Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
N

NUMÉRIQUE. (suite)

(ou son digital). Le son est enregistré « en numérique », sous forme de variations d'aimantation sur les bandes magnétiques (zone aimantée = 1, zone vierge = 0), sous forme photographique (zone opaque = 0, zone transparente = 1) ou sous forme mécanique sur les CD audio, avec des cuvettes (en creux) qui modifieront la réflexion, sur une cellule photoélectrique, de la lumière émise par un laser. Les fréquences d'échantillonnage normalisées en audio sont 32 kHz, 44,1 kHz, 48 kHz et 96 kHz, le niveau de quantification est compris entre 12 et 24 bits.

Pour l'exploitation cinématographique, deux principes ont été retenus, l'enregistrement photographique du flux numérique, directement sur la copie sous forme photographique, avec réduction de débit, procédés SR-D (Dolby) et SDDS (Sony), ou sur un disque type CD audio synchronisé avec le défilement du film à partir d'un code temporel enregistré photographiquement sur le film, procédé DTS. En production (prise de son directe), le son est enregistré sur magnétophones DAT (bandes magnétiques). En postproduction, le son numérique est enregistré soit sur bandes magnétiques, soit de plus en plus sur disques numériques (disques durs d'ordinateurs ou disques magnéto-optiques), notamment pour les travaux de montage, de doublage ou des postsynchronisation. L'enregistrement numérique s'est largement imposé en production et postproduction, et se généralise progressivement pour l'exploitation où plus de la moitié des productions cinématographiques comportent un enregistrement numérique en plus de la piste sonore optique (analogique) qui reste pour conserver au film son universalité, mais aussi, pour servir de sécurité en cas de défaillance de la piste ou des équipements numériques.

Imagerie numérique.

Tout comme le son, il est possible de numériser les images. Le principe reste le même, mais il faut extraire trois informations correspondant aux couleurs primaires (rouge, vert et bleu) pour reconstituer les images par synthèse additive ( COULEUR). L'échantillonnage se fait en décomposant l'image en lignes et colonnes ou en définissant un nombre de lignes et de points par ligne. Chaque point élémentaire est appelé pixel. La fréquence d'échantillonnage est égale au produit du nombre de lignes d'analyse par le nombre de points par ligne multiplié par le nombre d'images analysées par seconde. Chaque pixel, selon son opacité ou sa réflexion, est quantifié, dans chaque couleur primaire (rouge, vert, bleu), souvent sous 8 bits, parfois plus en cinéma numérique. La suite des nombres binaires résultant de cette analyse constitue le flux numérique des images numérisées. Le signal correspondant peut être enregistré soit sur bandes magnétiques pour les archivages, soit sur des disques durs d'ordinateurs ou de serveurs pour être traité (postproduction numérique) ou exploité (cinéma ou vidéo numérique).

Le nombre de pixels par image détermine la définition des images, le niveau de quantification dans chaque couleur primaire, la « qualité des images », souvent exprimée en informatique par le nombre de couleurs qu'il est possible de reproduire (millions de couleurs).

Fichier numérique.

Ensemble des données informatiques, résultant de la numérisation d'images ou de sons, contenant l'ensemble des informations numériques d'un programme ou d'une séquence de programme. Les fichiers sont stockés dans des serveurs informatiques ou enregistrés sur bandes magnétiques directement sous forme numérique.

Cinéma numérique.

Ensemble des techniques et équipements numériques mis en œuvre pour la production, la postproduction ( EFFETS SPÉCIAUX NUMÉRIQUES ET ÉTALONNAGE NUMÉRIQUE), la diffusion d'images ou de sons dans le secteur cinématographique. La mention Ce film a été tourné en numérique signifie que le film a été tourné avec des caméras numériques, par opposition à des caméras film.

Projection numérique.

Programme cinématographique projeté dans une salle de cinéma au moyen d'un projecteur numérique à partir d'un fichier numérique stocké sur un serveur ou par lecture d'une bande magnétique vidéo. Le cinéma numérique sous-entend un équipement ayant une résolution d'au moins 1 000 lignes de 1 800 points et un contraste supérieur à 500. Ces projections numériques sont comparables, sur grand écran, aux projections cinématographiques à partir de films 35 mm. Un projecteur numérique se différencie d'un vidéoprojecteur numérique par la résolution et le contraste des images projetées, inférieurs en vidéoprojection. La télévision haute définition (TVHD) peut permettre des projections numériques, ce qui n'est pas le cas de la vidéo numérique à définition normale, destinée à une exploitation en télévision.

Transfert numérique.

Technique permettant de reporter sur films cinématographiques des fichiers numériques pour établir des éléments destinés au tirage de copies de films, souvent appelés « internégatifs numériques » ou « interpositifs numériques ». Le transfert est établi au moyen d'imageurs. La résolution pour le cinéma numérique est, au minimum, de 2 000 points (pixels) par ligne. ( IMAGEUR).

NUTI (Francesco)

cinéaste et acteur italien (Prato, prov. de Florence, 1955).

Fondateur avec Alesandro Benvenuti et Athina Cenci du groupe des Giancattivi, Francesco Nuti remporte un grand succès au cabaret et à la télévision, avant que le groupe devienne également célèbre au cinéma avec Ad ovest di Paperino (1981), mis en scène par Benvenuti. Le trio ayant éclaté, Nuti confirme ses qualités d'humoriste et de comique dans des films dirigés par Maurizio Ponzi, Madonna che silenzio c'è stasera, Io Chiara e lo Scuro, Son contento. Le comédien décide alors de se diriger seul et signe en 1984 Casablanca Casablanca. Il tourne ensuite film sur film, rencontrant les faveurs du public et devenant pendant plusieurs années une des vedettes du box-office italien en concurrence avec l'autre comique toscan, Roberto Benigni, avec des films comme Tutta colpa del paradiso (1985), Stregati (1986) – dans ces deux films, il a pour partenaire Ornella Muti –, Caruso Pascoski di padre polacco (1988), Willy Signori e vengo da lontano (1989), Donne con le gonne (1991), avec Carole Bouquet. Sûr de son succès, Nuti se lance alors dans un projet qui va l'opposer à son producteur Cecchi Gori, ce qui entraînera de longs délais pour l'achèvement du film : Occhiopinocchio ne sort finalement qu'en 1994. Nuti a désormais perdu les faveurs du public et ses films suivants, moins réussis, ne l'aident guère à remonter la pente (Il Signor Quindicipalle, 1998 ; Io amo Andrea, 2000 ; Caruso zero in condotta, 2001). Pourtant Francesco Nuti n'est pas qu'un amuseur, c'est un comique élégant à l'inspiration veinée, de mélancolie, un observateur non dénué d'amertume des mœurs de la société italienne. On peut regretter qu'aucun de ses films n'ait jamais été distribué en France.