Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
E

ÉLONGATION VARIABLE.

Procédé de cinéma sonore à piste optique, où les sons sont traduits par la variation des largeurs respectives d'une zone opaque et d'une zone transparente. ( PROCÉDÉS DE CINÉMA SONORE.)

ELS.

Abrév. anglaise de Extreme Long Shot.

ELTON (sir Arthur)

cinéaste et producteur britannique (Londres 1906 - id. 1973).

Après des études à Cambridge, Elton travaille pour Michael Balcon à Gainsborough Pictures puis se joint à John Grierson, avec qui il fonde, en compagnie de Harry Watt, le Film Centre en 1937. Spécialiste du film scientifique, Elton sera conseiller dans la haute administration publique et privée : ministère de l'Information, société Shell, Unesco, etc. Son film le plus important est une dénonciation des taudis, Housing Problems (1935), coréalisé avec Edgar Anstey, film qui employait l'interview en son direct.

ELVEY (William Seward Folkard, dit Maurice)

cinéaste britannique (Darlington 1887 - Brighton 1967).

Au sein d'une œuvre abondante commencée en 1912 (Maria Marten), et terminée en 1957 (Second Fiddle), quelques titres font date dans l'histoire du cinéma britannique : le Chien des Baskerville (The Hound of the Baskervilles, 1921) ; une série Sherlock Holmes (1921) ; Dick Turpin Ride to York (1922) ; Mademoiselle from Armentières (1926) ; The Flag Lieutenant (1926) ; Point ne tueras (High Treason, 1929) ; Sally in Our Alley (1931) ; The Tunnel (1935) ; Amour tragique (Beware of Pity, 1946).

ÉMERGENT.

Rayon émergent, rayon lumineux qui sort d'un dispositif optique. ( OPTIQUE GÉOMÉTRIQUE.)

EMERSON (Clifton Paden, dit John)

réalisateur et scénariste américain (Sandusky, Ohio, 1874 - Pasadena, Ca., 1956).

Il commença à écrire des scénarios en 1912 et en 1915, à la Triangle, il se vit confier la réalisation de quelques Douglas Fairbanks. Il en écrivit beaucoup avec l'aide de la jeune Anita Loos, qu'il épousa. Ses films sont vifs et sympathiques, tel The Americano (1916). Vers le milieu des années 20, il abandonna la réalisation pour se consacrer à l'écriture, toujours en collaboration avec sa femme, ainsi Les hommes préfèrent les blondes (Saint-Clair, 1928) ou San Francisco (W. S. Van Dyke, 1936). Il fut aussi journaliste et écrivain.

EMMER (Luciano)

cinéaste italien (Milan 1918).

Avec Enrico Gras, il fonde en 1940 une maison de production pour laquelle il dirige de nombreux courts métrages sur l'art, dont Racconto da un affresco (1941) et Piero della Francesca (1949). Sergio Amidei écrit et produit son premier long métrage, Dimanche d'août (Domenica d'agosto, 1950), un chef-d'œuvre d'analyse sociale ironique, composé de petites histoires entrecroisées pendant un jour d'été. Son style presque documentaire et sa vision pleine de bonhomie s'affirment dans une série de comédies sur des jeunes amoureux, souvent peu appréciées : Paris est toujours Paris (Parigi è sempre Parigi, 1951) ; les Fiancés de Rome (Le ragazze di piazza... di Spagna, 1952) ; l'Amour au collège (Terza liceo, 1953). Dans Camilla (1955), il décrit, avec des accents très justes, un milieu familial en crise. Après deux autres comédies de mœurs assez originales comme le Bigame (Il bigamo, 1956), et le Moment le plus beau (Il momento più bello, 1957), il dirige en 1961 un excellent drame sur les ouvriers émigrés en Belgique, la Fille dans la vitrine (La ragazza in vetrina). Quarante ans plus tard, il retourne derrière la caméra pour réaliser Una lunga lunga lunga notte d'amore (2000), six histoire d'amour qui s'entrecroisent tout au long d'une même nuit. Ensuite, il se consacre exclusivement à la TV et à la publicité. Son œuvre rare et apparemment sans grandes ambitions est sans doute une des plus lucides des années 50 et son témoignage sociologique est irremplaçable.

EMMY.

Aux États-Unis, équivalent TV de l'Oscar.

EMPÂTAGE.

Lors des opérations de développement, application d'un révélateur pâteux sur la piste sonore optique d'un film en couleurs. ( PROCÉDÉS DE CINÉMA SONORE.)

EMSHWILLER (Ed)

dessinateur, opérateur, cinéaste et vidéographe américain (Lansing, Mich., 1925 - Valencia, Ca., 1990).

Après la Seconde Guerre mondiale (durant laquelle il est fantassin), il fait des études de dessin à l'université du Michigan, puis de peinture aux Beaux-Arts de Paris. Il se fait alors connaître comme illustrateur de science-fiction. Il lui reste de cette période le goût de filmer, parfois avec des danseuses en surimpression, des peintures abstraites en gestation (Paintings by E. E., 1955-1958 ; Transformation, 1959 ; Dance Chromatic, 1959, etc.). Son travail d'opérateur dans des films comme Alléluia les collines (Hallelujah the Hills, A. Mekas, 1963) et le souci de finition dont témoignent ses films lui assurent une réputation d'excellent technicien, à l'opposé du côté volontairement « mal léché » des films underground. De plus en plus, son cinéma, varié et inégal, utilise la danse. Ainsi la séquence de « cauchemar » qu'il réalise pour Time of the Heathen (1961) de Peter Kass, Totem (1962-63) et Fusion (1963), tournés (comme plus tard Chrysalis, 1973) avec le danseur Alwin Nikolais, Image, Flesh and Voice (1969), Carol (1970), Film with 3 Dancers (1970) ou Choice Chance Woman Danced (1971), qui, comme Scrambles (1963), film sur la moto, ou Branches (1970), est plus un mélange lyrique de documentaire et de fiction qu'un film expérimental. Au vrai, l'apport d'« Emsh » au cinéma expérimental est plutôt à chercher dans Thanatopsis (1962), où le mouvement rapide des corps donne à l'image une sorte d'hystérie tachiste, dans Body Works (1965), film « élargi » où trois projecteurs mobiles envoient des images d'eux-mêmes sur des danseurs vêtus de blanc, et surtout Relativity (1966), d'une sûre perfection technique. Depuis 1972, il utilise la vidéo pour traiter ses thèmes favoris (Thermogenesis, 1972 ; Scape Mates, id. ; Crossings and Meetings, 1974 ; Pilobolus and Joan, id. ; Family Focus, 1975).

ÉMULSION.

Terme chimique désignant un milieu hétérogène où de fines particules (solides ou liquides) sont dispersées dans un liquide. Par extension, syn. de couche sensible.

ÉMULSIONNÉ.

Face émulsionnée, face du film où se trouve l'émulsion, par opposition à côté support.

ENCEINTE ACOUSTIQUE.

Construction, généralement en bois, dans laquelle sont intégrés les haut-parleurs. Elle est destinée à améliorer la réponse en fréquence et le rendement acoustique de l'ensemble des haut-parleurs qui y sont intégrés. On désigne souvent par enceinte acoustique l'ensemble de l'enceinte et des haut-parleurs qui y sont montés — enceinte d'écran au cinéma pour désigner les haut-parleurs implantés derrière l'écran ou enceinte d'ambiance pour les haut-parleurs implantés dans la salle ( MULTICANAL).