cinéaste américain (Schenectady, N. Y., 1950).

Avant de devenir metteur en scène, il exerce divers métiers : manœuvre, garçon boucher, infirmier, comédien. Parallèlement, il écrit des nouvelles et même un roman sur un privé, The Pride of the Bimbos (1975). Cette formation variée explique en partie la diversité des styles qu'il traitera comme cinéaste, la farouche indépendance de sa carrière et l'originalité de ses scénarios dans le contexte du nouveau cinéma américain. Il a écrit pour Joe Dante (Piranhas, 1978 ; Hurlements, 1981), continué à publier des fictions, mais s'est consacré essentiellement à la réalisation. Son premier film, Return of the Seacaucus Seven (1980), tourné pour 60 000 dollars, portrait subtil de sa génération, connaîtra un grand succès d'estime et influencera nombre de projets sur le thème des copains. Avec Lianna (1983), il fait la peinture d'une liaison lesbienne, tandis que Baby, It's You (id.), film de commande, révèle son talent pour la comédie romantique en évoquant les amours d'une jeune bourgeoise juive et d'un ouvrier italien. Autre comédie, mais résolument burlesque, Brother (The Brother from Another Planet, 1984) raconte les aventures d'un extraterrestre noir dans les rues de New York. En 1987, Sayles s'attaque dans Matewan à un sujet rarement traité dans le cinéma américain : une grève de mineurs en Virginie dans les années 20. Il signe en 1988 Eight Men Out, après avoir participé au scénario de Wild Thing (Max Reid, 1987). Suit alors une période assez riche, qui contient certains de ses meilleurs films comme City of Hope (id., 1991), Passion Fish (id. 1992) et Lone Star (id., 1996), curieux mélange de film noir et de western sur deux niveaux temporels, Men with Guns (id., 1998), voyage initiatique d'un médecin quelque peu idéaliste dans un pays confronté à une guerre révolutionnaire, ou Limbo (id., 1999), étrange récit de survie sur une île déserte. Au milieu de tout cela, le charmant Secret de Roan Inish (The Secret of Roan Inish, 1994) paraît un peu inconséquent.

actrice britannique d'origine italienne (Milan 1960).

On découvrit Greta Scacchi (prononcer ‘ Skaki ’), éclatante de beauté juvénile, dans Chaleur et Poussière (J. Ivory, 1983). Depuis, on la retrouve toujours avec joie, et sa beauté ne fait qu'acquérir plus d'intensité avec la maturité. De plus, c'est une actrice très habile, qui se tire de toutes les embûches pour peu qu'elle puisse se raccrocher à la féminité du personnage qu'elle doit incarner. Ainsi, elle est également convaincante en grande bourgeoise perverse (Sur la route de Nairobi, M. Radford, 1987), en ingénue rayonnante (Good Morning, Babylonia, P. et V. Taviani, id.), en vamp vénéneuse (Présumé innocent, A. Pakula, 1990) ou en artiste sensuelle (The Player, R. Altman, 1992). Véritable actrice internationale, elle tourne aussi bien en France, en Italie, en Allemagne, en Australie qu'aux États-Unis, prenant les bons rôles et rencontrant les bons cinéastes là où ils se trouvent.

décorateur italien (Venise 1914 - Rome 1981).

Après des études au Centro Sperimentale de Rome, il travaille dès 1944 à plusieurs films tournés à Venise, dont La buona fortuna (Fernando Cerchio, 1944), La gondola del diavolo (Carlo Campogalliani, 1946), Othello (O. Welles, 1951 — en collaboration avec A. Trauner), I misteri di Venezia (Ignazio Ferronetti, id.), Rapt à Venise (M. Soldati, 1954). Il se spécialise dans les reconstitutions d'époque détaillées et crée les somptueux décors de Symphonie inachevée (Sinfonia d'amore, Glauco Pellegrini, 1955), Vanina Vanini (R. Rossellini, 1961), Quand la chair succombe (M. Bolognini, 1962 — qui lui vaut un Nastro d'Argento), la Steppe (A. Lattuada, id.), Désirs pervers/les Deux Rivales (F. Maselli, 1964 — qui lui vaut un autre Nastro d'Argento), l'Évangile selon Matthieu (P. P. Pasolini, id.), Œdipe roi (id., 1967 — qui lui vaut un troisième Nastro), le Satyricon (F. Fellini, 1969 — en collaboration avec D. Donati), l'Héritage (Bolognini, 1976), le Malade imaginaire (Il malato immaginario, Tonino Cervi, 1979). Son talent s'est exprimé aussi dans des œuvres remarquables en milieux modernes : Adua et ses compagnes (A. Pietrangeli, 1960), Eva (J. Losey, 1962 — en collaboration avec R. MacDonald), la Parmigiana (Pietrangeli, 1963), Annonces matrimoniales (id., 1964), Des oiseaux petits et grands (Pasolini, 1966), Opération San Gennaro (D. Risi, id.), Fais-moi très mal mais couvre-moi de baisers (id., 1968), Au nom du peuple italien (id., 1971), Brèves Vacances (V. De Sica, 1973), la Chambre de l'évêque (Risi, 1977).

actrice italienne (Bracciano 1929).

Elle joue en 1948 dans les Années difficiles de Luigi Zampa et s'impose comme une charmante jeune première légère, voire comique (Naples millionnaire, E. De Filippo, 1950 ; Amour et Jalousie [La fiammata], A. Blasetti, 1952) qui rend inattendues ses apparitions dans deux films français « sérieux » en 1954 : Touchez pas au grisbi (J. Becker) et Avant le déluge (A. Cayatte). Après 1960, elle se consacrera surtout au music-hall et au chant avec succès.

chef opérateur italien (Turin 1903 - 1989).

Spécialiste d'un noir et blanc aux nuances tranchées, Scala collabore avec de nombreux cinéastes à partir de 1931 (Figaro e la sua gran giornata, 1931, et les Hommes, quels mufles !, 1932, de Camerini ; Ragazzo, 1933, de Perilli ; Seconda B, 1934, et Don Bosco, 1935, d'Alessandrini ; Treno popolare, 1934, de Matarazzo ; Aldebaran, 1935, de Blasetti ; L'ultimo scugnizzo, 1938, de Righelli). En 1942, il collabore avec Aldo Tonti pour Ossessione de Visconti. Après la guerre, il apporte son savoir-faire à des films comme Daniele Cortis (1946) et Fuga in Francia (1948) de Soldati, Sous le soleil de Rome (1947) de Castellani, Dimanche d'août (1950) d'Emmer, Il sole negli occhi (1953) de Pietrangeli, Totò e Carolina (id.) de Monicelli.

scénariste italien (Rome 1919).

Autodidacte, il travaille comme dessinateur dans des journaux satiriques romains. Dans le milieu du Marc'Aurelio et d'autres publications humoristiques, il rencontre vers 1948 Age (Agenore Incrocci), avec qui il forme un des plus célèbres couples de scénaristes de comédies soit pour Totò, soit pour d'autres comiques en vogue. Dans leur travail commun, qui s'étale sur trois décennies et qui traite des principales transformations intérieures et extérieures de la société italienne, il est presque impossible de distinguer un écrivain de l'autre, un talent de l'autre. Scarpelli (qui comme Age signe par son seul nom) fait ses débuts en 1949 comme coscénariste et assistant réalisateur de Totò le Mokò (C. L. Bragaglia), et, depuis Totò cerca casa (Steno et M. Monicelli, 1949), sa filmographie suit celle de son partenaire Age. Au début des années 80 le « couple » Age et Scarpelli s'est défait et les deux scénaristes ne se sont retrouvés qu'occasionnellement (le Fou de guerre, D.Risi, 1985). Scarpelli a continué à travailler seul notamment pour Ettore Scola (le Bal, 1983 ; Macaroni, 1985 ; la Famille, 1987 ; le Voyage du capitaine Fracasse, 1990). Son frère Manlio a travaillé aussi comme scénariste. Scarpelli a continué à travailler seul notamment pour Ettore Scola (le Bal, 1983 ; Macaroni, 1985 ; la Famille, 1987 ; le Voyage du capitaine Fracasse, 1990 ; le Dîner, 1998 ; Concorrenza sleale, 2001). Il collabore aussi avec d'autres réalisateurs tels que Roberto Cimpanelli (Un inverno freddo freddo, 1996), Paolo Virzi (Ovosodo, 1997), Renzo Martinelli (Porzus, 1997), ou Claudio Bonivento (Altri uomini, 1997).