Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
P

PARAMOUNT, (suite)

La Paramount fit ses premiers essais en Technicolor dès 1936, notamment dans la Fille du bois maudit (H. Hathaway). En 1954, pour répondre au CinémaScope, procédé d'écran large de la Twentieth Century Fox, la Paramount met au point un procédé moins spectaculaire, mais d'une grande qualité, la Vistavision. Le scope aura raison de la plus discrète Vistavision.

La Paramount est l'un des plus anciens studios. L'un de ses fondateurs, Adolph Zukor, est mort à l'âge de 103 ans, en 1976. Grâce à lui et à des hommes comme Jesse L. Lasky, Cecil B. De Mille et B. P. Schulberg, la Paramount s'est rapidement placée au rang des « majors » d'Hollywood. On peut se gausser du célèbre slogan des années 30 : « Si c'est un bon film, c'est un Paramount. » Mais d'une manière générale la qualité de la production du studio s'est élevée au-dessus de la moyenne. Au fil des ans, des cinéastes comme Sternberg, Lubitsch, De Mille, Hi-tchcock ou Sturges ont assuré la réussite artistique. Le fini technique de leurs films, le ton volontiers élégant ont été le modèle que même les artisans les plus obscurs du studio ont essayé d'égaler.

La compagnie a traversé avec succès les années 80 et 90, et, malgré quelques changements à la direction, resta remarquablement stable. Après avoir été depuis 1966 une des branches de Gulf and Western Industries, la Paramount est devenue simplement Paramount Communications, en 1989. Sous ce nom générique se rassemblaient un très grand nombre d'activités ayant rapport avec l'audio-visuel : télévision, édition, distribution, etc. En 1994, c'est le géant de la communication Viacom qui en a pris le contrôle.

PARASOLEIL.

Accessoire placé devant l'objectif, évitant que les rayons lumineux provenant du soleil ou des sources d'éclairage ne viennent frapper l'objectif. ( CAMÉRA.)

PARÉDÈS (Victor Categnac, dit Jean)

acteur français (Pusignan 1914 - La Seyne-sur-Mer 1998).

En 1939, il tient un petit rôle dans Trois de Saint-Cyr (J.-P. Paulin) ; pendant l'Occupation, il joue les fantaisistes bon enfant avec talent et succès (Caprices, L. Joannon, 1941 ; la Nuit fantastique, M. L'Herbier, 1942 ; le Camion blanc, Joannon, 1943 ; Bonsoir mesdames, bonsoir messieurs, Roland Tual, 1944). Il tourne ensuite une série de vaudevilles et de pantalonnades, mais aussi Fanfan la Tulipe (Christian-Jaque, 1952), les Belles de nuit (R. Clair, id.), l'Air de Paris (M. Carné, 1954), French Cancan (J. Renoir, 1955), Quoi de neuf Pussycat ? (C. Donner, US, 1965), la Fiancée du pirate (N. Kaplan, 1969).

PAREDES (María Luisa Paredes Bartolomé, dite Marisa)

actrice espagnole (Madrid 1946).

Malgré une première apparition précoce en 091, Policía al habla (J. M. Forqué, 1960), sa formation est due au théâtre. Parallèlement à une intense activité sur les tables et sur le petit écran, elle soutient des débutants très différents : Fernando Trueba (Opera prima, 1980), Agustín Villaronga (Tras el cristal, 1985), Felipe Vega (Mientras haya luz, 1987). Le principal représentant de la génération post-franquiste, Almodóvar, lui apporte la renommée internationale avec Talons aiguilles (1991), suivi des magnifiques rôles de la Fleur de mon secret (1995) et Tout sur ma mère (1999). Elle est désormais sollicitée par les réalisateurs européens et des maîtres comme Arturo Ripstein (Carmin profond, 1996 ; Pas de lettre pour le colonel, 1999) ou Raul Ruiz (Trois Vies et une seule mort, 1996).

PARELY (Mila)

actrice française (Paris 1917).

L'une des femmes fatales du cinéma français. Beaucoup d'allure et pas mal d'humour et un tempérament de comédienne qui lui permet de toucher au drame et à la comédie. Elle débute dans de petits rôles (Liliom, F. Lang, 1934). Peu avant la guerre, elle accède au vedettariat (Remontons les Champs-Élysées, S. Guitry, 1938 ; la Règle du jeu, J. Renoir, 1939 ; le Lit à colonnes, Roland Tual, 1942 ; les Anges du péché, R. Bresson, 1943). Ses films s'espacent ensuite, mais la Belle et la Bête (J. Cocteau et J. Delannoy, 1946), Étoile sans lumière (Marcel Blistène, id.) et le Plaisir (Max Ophuls, 1952) continuent de la favoriser, même si elle n'y tient que des seconds rôles. À la fin des années 50, elle semble avoir mis un terme à sa carrière cinématographique. Pourtant on la retrouve en 1989 dans Comédie d'été (Daniel Vigne).

PARK Kwang-soo

cinéaste coréen (Sokcho, 1955).

Étudiant les beaux-arts à l'université nationale de Séoul, il entre dans un mouvement de protestation étudiant. Une fois diplômé, il crée le Groupe du Film de Séoul, qui cherche à renouveler le cinéma coréen en produisant des documentaires politiques. Il étudie ensuite le cinéma (ESEC) à Paris. De retour en Corée, il travaille comme assistant pour Lee Chang-ho avant de réaliser son premier film, le très réaliste Chilsu et Mansu (Chilsu wa Mansu, 1988). Cette allégorie politique le désigne comme chef de file d'un nouveau cinéma coréen en gestation. Il poursuit dans la veine sociale avec République noire (Kudolto Urichorom, 1990), chronique d'un village minier qui est faite par un étudiant recherché par la police. Après En direct de Berlin (Berlin report, 1991), métaphore du destin de la nation coréenne, L'Ile étoilée (Keu some kakaspta, 1993) est le premier film de la péninsule à bénéficier de financements étrangers. En 1995, A Single Spark (Jeon Tae-il) remporte un très grand succès. Park Kwang-soo réalise les Insurgés en 1999.

PARK (Nicholas W., dit Nick)

cinéaste anglais (Preston 1958).

Après des études à l'École nationale de télévision et de cinéma de Beaconsfield, Nick Park entre au studio Aardman Animations (1985), où il achève son film d'études, en collaboration avec le réalisateur Peter Lord, A Grand Day out (1989). Wallace et Gromit, inséparables caricatures du petit-bourgeois anglais et de son chien, rendent le jeune cinéaste célèbre immédiatement. Le film, à l'humour très « british », adopte pour matériau d'expression la plastiline. Le réalisateur récidive avec Creature Comforts (Oscar 1990), animation anthropomorphique d'animaux encagés interviewés sur leurs conditions de vie, puis avec deux moyens métrages où Wallace et Gromit reviennent en héros d'un système sériel : The Wrong Trousers (1994) et A Close Shave (1995). Le premier long métrage du réalisateur, Chicken Run (2000), toujours en plastiline, coproduit par Dreamworks, est une fable moderne et amusante qui ne dissimule pas son ambition de devenir une alternative européenne aux produits Disney.