et de la Dame du vendredi (Hawks, 1940). Son humour caustique lui permettait d'aligner, en gardant son sérieux, les invraisemblables péripéties de la Faute de Madelon Claudet (Edgar Selwyn, 1931), qu'il imagina pour sa femme Helen Hayes. Bien qu'il soit difficile de départager les responsabilités des deux hommes, il faut mentionner que MacArthur, avec son complice habituel Ben Hecht, fut à plusieurs reprises tenté par la réalisation : on se souviendra de Crime sans passion (Crime Without Passion, 1934) et surtout du méconnu Goujat (The Scoundrel, 1935) qui reste le document le plus précieux sur ce qu'était Broadway en 1930. Parmi ses scénarios ou ses adaptations les plus fameuses, citons Ville sans loi (Hawks, 1935), Gunga Din (G. Stevens, 1939), les Hauts de Hurlevent (W. Wyler, id.).

MCAVOY (May)

actrice américaine (New York, N. Y., 1901 - Sherman Oaks, Ca., 1984).

La beauté régulière mais un peu fade de May McAvoy ne frappe pas vraiment l'esprit. Elle a figuré dans de nombreux films célèbres (Ben Hur, F. Niblo, 1926 ; l'Ombre qui descend, H. Hawks, id. ; le Chanteur de jazz, A. Crosland, 1927), sans qu'on se souvienne spécialement de ses prestations de charmante ingénue. On notera surtout, dans cette carrière discrète à laquelle le parlant met fin, en 1930, la touchante héroïne du Cottage enchanté (The Enchanted Cottage, John S. Robertson, 1924) et l'élégante et guindée lady de l'Éventail de lady Windermere (E. Lubitsch, 1925). Elle se marie en 1929 et arrête sa carrière, mais elle apparaît, le temps d'une image, de temps à autre... longtemps encore.

MCBRIDE (Jim)

cinéaste américain (New York, N. Y., 1941).

Il fait des études à l'université de Kenyon (Ohio), à Sao Paulo puis à New York. Il est aussi critique, monteur et ingénieur du son. Fasciné par le cinéma direct que pratiquent Leacock, Pennebaker et les frères Maysles, il ne tarde pas à s'intéresser également au film expérimental, underground. Le cinéaste Andrew Noren sert de modèle au personnage de son premier essai : le Journal de David Holzman (David Holzman's Diary, 1967). Une fausse spontanéité, entièrement mise en scène, crée de nouveaux rapports entre le cinéma de fiction et le documentaire. Cette œuvre exerce une grande influence dans les années 60. En 1968, Jim McBride réalise My Girlfriend's Wedding, d'après une technique similaire. Cette fois, il s'agit de véritable cinéma direct dans lequel le réalisateur intervient franchement. Il donne une suite à ce film : Pictures From Life's Other Side (1971). Le reste de la carrière indépendante de l'auteur, dans laquelle il mêle, au sein d'œuvres de fiction, des séquences loufoques ou érotiques, est décevant : Glen and Randa (id.), Faites gaffe, les filles, Archie se pointe (Hot Times, 1974). Après de nombreuses années de silence forcé, Jim McBride rejoint Hollywood et met en scène À bout de souffle made in USA (Breathless, 1983), un remake peu convaincant du film de Jean-Luc Godard, The Big Easy (1986) et en 1989 une biographie de Jerry Lee Lewis, Great Balls of Fire.

MCCAMBRIDGE (Carlotta Mercedes Agnes McCambridge, dite Mercedes)

actrice américaine (Joliet, Ill., 1918).

Très célèbre actrice de radio à la fin des années 30 (Orson Welles l'appela « la plus grande ») puis de théâtre, elle remporta l'Oscar du second meilleur rôle dès son premier film, les Fous du roi (R. Rossen, 1949). Saisissante dans son rôle de Johnny Guitare (N. Ray, 1954), elle n'a que rarement paru à l'écran, mais toujours avec brio, dans un registre intense, voire excessif : Giant (G. Stevens, 1957) ; l'Adieu aux armes (Ch. Vidor, 1957) ; la Soif du mal (O. Welles, 1958) ; Soudain l'été dernier (J. L. Mankiewicz, 1959) ; Cimarron (A. Mann, 1960) ; Angel Baby (P. Wendkos, 1961). Après une éclipse, elle est revenue à l'écran dans les années 70 pour de moindres rôles : Airport 80-Concorde (Airport 79 the Concorde, D. L. Rich, 1979). Elle prête sa voix au Diable dans l'Exorciste (W. Friedkin, 1973).