Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
F

FILTRES. (suite)

Filtres de vision.

(Appelés « verres de contrastes » par les opérateurs.) Ces filtres ne sont pas destinés à l'objectif de la caméra mais à l'œil du chef opérateur. Il s'agit de filtres très foncés (gris ou colorés) qui, en « éteignant » les ombres et en « gommant » les différences chromatiques entre les diverses plages du sujet, permettent à l'opérateur exercé d'apprécier visuellement l'équilibre entre zones lumineuses et zones d'ombre de la scène.

Utilisation des filtres.

Lorsqu'ils sont placés sur la caméra, les filtres sont généralement disposés devant l'objectif. Certaines caméras permettent toutefois de les placer derrière l'objectif, à proximité immédiate du plan du film. Dans tous les cas, les filtres ne doivent pas altérer la qualité de l'image fournie par l'objectif, ce qui nécessite une fabrication très soignée. Les filtres d'emploi courant sont en verre, soit teintés dans la masse ou, le plus souvent, obtenus en montant une feuille de gélatine colorée entre deux lames de verre minces. C'est seulement pour les filtres d'emploi peu fréquent que l'on a recours aux gélatines nues.

Devant les projecteurs, on place généralement des filtres en gélatine résistant à la chaleur. Les gélatines (gris neutre ou filtres de conversion) existent également en rouleaux de grande dimension qui servent à doubler les fenêtres en cas de prise de vues en intérieur réel avec vue sur l'extérieur.

Coefficient des filtres.

Tout filtre absorbe une partie de la lumière qui atteint l'objectif. Le coefficient d'un filtre, généralement gravé sur la monture du filtre, sous la forme X n (par ex. : X 2), est hérité de la photographie : il exprime que la transmission est de 1/n.

FINA (Giuseppe)

cinéaste italien (Lecco 1924).

Après une longue activité comme cinéaste amateur, il a dirigé plusieurs documentaires. Son premier et unique long métrage pour le cinéma, Pelle viva (1964), est un des rares essais d'analyse des conditions de vie de la classe ouvrière du nord du pays, remarquablement interprété par Raoul Grassilli dans le rôle d'un travailleur en crise. Il travaille ensuite à la TV.

FINCH (William Mitchell, dit Peter)

acteur britannique (Londres 1916 - Los Angeles, Ca., 1977).

Élevé en Inde, il émigre tout jeune encore en Australie, où il exerce divers métiers. Au cours d'une tournée aux antipodes, Laurence Olivier le remarque alors qu'il joue le Malade imaginaire et l'invite à venir à Londres tenter sa chance. Il devient assez rapidement un comédien réputé (il est notamment, aux côtés d'Orson Welles, un étonnant Iago dans l'Othello de Shakespeare, 1952). Après quelques films tournés en Australie (dont la Dernière Barricade [Eureka Stockade] d'Harry Watt en 1949), il obtient un contrat de longue durée à la Rank. On le voit dans le Train du destin (Train of Events, B. Dearden, 1949), le Cheval de bois (The Wooden Horse, Jack Lee, 1950), le Fond du problème (The Heart of the Matter, G. More O'Ferrall, 1953), Détective du bon Dieu (R. Hamer, 1954), Ma vie commence en Malaisie (A Town Like Alice, J. Lee, 1956), la Bataille du Río de la Plata (M. Powell et E. Pressburger, id.), Au risque de se perdre (F. Zinnemann, 1959), le Procès d'Oscar Wilde (K. Hughes, 1960), la Fille aux yeux verts (D. Davis, 1964), le Mangeur de citrouille (J. Clayton, id.), Dix heures et demie du soir en été (J. Dassin, 1966), Loin de la foule déchaînée (J. Schlesinger, 1967). C'est également sous la direction de John Schlesinger qu'il rencontre son rôle le plus marquant : celui d'un médecin juif homosexuel qui doit partager avec une femme divorcée sa passion pour un jeune homme (Un dimanche comme les autres, 1971). Bohème, il ne se fixe nulle part — il habitera successivement l'Australie, la Grande-Bretagne, l'Italie, la Suisse, la Jamaïque ; farouchement indépendant, il déroute ceux qui cherchent à l'enfermer dans le star-system. Il sait échapper aux productions commerciales (que parfois il ne refuse pas) pour réapparaître soudain dans un rôle à sa mesure (The Abdication d'Anthony Harvey en 1974 et, surtout, Network de Sidney Lumet en 1976 — pour lequel il reçoit un Oscar). Il semble avoir encore beaucoup à apporter au cinéma quand il meurt brutalement, terrassé par une crise cardiaque dans le hall d'un hôtel hollywoodien peu de temps après avoir fini le tournage de Raid sur Entebbe (I. Kerschner, 1976).

FINCHER (David)

réalisateur américain (Denver, Colo., 1962).

Prodige de la vidéo, virtuose de la technique, il passe au grand écran quand Sigourney Weaver, actrice et productrice, lui confie la réalisation d'Alien 3 (id., 1993). Il s'acquitte de sa tâche avec plus qu'une simple compétence : comme les réalisateurs qui l'ont précédé dans la série, il imprime la marque d'un style original. Ce style s'épanouit avec plus de liberté dans Seven (id., 1995), chef-d'œuvre du thriller contemporain, pluvieux, boueux et pervers. The Game (id., 1997) possède un sujet plus ambitieux (une parabole futuriste) et bénéficie d'une mise en scène au cordeau : mais la volonté démonstrative y est plus appuyée que dans Seven. Fincher est un cinéaste très doué mais parfois incapable de prendre ses distances par rapport à un sujet : ainsi Fight Club (id., 1998) est un film d'action que l'on pourrait interpréter comme un douteux plaidoyer pour l'autodéfense. Fincher semblait y être trop préoccupé à peaufiner son savoir-faire pour pouvoir prendre conscience des implications du scénario.

FINLANDE.

Depuis 1907, 700 longs métrages ont été réalisés en Finlande, dont la majorité a été produite entre 1935 et 1955. Avec une population de 4,75 millions d'habitants seulement, dispersés sur 337 000 km², la Finlande n'offre guère de débouché à une industrie cinématographique nationale. Aujourd'hui, un film finlandais doit attirer 400 000 spectateurs pour atteindre le seuil de rentabilité ; or, ceux qui font 150 000 entrées sont déjà les mieux lotis. « Quand on fait un film en Finlande, dit Erkko Kivikoski, il faut jouer sa dernière carte. Ailleurs, on vous accorderait une deuxième chance. » Au cours de ces dernières années, malgré tout, l'industrie du film s'est bien portée en Finlande, les recettes et les taux de fréquentation y étant en hausse sensible.