Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
S

SOREL (Jean de Combault-Roquebrune, dit Jean)

acteur français (Marseille 1934).

Sa carrière se partage entre la France et l'Italie, sans qu'il s'impose vraiment d'un côté ni de l'autre. En France, il joue dans J'irai cracher sur vos tombes (Michel Gast, 1959), et on le reverra notamment dans Amélie ou le Temps d'aimer (M. Drach, 1961), Chair de poule (J. Duvivier, 1963), la Ronde (R. Vadim, 1964), les Enfants du placard (Benoît Jacquot, 1977), les Sœurs Brontë (A. Techiné, 1979), les Ailes de la colombe (Jacquot, 1981), Rosa la rose, fille publique (P. Vecchiali, 1986), mais surtout dans Belle de jour (L. Buñuel, 1967, où il est le mari de Catherine Deneuve). En Italie, il a été dirigé tour à tour par Bolognini (ça s'est passé à Rome, 1960), Lattuada (les Adolescentes, 1960), Lizzani (Traqués par la Gestapo, 1961), Brusati (le Désordre, 1962), Nanni Loy (la Bataille de Rome, id.), Maselli (Fai in Fretta ad uccidermi... ho freddo, 1966), Damiani (Una ragazza piuttosto complicata, 1968), mais on retiendra surtout son rôle de frère incestueux dans Sandra (L. Visconti, 1965). On l'a remarqué aussi dans certaines productions américaines : Vu du pont (S. Lumet, 1962) et Chacal (F. Zinnemann, 1973, où il personnifie Bastien-Thiry). Il a été marié à l'actrice Anna-Maria Ferrero.

SORIA (Gabriel)

cinéaste mexicain d'origine espagnole (Morelia, Espagne, 1901 - Mexico, Mexique, 1975).

Après avoir débuté avec Chucho el roto (1934), exaltation du brigand au grand cœur, cet artisan d'une industrie en pleine expansion contribue à établir les ingrédients des genres populaires : le feuilleton (Martín Garatuza, 1935), le mélodrame ranchero (rural, paysan) agrémenté de corridas et toreros (¡ Ora Ponciano !, 1936), l'ode à la maman (Mater Nostra, id.) et à la putain (Casa de mujeres, 1942, avec remake de Julián Soler en 1966), l'édification religieuse (La Virgen Morena, 1942), sans compter le pillage de la littérature nationale (La bestia negra, 1938, d'après Jorge Ferretis ; Mala yerba, 1940, d'après Mariano Azuela) et universelle (La dama de las camelias, 1943, d'après Dumas).

SORIA GAMARRA (Oscar)

scénariste bolivien (La Paz 1917).

Depuis 1954, il symbolise la continuité et l'aspiration au professionnalisme du cinéma bolivien, discontinu par excellence, dont il est un des premiers à retracer l'histoire. Il écrit successivement pour Jorge Ruiz (documentaires de l'Institut du cinéma), Jorge Sanjinés (du court métrage Sueños y realidades, 1961, au Courage du peuple, 1971), Antonio Eguino (Pueblo chico, 1974 ; Chuquiago, 1977) et Paolo Agazzi (Mi socio, 1982).

SOTHERN (Harriette Lake, dite Ann)

actrice américaine (Valley City, N. D., 1907 - Ketchum, Idaho, 2001).

Elle débute au cinéma en 1929 comme chorus-girl, sous son vrai nom, mais c'est à Broadway qu'elle établit sa réputation. Elle revient à Hollywood en 1933, sous contrat à la Columbia. Malgré quelques bons rôles qui mettent en valeur son talent pour la comédie, comme celui de la secrétaire acide dans la Femme aux cigarettes blondes (T. Garnett, 1939), ce n'est que lorsque la MGM la prend sous contrat qu'elle s'affirme. Elle trouve sa voie dans les films à petits budgets, par exemple dans la série populaire des Maisie, où elle incarne avec pétulance un personnage de blonde écervelée au fil des dix films composant, en huit ans, l'ensemble des aventures de cette héroïne comique (le premier de la série, en 1939, fut dirigé par E. L. Marin). Elle démontre également son talent de chanteuse dans des comédies musicales ; citons : Lady Be Good (N. Z. McLeod, 1941) et Panama Hattie (id., 1942), productions de Arthur Freed. À la fin des années 40, elle s'oriente avec succès vers des rôles plus dramatiques, comme celui de l'infirmière prise dans l'enclave de Bataan (Cry Havoc, R. Thorpe, 1943), de la productrice de radio régionale dans Chaînes conjugales (J. L. Mankiewicz, 1949), ou de l'amie désabusée d'Anne Baxter dans la Femme au gardénia (F. Lang, 1953). Elle consacre l'essentiel de son temps à la télévision depuis les années 50, mais reparaît dans des rôles de composition, celui, par exemple, de la commère politique dans Que le meilleur l'emporte (F. Schaffner, 1964) ou bien en rousse égrillarde dans les Baleines du mois d'août (Lindsay Anderson, 1987).

SOTO (Helvio)

cinéaste chilien (Santiago 1930).

Il travaille à la télévision argentine, avant de le faire au Chili. Entre-temps, il filme un court métrage (Yo tenía un camarada, 1964), tourne un sketch de la coproduction sud-américaine ABC del amor (1966) et aborde le long métrage avec Salpêtre sanglant (Caliche sangriento, 1969), en évoquant un épisode de la guerre entre le Chili et le Pérou. Ses deux films suivants entrent en résonance avec les débats politiques de la gauche, portée au pouvoir par Salvador Allende (Voto + fusil, 1970 ; Metamorfosis de un jefe de la policía política, 1973). Le coup d'État militaire l'amène à s'exiler en France et à recourir, une fois de plus, à des coproductions. Il pleut sur Santiago (1975) est une laborieuse reconstitution de la chute du gouvernement socialiste chilien. La Triple Mort du troisième personnage (La triple muerte del tercer personaje, 1979) est une œuvre plus originale, traitant sur un rythme de thriller les déchirements et contraintes de l'exil. Il signe encore Americonga (1987), avant de rentrer au Chili.

SOURCES DE LUMIÈRE

Le cinéma a besoin de sources lumineuses, aussi bien pour la prise de vues que pour la projection.

Au début, les films furent tournés à la lumière du jour, ce qui était assez contraignant. Les lampes à incandescence étaient inutilisables : elles émettent surtout du rouge (voir plus loin) alors que les films de l'époque, assez sensibles au bleu, étaient très peu sensibles au rouge. ( COUCHE SENSIBLE.) Pour les scènes de nuit, pour tourner en studio par n'importe quel temps, on employa l'arc à charbons ou les tubes à mercure, qui ont une bonne émission dans le bleu. Le grand progrès fut, dans les années 20, l'apparition des films panchromatiques, enfin sensibles au rouge. La lampe à incandescence devenait utilisable : jusqu'à une date récente, elle fut l'outil de base de l'éclairage artificiel, concurremment à l'arc, irremplaçable pour les très fortes puissances. Depuis quelques années, la lampe à incandescence et surtout l'arc cèdent progressivement la place aux lampes dites « HMI ».