Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
M

MOLNÁR (Tibor)

acteur hongrois (Zagyvapálfalva 1921 - Budapest 1982).

Depuis son rôle dans Un lopin de terre (1948), le drame paysan de Frigyes Bán où il mourait pour la défense des opprimés, il est apparu dans de nombreux films de qualité comme Printemps à Budapest (F. Máriássy, 1955), Deux Mi-Temps en enfer (Z. Fábri, 1961), les Sans-espoir (M. Jancsó, 1966), Dix Mille Soleils (F. Kósa, 1967), Zone tempérée (Z. Kézdi-Kovács, 1970), Psaume rouge (Jancsó, 1972), Identification (Azonosítás, László Lugossy, 1976).

MONCA (Georges)

cinéaste français (1888-1940).

Il est déjà au théâtre l'acteur de mélo qu'il va interpréter brièvement à l'écran, d'abord chez Gaumont, ensuite chez Pathé dont il devient l'un des réalisateurs attitrés. Il filme des farces, puis des vaudevilles et, à partir de 1909, dirige l'acteur Prince dans la série des Rigadin. Il tâte pendant la guerre du drame mondain et de la comédie à quiproquos, puis en collaboration avec Maurice Kéroul produit des films populaires (Sans famille, 1925 ; le Chemineau, 1926). Auteur prolifique, il cesse de travailler en 1937 (Choc en retour, CO M. Kéroul).

MONDY (Pierre Cuq, dit Pierre)

acteur français (Neuilly-sur-Seine, 1925).

Élève du cours Simon, il mène depuis ses débuts une carrière parallèle au cinéma et au théâtre. Il est acteur et metteur en scène d'une vingtaine de pièces depuis 1952. Il débute à l'écran en 1949 dans le Rendez-Vous de juillet de Jacques Becker. Acteur au talent certain, il interprète de nombreux rôles, du film policier (Compartiment tueurs, Costa-Gavras, 1965), à la comédie (le Téléphone rose, É. Molinaro, 1975), comme du film de guerre (Week-end à Zuydcoote, H. Verneuil, 1964), à la fresque historique (rôle de Napoléon dans Austerlitz d'Abel Gance, 1960). Il a également joué dans : la Vie d'un honnête homme (S. Guitry, 1953) ; l'Affaire d'une nuit (H. Verneuil, 1960) ; les Copains (Y. Robert, 1964) ; Pierre et Paul (R. Allio, 1969) ; Vos gueules, les mouettes (R. Dhéry, 1974) ; Dernière Sortie avant Roissy (Bernard Paul, 1977) ; le Battant (A. Delon, 1983), et dans la série des Septième Compagnie de Robert Lamoureux (1973-1977). Il aborde la réalisation en 1969 (Appelez-moi Mathilde).

MONICELLI (Mario)

cinéaste italien (Viareggio 1915).

Il étudie l'histoire et la philosophie aux universités de Pise et de Milan et collabore à diverses revues littéraires. En 1935, il dirige un long métrage (en 16 mm), I ragazzi della via Pal, et un court métrage (en 16 mm) : Il cuore rivelatore. À partir de 1936, il travaille comme assistant des réalisateurs Machaty, Genina, Camerini, Bonnard, Poggioli et autres ; entre 1940 et 1966, il collabore à quarante scénarios de comédies, mélodrames et films d'aventures. En 1949, il dirige en collaboration avec Steno son premier film : Au diable la célébrité (Al diavolo la celebrità), une comédie à sketches écrite par les deux réalisateurs (Monicelli collaborera toujours aux scénarios de ses films). Ils réalisent ensemble encore sept films comiques, dont quatre sont parmi les plus originaux du populaire Totò : Totò cherche un appartement (Totò cerca casa, 1949) ; Gendarmes et Voleurs (Guardie e ladri, 1951) ; Totò e i re di Roma (1951) ; Totò e le donne (1952). En 1953, il dirige son premier film sans Steno, Totò e Carolina (1955), une satire interdite pour obscénité par la censure. Après un mélodrame social adapté d'un roman de Grazia Deledda, Du sang dans le soleil (Proibito, id.), il donne à Alberto Sordi un de ses premiers personnages d'antihéros dans Un eroe dei nostri tempi (id.) et lance Elsa Martinelli dans une comédie rose Donatella (id., 1956). En 1958, il crée son premier film d'envergure : le Pigeon (I soliti ignoti), film pivot de la « comédie à l'italienne », succès mondial et génial mélange de talents comiques anciens (Totò, Memmo Carotenuto) et tout nouveaux (Vittorio Gassman, Tiberio Murgia). Avec la Grande Guerre (La grande guerra, 1959), il compose une fresque démythifiante et polémique de la Première Guerre mondiale, vue avec humour du côté des fantassins. Après une comédie sentimentale avec Anna Magnani et Totò, Larmes de joie (Risate di gioia, 1960), et l'épisode Renzo e Luciana de Boccace 70 (Boccaccio 70, 1962), il dirige une autre fresque sociale et historique ambitieuse et acide, les Camarades (I compagni, 1963) sur les premières grèves à Turin. Il se moque ensuite avec finesse du « glorieux » Moyen Âge dans l'Armée Brancaleone (L'armata Brancaleone, 1966) et dans sa suite Brancaleone aux croisades (Brancaleone alle crociate, 1970). Il dirige ensuite des films très différents et personnels : la farce politique brûlante Nous voulons les colonels (Vogliame i colonnelli, 1973) ; une satire de mœurs Romances et Confidences (Romanzo popolare, 1974) ; une comédie loufoque Mes chers amis (Amici miei, 1975) ; un drame bourgeois Caro Michele (1976) ; une tragédie caustique Un bourgeois tout petit petit (Un borghese piccolo piccolo, 1977) ; une farce folklorique Rosy la Bourrasque (Temporale Rosy, 1980) ; un « film sur le film » plein d'ironie, Chambre d'hôtel (Camera d'albergo, 1981) ; une comédie-bouffe située dans la Rome du début du XIXe siècle Le marquis s'amuse (Il marchese Del Grillo, 1982) et une étude douce-amère sur les névroses d'un écrivain le Mal obscur (Il male oscuro, 1990). Son œuvre bariolée possède une rare cohérence esthétique et idéologique.

Autres films :

Dans les coulisses (Vita da cani ; CO Steno, 1950) ; È arrivato il cavaliere (CO Steno, id.) ; les Infidèles (Le infedeli, CO Steno, 1953) ; Père et Fils (Padri e figli, 1957) ; le Médecin et le Sorcier (Il medico e lo stregone, id.) ; Haute Infidélité (Alta infedelta, épisode : Gente moderna, 1964) ; Casanova 1970 (Casanova 70, 1965) ; les Ogresses (Le fate, épisode : Fata Armenia, 1966) ; Capriccio all'italiana (épisode : La bambinaia, 1968) ; La ragazza con la pistola (id.) ; Toh, è morta la nonna (1969) ; Drôle de couple (Le coppie, épisode : Il frigorifero, 1970) ; la Mortadella (1971) ; Mesdames et Messieurs, bonsoir (Signore e signori buonanotte ; CO Comencini, Loy, Magni, Scola, 1976) ; les Nouveaux Monstres (I nuovi mostri ; CO D. Risi, E. Scola, 1977) ; Voyage avec Anita (Viaggio con Anita, 1979) ; Mes chers amis, numéro 2 (Amici miei atto II, 1982) ; Bertoldo, Bertoldino e... Cacasenno (1984) ; la Double Vie de Mathias Pascal (Le due vite di Mattia Pascal, 1985) ; Pourvu que ce soit une fille (Speriamo che sia femmina, 1986) ; I Picari (1987) ; La moglie ingenua e il marito malato (1989, TV). ; Rossini, Rossini (1991) ; Une famille formidable (Parenti serpenti, 1993) ; Cari, fottutissimi amici (1994) ; Facciamo Paradiso (1995) ; Facciamo paradiso (1996) ; Esercizi di stile (1996) ; Toti di appartamento (1997) ; I corti italiani (1997) ; I panni sporchi (1999) ; Un amico magico : il maestro Nino Rota (1999).▲