Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
B

BANDE SONORE. (suite)

Les bandes sonores en mono (un seul canal de reproduction) sont devenues très rares pour les films de long métrage. L'enregistrement sur un support analogique (film perforé 16 ou 35mm) est devenu exceptionnel dans le cinéma, sauf pour des projections de présentation en salle de vision avant achèvement du film.

Une fois le mixage final réalisé, on procède à son enregistrement sur un support numérique, bandes magnétiques ou disques selon les procédés.

À partir de ces enregistrements sera établi le négatif son pour le tirage des copies d'exploitation, qui comportera systématiquement une piste analogique (piste optique) en Stéréo ainsi que de un à trois procédés numériques de reproduction sonore en salle (Dolby SR-D*, DTS* et SDDS*).

Pour les films dont la bande sonore est en mono, le nombre de pistes à mixer est ramené à une vingtaine au maximum et les opérations de mixage s'en trouvent largement simplifiées.

Son direct et postsynchronisation.

En France, les cinéastes travaillent de préférence en son direct, c'est-à-dire avec le son capté au tournage. En Italie, au contraire, les films sont presque toujours postsynchronisés : les voix sont enregistrées après coup, en studio, selon la méthode employée pour le doublage.

A priori, le son direct présente l'avantage de conserver l'authenticité du son.

Play back.

Pour les films musicaux, on a recours au play back : le son, préalablement enregistré, est diffusé sur le lieu de tournage et il commande le mouvement des acteurs.

Version internationale.

Pour réaliser une version dans une autre langue que celle du tournage, une « version internationale » (V.I.) est établie au moment du mixage. Cette V.I. comporte les éléments effets et musique de la bande son du programme.

Bande sonore du film.

On appelle bande sonore, ou bande-son, la continuité et la somme des éléments sonores du film tels qu'ils résultent du mixage et perçus par le spectateur. Un léger abus de terme conduit à parler de « bande sonore originale » pour des disques ou des cassettes qui reproduisent en fait uniquement la musique du film et non les dialogues ou les bruits. La publication discographique de bandes sonores complètes, avec les paroles et les bruits, est encore assez rare. De toute façon, le terme de bande sonore prête à contestation, car il sous-entend une indépendance des éléments sonores, qui feraient comme un « bloc » face à l'image. Or, ces éléments sont perçus par le spectateur en fonction de leur rapport avec l'image. Il est donc rare que la bande sonore d'un film constitue en elle-même un ensemble susceptible d'être écouté de façon autonome. C'est cependant le cas dans les films musicaux, tournés et construits sur une musique préexistante. (On peut aussi citer certains cas limites, comme Son nom de Venise dans Calcutta désert de Marguerite Duras, conçu à partir de la bande sonore, déjà entièrement réalisée, de India Song.)

BANDE SYNCHRO.

Film, portant le texte à dire, projeté sous l'écran, en synchronisme avec le film portant les images, lors d'un doublage ou d'une postsynchronisation. ( DOUBLAGE.)

BANDERAS (José Antonio Domínguez Banderas, dit Antonio)

acteur espagnol (Málaga, 1960).

Après une courte expérience théâtrale, Almodóvar le fait débuter sur l'écran dans Labyrinthe des passions (1982). Il devient l'une des figures préférées du réalisateur à la mode, puisqu'il joue dans Matador (1986), la Loi du désir (id.), Femmes au bord de la crise de nerfs (1988) et Attache-moi ! (1989). Son magnétisme de jeune premier lui vaut d'être sollicité aussi par Carlos Saura (Los zancos, 1984), José Luis García Sánchez (La corte de Faraón, 1985), Vicente Aranda (Si te dicen que caí, 1989), et d'entamer une carrière internationale, avec le Voleur d'enfants (G. Amelio, 1991), The Mambo Kings (Arnold Glimcher, 1991), la Maison des esprits (Bille August, 1993), Desperado (Robert Rodriguez, 1994), Assassins (R. Donner, 1995), Excès de confiance (Never Talk to Strangers, Peter Hall, 1996), Evita (A. Parker, 1997), Two Much (F. Trueba, 1996), The Mask of Zorro (Martin Campbell, 1998), Spy Kids (R. Rodriguez, 2001), le Tombeau (The body, Jonas Mc Cord, id.).

BANDO (Tsumasaburo, dit Bantsuma)

acteur japonais (Tokyo 1901 - Kyoto 1953).

L'une des vedettes masculines les plus populaires de son époque, il fut, avec Matsunosuke Onoe et Denjiro Okochi, le prototype du samouraï depuis le muet, en particulier dans les films de Shozo Makino, ou de sa propre compagnie fondée en 1924. Durant sa carrière, qui s'étale sur trente ans, de 1923 à sa mort, il tourne plus de cent films, le plus connu restant sans doute le Pousse-pousse, de Hiroshi Inagaki (1943), dont un remake fut réalisé par le même metteur en scène en 1958, avec Toshiro Mifune.

BANGLADESH.

La partition de l'Inde en 1947 fait que le Bengale oriental devient le Pakistan oriental jusqu'à la sécession et l'accession à l'indépendance. Ces phases historiques conditionnent le sort d'un cinéma né en 1956 et qui a produit depuis cette date près de 500 films. Leurs conditions de réalisation demeurent peu professionnelles jusqu'à la fin des années 70 et, enfin, l'implantation de studios et de laboratoires d'État (Film Development Corporation Studio), qui suppléent les moyens d'infortune auxquels on recourt depuis 1959. D'abord influencé par les films bengalis de Calcutta et le succès de Pather Panchali de Satyajit Ray, la production se voit dominée et réduite à peu de chose par celle de Lahore (Pakistan occidental). Il n'y a aucune école de cinéma ; les films sont produits et tournés par des amateurs et recopient les clichés et schémas indiens des années 40 — ou, au mieux, s'inspirent de Ray : Sutorang de Subhash Duta (1964) ; ‘ la Femme et la rivière ’ (Nadi o nari) de Sadek Khan (1965). Cette même année, réagissant contre la dominante pakistanaise, Salahuddin tourne, sur un thème de folksong local, Roopban, dont le succès inespéré et considérable incite la production à mettre en coupe réglée le folklore bengali, mais sans recherches de formes ni de langage. C'était pourtant l'indication d'une volonté d'émancipation nationale. La guerre de sécession de 1971 va inspirer nombre de films, aussi médiocres que ceux de la production précédente, à l'exception de quelques titres : ‘ Ces onze hommes ’ (Ora egarojon) de Shashi Nazrul Islam et ‘ Dans les flammes de l'aube ’ (Arunodoyer agnishakhi) de Dutta (1972), ou Dhirey bahe Meghna de Alamgir Kabir (1973). Ce dernier, en 1978, propose avec Rupali Shaikatey un constat romancé des luttes pendant les années 60. La thématique paraît se diversifier, et l'État pratique une politique d'aide à la qualité. Les quelque 85 millions de Bengalis, en 1981, disposaient de près de 300 salles, y compris les établissements saisonniers, soit environ 130 000 sièges, ce qui assure la rentabilité d'une production aux coûts relativement bas, mais encore artisanale par bien des aspects, comme en témoigne encore la Maison tragique (Surja digal bari), réalisé en 1979 par Masi ud-Din Shaker et Shaykh Niamat Ali, film qui traite de la corruption.