Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
A

ANTONIONI (Michelangelo) (suite)

Films 

CMGente del Po (1943-1947) ; N. U. (Nettezza urbana, 1948) ; L'amorosa menzogna (1949) ; Superstizione (id.) ; Sette canne un vestito (id.) ; La funivia del Faloria (1950) ; La villa dei mostri (id.) ; Uomini in più (id.) ; LMChronique d'un amour (Cronaca di un amore, 1950) ; les Vaincus / Nos fils (I vinti, 1952) ; la Dame sans camélias (La signora senza camelie, 1953) ; Suicides manqués (Tentato suicidio), épisode de l'Amour à la ville (L'amore in città, id.) ; Femmes entre elles (Le amiche, 1955) ; le Cri (Il grido, 1957) ; L'avventura (id., 1960) ; la Nuit (La notte, 1961) ; l'Éclipse (L'eclisse, 1962) ; le Désert rouge (Deserto rosso, 1964) ; I tre volti (épisode : Il provino, 1965) ; Blow Up (id., GB, 1966) ; Zabriskie Point (id., US, 1970) ; Chung kuo, la Chine (Chung kuo, Cina, 1972) ; Profession : reporter (Il reporter, 1975) ; le Mystère d'Oberwald (Il mistero di Oberwald, TV tourné en vidéo, 1980) ; Identification d'une femme (Identificazione di una donna, 1982) ; Par-delà les nuages (Al di là delle nuvole, co W. Wenders, 1995).

ANTONUTTI (Omero)

acteur italien (Udine 1935).

En 1977, Padre padrone, des frères Taviani, révèle dans un rôle de père despotique un acteur de plus quarante ans qui s'était consacré jusque-là presque exclusivement au théâtre dans la compagnie du Teatro Stabile de Gênes : son répertoire allait de Shakespeare à Brecht en passant par Goldoni, Ibsen, Sartre, O'Neill, Miller. L'entente avec les Taviani se poursuit avec la Nuit de San Lorenzo (1982), Kaos (1984), Good Morning Babylonia (1987). Doté d'une forte présence physique qui lui permet d'exceller dans les figures autoritaires ou tutélaires non privées de tendresse, Antonutti est dirigé par de nombreux cinéastes italiens (Quartetto Basileus, F. Carpi, 1982 ; Mio figlio non sa leggere, F. Giraldi, 1984 ; La visione del Sabba, M. Bellocchio, 1988 ; Una storia semplice, E. Greco, 1991 ; Genesis, E. Olmi, 1994 ; Un héros ordinaire, M. Placido, 1995 ; La frontiera, F. Giraldi, 1996 ; La terza luna, M. Ballinelli, 1997 ; Kaos II, P. et V. Taviani, 1998 ; Sulla spiaggia e di là dal molo, G. Fago, 1999) et étrangers (Alexandre le Grand, T. Angelopoulos, 1980 ; Mattosa, Willi Herman, id. ; El Sur, V. Erice, 1983 ; Bankomatt, Herman, 1988 ; El Dorado, C. Saura, id.) ; le Maître d'escrime (P. Olea, 1992), Farinelli (G. Corbiau, 1994), la Génèse (E. Olmi, id.), Un eroe Borghese (M. Placido, 1995), Tierra del fuego (M. Littin, 1997). On l'a vu aussi à la télévision dans l'adaptation des Mains sales réalisée par Elio Petri (1978) et dans Giuseppe Verdi de Renato Castellani (1983).

AOYAMA (Shinji)

cinéaste japonais (Kita-Kyushu 1964).

Dès ses études à l'université de Rikkyo, où il suit les cours du professeur Hasumi, il commence à réaliser des films en 8 mm. Devenu assistant réalisateur, il a l'occasion de travailler avec Kiyoshi Kurosawa*, et sur certaines productions étrangères tournées au Japon (Cold Fever, de Fridrik Fridiksson* ; Visage écrit, de Daniel Schmid). Par ailleurs, passionné de cinéma, il collabore à certaines revues comme Esquire Japan, ou Cahiers du cinéma Japon. C'est en 1995 qu'il tourne son premier film (en vidéo), Ce n'est pas dans le manuel (Kyokasho ni nai), suivi de films de cinéma qui l'imposeront peu à peu dans les festivals internationaux : Helpless (1996), Deux Voyous (Chimpira, 1996), Wild Life (id., 1997), Une obsession (Tsumetai chi, 1998), et Shady Grove (1999), variations personnelles et décalées sur des genres en crise, comme le film de yakuza. Mais c'est avec Eureka (id., présenté en compétition à Cannes en 2000), long (3h37) film en cinémaScope et noir et blanc, sorte de road-movie initiatique basé sur un traumatisme menant à une régénération des personnages, qu'Aoyama va réellement s'imposer sur la scène internationale. Il tourne ensuite un documentaire sur l'écrivain Kenji Nakagami (Roji-E/Vers l'allée, 2000), avant un nouveau film de fiction, le Désert de la lune (Tsuki no sabaku, 2001).

APTED (Michael)

cinéaste britannique (Aylesbury, Buckinghamshire, 1941).

Après des études à Cambridge, il travaille pour Granada TV, puis s'oriente vers le cinéma. Triple Écho (id., 1973) avec Glenda Jackson et Oliver Reed, sur un scénario de R. Chapman, était prometteur. Depuis, Apted a signé de nombreux films, réalisés en Grande-Bretagne ou aux États-Unis : Stardust (1974), le Piège infernal (The Squeeze, 1977), Agatha (1979), Nashville Lady (Coal Miner's Daughter, 1980), biographie romancée de Loretta Lynn, vedette de la country music, qui valut à Sissy Spacek un Oscar d'interprétation, Gorky Park (1983), P'tang, Bang, Kipperbang (1984), ou Class Action (1990). Le succès de Gorilles dans la brume (Gorillas in the Mist, 1988), production honorable et bien ficelée qui rend justice à Sigourney Weaver, fait de lui un spécialiste des « véhicules » pour stars : ainsi, Nell (id., 1994), produit par Jodie Foster, où l'actrice joue avec conviction le rôle d'une sauvageonne. En fait, Apted n'a pas abdiqué toute ambition. On le voit quand, en 1992, il réalise deux films complémentaires sur un même sujet, la condition des Indiens dans l'Amérique moderne : Incident à Oglala (Incident at Oglala), produit par Robert Redford, est un documentaire où Apted retrouve les qualités qui le caractérisaient à ses débuts ; Cœur de Tonnerre (Thunderheart) reprend ce que le réalisateur a appris dans le film précédent pour le réutiliser à chaud dans un thriller original. On peut regretter que dans Blink (id., 1993), bon film policier, Apted se contente à nouveau de ne jouer que sur son savoir-faire. Ainsi dans Mesures d'urgence (Extreme Measures, 1996) ou dans Le monde ne suffit pas (The World Is Not Enough, 1999), somptueuse aventure de James Bond qu'Apted emballe avec compétence et une certaine élégance.

ARAKELIAN (Hagop)

maquilleur français (Ekaterinodar [auj. Krasnodar], Russie, 1894 - Boulogne-Billancourt 1977).

En France depuis 1921, il suit l'enseignement de Chakatouny. Devenu chef maquilleur en 1933, il exerce ses talents dans près de 150 films, en particulier sous la direction de Gance (J'accuse, la Vénus aveugle, Napoléon, Austerlitz), Grémillon (Pattes blanches, l'Étrange Madame X), Carné (les Portes de la nuit), Melville (les Enfants terribles), Vadim (Et Dieu créa la femme), mais son chef-d'œuvre est le masque de la Bête porté par Jean Marais dans la Belle et la Bête de Jean Cocteau (1946).