Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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BENLYAZID (Farida)

cinéaste marocaine (Tanger 1948).

Après des études de lettres et de cinéma à Paris, elle s'oriente vers la production et produit, dès 1978, Une brèche dans le mur de Jillali Ferhati. En 1979, elle s'oriente parallèlement vers l'écriture de scénarios, notamment avec Poupées de roseaux, toujours pour Jillali Ferhati. Une dizaine d'années plus tard, elle passe enfin à la réalisation avec son premier long métrage de fiction, Une porte sur le ciel (1988). Poursuivant son travail de scénariste, elle est à l'origine, en 1993, de l'un des plus gros succès du box-office marocain, À la recherche du mari de ma femme, tourné par Mohamed Abderrahmane Tazi. En 1999, Farida Benlyazid réalise son deuxième long métrage, Ruses de femmes, dans lequel elle questionne plus vivement encore sur la place des femmes dans la société marocaine.

BENNENT (Heinrich August, dit Heinz)

acteur allemand (Atsch 1921).

Acteur de théâtre, très actif à la télévision depuis 1954, il semble plus sélectif dans ses apparitions sur grand écran. Depuis son premier rôle important (Kopfstand, Madame, Christian Rischert, 1966), il tourne principalement avec ses amis Geissendörfer (Perahim, 1974) ou Schlöndorff (l'Honneur perdu de Katharina Blum, 1975 ; le Tambour, 1979). Sa carrière internationale débute avec Bergman (l'Œuf du serpent, 1977, suivi de De la vie des marionnettes, 1980), et il apparaît notamment dans Clair de femme (Costa Gavras, 1979) et le Dernier métro (F. Truffaut, 1980). Parlant français, résidant en Suisse, il travaille avec des cinéastes du cru : Soutter (l'Amour des femmes, 1981) ou Goretta (la Mort de Mario Ricci, 1983). Il est le père d'Anne Bennent, née en 1963, qui, enfant, a tourné plusieurs films en Allemagne, et de David Bennent, né en 1966, qui sera le héros du Tambour de Schlöndorff.

BENNETT (Herman Brix, dit Bruce)

acteur américain (Tacoma, Wash., 1909).

Sa carrière, après quelques petits rôles, commence en 1934 lorsqu'on engage cet ancien champion olympique pour concurrencer Johnny Weissmuller, dont les Tarzan font la fortune de la MGM. The New Adventures of Tarzan sont réalisées par Edward Krull et W. F. McGaugh en 1935. Ayant jusque-là tourné sous son vrai nom, il entreprend une seconde carrière à partir de 1940 sous celui de Bruce Bennett : Plus on est de fous (G. Stevens, 1943), le Trésor de la Sierra Madre (J. Huston, 1948), Strategic Air Command (A. Mann, 1955).

BENNETT (Robert Compton-Bennett, dit Compton)

cinéaste britannique (Tunbridge Wells 1900 - Londres 1974).

Décorateur, puis monteur pour Alexander Korda (1932), il réalise quelques films éducatifs pour l'armée (1939) et signe son premier et meilleur long métrage de fiction, le Septième Voile (The Seventh Veil), en 1945. Le succès de ce drame romantique teinté de freudisme lui vaut de diriger trois films à Hollywood, dont les Mines du roi Salomon (King Solomon's Mines, 1950 ; CO Andrew Marton). Revenu en Grande-Bretagne, il y réalise une dizaine de films impersonnels jusqu'en 1965 et travaille beaucoup pour la TV.

BENNETT (Constance)

actrice américaine (New York, N. Y., 1904 - Fort Dix, N. J., 1965).

Après des commencements hasardeux, durant lesquels quelques succès (Poupées de théâtre, E. Goulding, 1925) ne l'empêchent pas de préférer filer le parfait amour avec le millionnaire Phillip Plant ou le marquis de la Falaise de Coudray, elle revient à Hollywood aux débuts du parlant, bien décidée à se défendre. Avec une ténacité et un sens du spectacle hérités de son père, le célèbre acteur de théâtre Richard Bennett, elle discuta ses contrats avec une alacrité proverbiale et devint vite la vedette la mieux payée de la capitale du cinéma. Dramatiquement limitée, elle eut le coup de génie d'introduire dans ses interprétations lacrymales un recul ironique et un perpétuel clin d'œil au public. On ne croyait pas beaucoup à ses personnages de fille mère, mais on venait voir la belle actrice aux yeux pétillants de malice, à la ligne élégante et aux toilettes mirobolantes. Souvent peu convaincantes, ses créations sont toutes cependant irrésistiblement séduisantes. Aux sombres mélodrames réalisés sans humour par Paul L. Stein (Born to Love, 1931) ou Archie Mayo (Bought, id.), on préférera ceux de Gregory La Cava et de George Cukor, qui, mieux que personne, ont compris Constance Bennett. Dans Bed of Roses (La Cava, 1933) ou dans Rockabye (G. Cukor, 1932), la comédie s'empare du drame et l'actrice y jette tous ses feux. Son meilleur film reste l'émouvant What Price Hollywood ? (Cukor, 1932), où elle fut, sans ironie, convaincante et juste en serveuse de restaurant propulsée au firmament du cinéma. À partir de 1933, sa popularité bat de l'aile : La Cava lui confie un rôle brillant mais bref, dans Benvenuto Cellini (The Affairs of Cellini, 1934). Le Couple invisible (1937), sa suite Fantômes en croisière (1939) et Madame et son clochard (1938), tous de Norman Z. McLeod, lui assurent un regain de célébrité et lui permettent de faire ce qu'elle fait de mieux : jouer la comédie. Mais, après, elle ne joue plus que des rôles de complément, dont certains très réussis : la rivale de Garbo dans la Femme aux deux visages (Cukor, 1941), la belle-mère de Lana Turner dans Madame X (David Lowell Rich, 1966), son dernier film. Liée aux noms de La Cava et de Cukor, et à la période 1930-1933, Constance Bennett fut la comédienne de la comédie américaine naissante.

BENNETT (Enid)

actrice américaine d'origine australienne (York, Australie, 1893 - Malibu, Ca., 1969).

Venue aux États-Unis au cours de la Première Guerre mondiale avec une troupe de comédiens de théâtre, elle s'établit à Hollywood et devient peu à peu une actrice de renom à l'écran grâce à Thomas Ince. Son rôle le plus célèbre est celui de Lady Marian dans le Robin Hood d'Allan Dwan en 1922, où elle a pour partenaire Douglas Fairbanks. Elle épousa le réalisateur Fred Niblo et l'aida, dit-on, dans la préparation et la réalisation de Ben-Hur (1926). Parmi ses autres films, on peut citer The Girl Glory (R. W. Neill, 1917), The Vamp (Jerome Storm, 1918), The Virtuous Thief (F. Niblo, 1919), Hairpins (id., 1920), The Courtship of Miles Standish (Frederick Sullivan, 1923), l'Aigle des mers (F. Lloyd, 1924), A Woman's Heart (Phil Rosen, 1926).