Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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RICHARD (Pierre)

acteur français (Valenciennes 1934).

Après avoir suivi des cours d'art dramatique, en particulier avec Jean Vilar, il commence sa carrière au cabaret, écrivant des sketches qu'il joue seul ou en duo avec Victor Lanoux. Yves Robert lui donne son premier rôle au cinéma dans Alexandre le Bienheureux (1967). Rapidement, il décide d'écrire et de réaliser ses films : le Distrait (1970), les Malheurs d'Alfred (1972), Je sais rien mais je dirai tout (1973), Je suis timide mais je me soigne (1978), C'est pas moi, c'est lui (1980), On peut toujours rêver (1991). Il interprète parallèlement plus de vingt films dans lesquels il joue de toutes les facettes de son personnage de naïf, enfant de Chaplin et de Tati : le Grand Blond avec une chaussure noire (Y. Robert, 1972), La moutarde me monte au nez (C. Zidi, 1974) et la Carapate (G. Oury, 1978), entre autres. De sa rencontre avec Francis Veber, réalisateur du Jouet (1976), va naître l'idée d'un duo comique avec Gérard Depardieu. La succès de la Chèvre (1981) incite le trio à récidiver avec les Compères (1983) et les Fugitifs (1986). On le retrouve ensuite dans À gauche en sortant de l'ascenseur (É. Molinaro, 1988), Mangeclous (M. Mizrahi, id.), Bienvenue à bord (Jean-Louis Leconte, 1990), Vieille Canaille (Gérard Jourd'hui, 1992), la Cavale des fous (Marco Pico, 1993), la Partie d'échecs (Yves Hanchar, 1994). Sa popularité faiblit (Droit dans le mur, qu'il réalise et interprète, 1997) malgré un effort pour diversifier son image (les Mille et une recettes du cuisinier amoureux, Nana Djordjadze, 1995). Pierre Richard est également producteur.

RICHARDSON (Miranda)

actrice britannique (Southfort, Lancashire, 1958).

Une remarquable comédienne de composition qui s'imposa d'emblée dans un premier film Dance with a Stranger (M. Newell, 1985), où elle était Ruth Ellis, dernière femme executée en Angleterre. Elle mélangeait avec intelligence le pathétique et la vulgarité, alors qu'on la retrouve très sobre dans l'Empire du soleil (S. Spielberg, 1987), ou femme fatale de film noir dans The Crying Game (N. Jordan, 1992), ou bourgeoise blasée enlevée par une jeune paumée dans Kansas City (R. Altman, 1996). Elle fut également juste en élégante lady, mais redoutable sorcière dans Sleepy Hollow (T. Burton, 2000).

RICHARDSON (Robert)

chef opérateur américain.

Sa photographie, nette et cristalline, aux coloris flamboyants, a particulièrement inspiré Martin Scorsese dans le criard Casino (1995) ou dans le plus nocturne À tombeau ouvert (1999). Mais sa collaboration avec Oliver Stone n'est pas moins remarquable ; elle va du réalisme de JFK (1992) et de Nixon (1995) aux tentatives quasi expérimentales de U-Turn, ici commence l'enfer (1997). Dans un registre plus esthétisant, il a atteint une maturité notable dans l'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux (R. Redford, 1998), et ne dédaigne pas le charme du maniérisme dans La neige tombait sur les cèdres (Snow Falling on Cedars, Scott Hicks, 1999).

RICHARDSON (sir Ralph)

acteur britannique (Cheltenham 1902 - Londres 1983).

Ce prestigieux spécialiste du théâtre shakespearien, anobli en 1947 pour « services rendus à la scène », est célèbre pour ses nombreux rôles de composition : les Quatre Plumes blanches (Z. Korda, 1939) ; Anna Karénine (J. Duvivier, 1948) ; Première Désillusion (C. Reed, id.) ; l'Héritière (W. Wyler, rôle du docteur Sloper, 1949) ; le Banni des îles (Reed, 1951) ; le Mur du son (D. Lean, 1952). Son ami Laurence Olivier lui demande d'incarner Buckingham dans Richard III (1955). Parallèlement à une carrière théâtrale très riche, il accepte volontiers des rôles secondaires qu'il marque de sa forte personnalité, notamment dans Notre agent à La Havane (Reed, 1959) ; Exodus (O. Preminger, 1960) ; le Docteur Jivago (Lean, 1965) ; Khartoum (B. Dearden, rôle de Gladstone, 1966) ; Ah ! Dieu que la guerre est jolie (R. Attenborough, rôle de sir Edward Grey, 1969) ; la Bataille d'Angleterre (G. Hamilton, id.) ; l'Ultime Garçonnière (R. Lester, id.) ; David Copperfield (Delbert Mann, 1970) ; Histoires d'outre-tombe (F. Francis, 1972) ; Alice au pays des merveilles (William Sterling, id.) ; Lady Caroline Lamb (R. Bolt, id.) ; le Meilleur des mondes possibles (L. Anderson, double rôle, celui d'un requin du capitalisme et celui d'un vieux tailleur philosophe, 1973) ; Rollerball (N. Jewison, 1975). Il meurt à la fin du tournage de Greystoke, la légende de Tarzan (H. Hudson, 1984).

RICHARDSON (Cecil Antonio, dit Tony)

cinéaste britannique (Shipley 1928 - Los Angeles, Ca., 1991).

Fondateur, avec Lindsay Anderson et Karel Reisz, de la revue cinématographique Sequence, il anime, dès 1958, le Royal Court Theatre de Londres, où il révèle deux pièces de John Osborne, Look Back in Anger et The Entertainer, avant de les porter à l'écran. Il devient l'une des personnalités les plus marquantes du Free Cinema avec Un goût de miel, la Solitude du coureur de fond et surtout Tom Jones, truculente adaptation de l'œuvre d'Henry Fielding, considérée comme l'un des grands « classiques » de la littérature anglaise. Ce film lui apporte la consécration internationale et il part pour les États-Unis réaliser Cher Disparu, satire virulente du mercantilisme mortuaire. Il abandonne ensuite les exigences éthiques et esthétiques qui faisaient la force du Free Cinema, et, malgré quelques réussites (la Charge de la brigade légère ou Ned Kelly), il parvient difficilement à retrouver l'originalité du style et de la forme qui l'avaient conduit au cours des années 60 à s'imposer comme l'un des auteurs majeurs du cinéma britannique. Au cours des années 80, suivant en cela plusieurs de ses compatriotes il travaille surtout aux États-Unis.

Films  :

Momma Don't Allow (CM, CO K. Reisz, 1955) ; les Corps sauvages (Look Back in Anger, 1959) ; le Cabotin (The Entertainer, 1960) ; Sanctuaire (Sanctuary, US, 1961) ; Un goût de miel (A Taste of Honey, id.) ; la Solitude du coureur de fond (The Loneliness of the Long Distance Runner, 1962) ; Tom Jones, entre l'alcôve et la potence (Tom Jones, 1963) ; Cher Disparu (The Loved One, US, 1965) ; Mademoiselle (id., FR-GB, 1966) ; le Marin de Gibraltar (The Sailor From Gibraltar, 1967) ; Red and Blue (CM, id.) ; la Charge de la brigade légère (The Charge of the Light Brigade, 1968) ; la Chambre obscure (Laughter in the Dark, FR-GB, 1969) ; Hamlet (id.) ; Ned Kelly (1970) ; A Delicate Balance (US, 1973) ; Dead Cert (1974) ; Joseph Andrews (1977) ; Police frontière (The Border, 1981) ; Hôtel New Hampshire (id., 1984) ; A Shadow on the Sun (1988) ; Blue Sky (id., 1991).