Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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DOUGLAS (Melvyn Edouard Hesselberg, dit Melvyn)

acteur américain (Macon, Ga., 1901 - New York, N. Y., 1981).

Il est comédien à Broadway dans les années 10 et travaille pour diverses compagnies avec succès. En un demi-siècle de cinéma, il fait preuve d'une prédisposition pour les séducteurs aimables, nobles ou facétieux, ou sudistes portant beau, mais dont le charme un peu convenu peut faire place à des rôles de caractère, aux côtés de Joan Crawford (l'Ensorceleuse, F. Borzage, 1938), ou de Ava Gardner et Gregory Peck (Passion fatale, R. Siodmak, 1949). Il est très à l'aise en vedette avec Garbo dans trois titres : Comme tu me veux (G. Fitzmaurice, 1932) ; Ninotchka, la pétillante comédie de Lubitsch (1939), et la Femme aux deux visages (G. Cukor, 1941), ultime film de « la Divine ». Douglas est alors au sommet de sa carrière, qui se fait pour l'essentiel à la MGM et à la RKO. Son allure distinguée, sa tenue, sa fine moustache le typent auprès d'un John Barrymore, avec plus de moyens dramatiques qu'un Basil Rathbone (Selznick le juge « intelligent »). Il lui manque la carrure, l'aura de Gable pour rejoindre le cercle des stars. De ses dernières prestations, il faut retenir celle d'un acteur vieilli méditant sur la solitude, auprès de Janet Leigh (One Is a Lonely Number, Mel Stuart, 1972) et son rôle dans le Candidat avec Redford (M. Ritchie, id.).

Autres films :

Une soirée étrange (J. Whale, 1932) ; Prestige (T. Garnett, id.) ; Annie Oakley (G. Stevens, 1935) ; l'Enchanteresse (C. Brown, 1936) ; Capitaines courageux (V. Fleming, 1937) ; Third Finger, Left Hand (R. Z. Leonard, 1940 ; avec Mirna Loy) ; We Were Dancing (id., 1942 ; avec Norma Shearer) ; le Maître de la prairie (E. Kazan, 1947 ; avec Spencer Tracy et Katharine Hepburn) ; A Woman's Secret (N. Ray, 1949 ; avec Maureen O'Hara) ; Billy Budd (P. Ustinov, GB, 1962) ; le Plus sauvage d'entre tous (M. Ritt, 1963), qui lui vaut l'Oscar de « Best Supporting Actor » ; Hôtel Saint Gregory (R. Quine, 1967) ; le Locataire (R. Polanski, 1976 ; en français).

DOUGLAS (Michael)

acteur américain (New Brunswick, N. J., 1944).

Fils de Kirk Douglas, il débute dans le circuit théâtral off-Broadway et fait quelques apparitions remarquées à la télévision. Son aisance et sa prestance contribuent au succès international du feuilleton les Rues de San Francisco. Il fait une éclatante entrée dans la carrière de producteur avec Vol au-dessus d'un nid de coucou (M. Forman, 1975), projet « maudit » qui remporte l'Oscar du meilleur film. Il coproduit avec Jane Fonda le Syndrome chinois (James Bridges, 1979). Au fil des années, il adopte inconsciemment les maniérismes paternels les plus caractéristiques et, surtout, semble reprendre à son compte les thèmes libertaires chers à Kirk Douglas : vigilance à l'égard de tout « système », exaltation farouche de l'individualisme, de l'esprit d'aventure... Son jeu léger qui frôle parfois l'inconsistance et son allure obstinément lisse et juvénile s'adaptent à une multitude de registres dont le thriller : Morts suspectes (Coma, Michael Crichton, 1978), la Nuit des juges (The Star Chamber, Peter Hyams, 1983), le film sentimental : C'est ma chance (It's My Turn, Claudia Weill, 1980), la comédie d'aventures : A la poursuite du diamant vert (R. Zemeckis, 1984) et sa suite, le Diamant du Nil (The Jewel of the Nile, Lewis Teague, 1985), la comédie musicale : Chorus Line (R. Attenborough, id.), et le film catastrophe psychopathologique : Liaison fatale (Fatal Attraction, Adrian Lyne, 1987). Son autorité et son potentiel se révèlent enfin dans son premier rôle « dur » : le « raider » survolté de Wall Street (O. Stone, 1987), pour lequel il remporte l'Oscar, dans Black Rain (1989) œuvre mineure de Ridley Scott où il interprète un flic taciturne mais intrépide, dans la Guerre des Rose (D. DeVito, 1990) une comédie burlesque et dévastatrice et dans Basic Instinct (P. Verhoeven, 1992). Ce thriller sado-masochiste est un gros succès personnel pour Michael Douglas qui, malgré sa maturité, y est utilisé un peu à la manière d'un sex-symbol. Par contraste, il fait dans Chute libre (J. Schumacher, 1993) un véritable rôle de composition, celui d'un cadre au chômage, terne et lunetté, qui bascule dans la folie meurtrière. Mais, dans Harcèlement (B. Levinson, 1994), il est à nouveau au centre d'une intrigue sexuelle complexe et, comme dans Liaison fatale ou Basic Instinct, la proie d'une femme-harpie prête à tout. À travers ces trois films, Michael Douglas finit par s'imposer comme un paradoxal héros moderne : le mâle effarouché. En 1995, il joue dans le Président et Miss Wade (R. Reiner), en 1997 dans The Game (id., D. Fincher) et il produit l'Idéaliste (F.F. Coppola, id.). Mais c'est en 2000 qu'il retrouve des rôles consistants avec Wonder Boys (C. Hanson) où il est très convaincant en universitaire paumé dans un univers absurde, et Traffic (S. Soderbergh) où il incarne un « Monsieur Drogue » nommé par la Maison Blanche qui découvre que sa propre fille consomme de l'héroïne.

DOUGLAS (Paul)

acteur américain (Philadelphie, Pa., 1899 - Los Angeles, Ca., 1959).

Footballeur professionnel, puis reporter sportif et commentateur aux actualités Fox-Movietone, il fait de timides débuts à Broadway en 1935 avant de triompher dans Born Yesterday de Garson Kanin. Sa carrière cinématographique sera marquée par ce rôle de barbon tyrannique, et on le verra le plus souvent jouer les brutes réformées par l'amour, les officiers, policiers ou patrons balourds, notamment sous la direction de Joseph L. Mankiewicz (Chaînes conjugales, 1949), Elia Kazan (Panique dans la rue, 1950), Henry Hathaway (Quatorze Heures, 1951), Fritz Lang (Le démon s'éveille la nuit, 1952), Richard Quine (Une Cadillac en or massif, 1956) et Robert Wise (Cette nuit ou jamais, 1957).

DOUNAÏEVSKI (Isaak)

musicien soviétique (Lokhvitsa, Ukraine, 1900 - Moscou 1955).

Après ses études musicales au conservatoire de Kharkov, il compose des opérettes et des chansons. Il débute au cinéma en 1933 et devient aussitôt célèbre grâce au film de Grigorij Aleksandrov, les Joyeux Garçons (1934), où sa participation dynamique et enjouée fait bon ménage avec la vivacité et l'humour de cette comédie farfelue. Il reste fidèle à Aleksandrov pour le Cirque (1936), Volga Volga (1938) et le Printemps (1947). Spécialisé dans la musique légère et la chanson populaire, il collabore également aux comédies de Ivan Pyriev, la Fiancée riche (1937) et les Cosaques du Kouban (1949), ainsi qu'à de nombreux autres films.