Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
B

BERENSON (Marisa)

actrice américaine (New York, N. Y. 1947).

Petite-fille d'Elsa Schiaparelli, une des grandes créatrices de la haute-couture, petite-nièce de l'historien d'art Bernard Berenson, elle commence une carrière prometteuse dans la mode où sa beauté insolite et fragile séduit. Attirée par le cinéma (on l'aperçoit dans Mort à Venise de Visconti en 1971 et dans Cabaret de Bob Fosse en 1972) elle reçoit de Stanley Kubrick un rôle marquant dans Barry Lyndon (1975). Pendant de nombreuses années elle ne se verra plus offrir de prestations aussi nobles. On la retrouvera dans des œuvres (hélas pour elle) moins prestigieuses SOB (B. Edwards, 1980), la Tête dans le sac (Gérard Lauzier, 1984), l'Arbalète (S. Gobbi, id.), Flagrant désir (C. Faraldo, 1986), Perfume Over the Cyclone (David Irving, 1990), Chasseur blanc, cœur noir (C. Eastwood, 1990), le Grand Blanc de Lambarené (Bassek ba Kobhio, 1995).

BERESFORD (Bruce)

cinéaste australien (Sydney 1940).

Cinéaste prolifique, aux thèmes nationaux, il a incarné l'explosion du nouveau cinéma australien : en 1972, il a déjà participé à une centaine de courts métrages, en Australie, à la Nigerian Film Unit ou au British Film Institute. Conteur avant tout, ses films vont de la satire mordante, mais sans intolérance et parfois douloureuse, des composantes de la vie australienne (The Adventures of Barry McKenzie, 1972 ; Don's Party, 1976 ; The Club, 1981 ; Puberty Blues, 1982, The Fringe Dwellers, 1986) au règlement de comptes avec l'époque victorienne (The Getting of the Wisdom, 1977 ; Breaker Morant, 1980). Aux États-Unis il perd sa personnalité en réalisant successivement le Roi David (King David, 1985), Crimes de cœur (Crimes of the Heart, 1986), Aria (un épisode, 1987), Son alibi (Her Alibi, 1988), Miss Daisy et son chauffeur (Driving Miss Daisy 1989), qui remporte l'Oscar du meilleur film en 1990, Mister Johnson (id., id.), la Robe noire (Black Robe, 1991), Rich in Love (1992), Un Anglais sous les tropiques (A Good Man in Africa, 1993), Silent Fall (1994), Last Dance (1996), Paradise Road (1997), Double Jeopardy (1990).

BERGEN (Candice)

actrice américaine (Beverly Hills, Ca., 1946).

Fille du ventriloque Edgar Bergen, mannequin, elle débute par un rôle très fort, dans le Groupe (S. Lumet, 1966), sans en retrouver plus tard l'équivalent. Digne et froide comme une star d'autrefois, dans le mystère (Jeux pervers, Guy Green, 1968), dans l'aventure la plus sordide (Soldat bleu, R. Nelson, 1970) ou la plus romanesque (la Chevauchée sauvage, R. Brooks, 1975), elle semble entretenir une distance à l'égard de ses rôles, sauf dans Merci d'avoir été ma femme (A. J. Pakula, 1979), où elle paraît ne pas jouer mais être elle-même. On l'a vue également dans Vivre pour vivre (C. Lelouch, 1967), Ce plaisir qu'on dit charnel (M. Nichols, 1971), le Lion et le Vent (J. Millius, 1975) et dans Gandhi (R. Attenborough, 1983), Stick, le justicier de Miami (B. Reynolds, 1985). Elle est aussi journaliste et photographe.

BERGER (Helmut Steinberger, dit Helmut)

acteur autrichien (Bad Ischl 1944).

Ayant débuté dans de petits rôles aux studios de Munich et de Rome, il est découvert par Luchino Visconti, qui l'emploie dans son sketch des Sorcières (1967) et surtout dans les Damnés (1969). Il se fait apprécier ensuite dans deux films du même réalisateur : Ludwig /le Crépuscule des dieux (il interprète le rôle du roi ; 1972) et Violence et Passion (1975), ainsi que dans le Jardin des Finzi-Contini (V. De Sica, 1970). De nombreux réalisateurs italiens (Florestano Vancini, Massimo Dallamanno, Umberto Lenzi, Sergio Grieco, Duccio Tessari, Tinto Brass, Maurizio Liverani, etc.) ainsi que Joseph Losey (Une Anglaise romantique, 1975), Sergio Gobbi, Larry Peerce et Marvin Chomsky l'ont fait tourner dans des films de moindre intérêt. Il retrouve, en 1994, le personnage de Louis II de Bavière dans Ludwig 1881 de Fosco et Donatello Dubini. Il ne doit pas être confondu avec Helmut Berger (né à Graz en 1949), acteur dans des films autrichiens, allemands et suisses et réalisateur à partir de 1987 : Toi, moi aussi (Du mich auch).

BERGER (Ludwig Bamberger, dit Ludwig)

cinéaste allemand (Mayence 1892 - Schlangenbad 1969).

Formé par l'opéra et le théâtre shakespearien, il aborde le cinéma en 1920, réalisant l'Alcade de Zalamea (Der Richter von Zalamea). Sa réputation de spécialiste de films distractifs s'établit bientôt avec le Verre d'eau (Das Spiel der Königin / Ein Glas Wasser, 1923) et Cendrillon (Der verloren Schuh, id.). Ayant réalisé sept films et écrit plusieurs scénarios, il est engagé à Hollywood (1927-1930), dirigeant notamment Maurice Chevalier dans Playboy of Paris (1930) ainsi que dans la version française du même film (le Petit Café) et Jeanette MacDonald dans The Vagabond King (1930). De retour en Allemagne, il ne tourne que deux films musicaux, émigre en 1933, réalisant Pygmalion aux Pays-Bas (1937) et Trois Valses en France (1939) — ce film dans la tradition de l'opérette viennoise, qu'il avait déjà illustrée en 1926 avec Rêve de valse (Ein Walzertraum) et en 1933 avec la Guerre des valses (Walzerkrieg). Ses travaux ultérieurs sont peu nombreux : coréalisation avec Michael Powell et Tim Whelan du Voleur de Bagdad (1940), réalisation en France d'un film de ballet, Ballerina (1949), et collaboration au scénario du film à la gloire de l'homme politique Stresemann (Alfred Braun, 1956). Il se retira du cinéma pour exploiter une brasserie à Luxembourg.

BERGER (Nicole)

actrice française (Paris 1935 - Rouen 1967).

Interprète de Julietta (M. Allégret, 1953), elle est révélée par le Blé en herbe (1954) de Claude Autant-Lara, où elle incarne une Vinca très fidèle à Colette. Mais c'est Helmut Kaütner qui, lui confiant dans Ein Mädchen aus Flandern (1955) le rôle d'une jeune fille belge amoureuse d'un soldat allemand pendant la Grande Guerre, met le mieux en évidence sa personnalité fragile et obstinée, son jeu discret et frémissant. Nicole Berger tourne ensuite avec Gérard Philipe, Jules Dassin, Jean-Pierre Mocky et surtout François Truffaut (Tirez sur le pianiste, 1960). Après une longue absence, elle réapparaît dans la Permission de Melvin Van Peebles (1968) avant d'être victime d'un accident de la route.