Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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HOLT (Seth)

monteur et cinéaste britannique (Palestine 1923 - id. 1971).

Acteur, puis monteur réputé aux studios d'Ealing (et en 1960, encore, pourSamedi soir et dimanche matin de Karel Reisz), Seth Holt, qui était le beau-frère de Robert Hamer, n'a tourné que cinq films entre 1958 et 1971. Hurler de peur (Scream of Fear / Taste of Fear, 1961) doit son originalité au montage, mais aussi au sujet et à son atmosphère morbide, que l'on retrouve dans Confession à un cadavre (The Nanny, 1965), peinture froide d'un monstre peu commun. La personnalité de Holt s'efface dans la Blonde de la station 6 (Station 6 Sahara, 1964) et dans le Coup du lapin (Danger Route, 1967). Blood From the Mummy's Tomb (1971) fut presque entièrement réalisé par le producteur Michael Carreras.

HOLT (Charles John Holt, dit Tim)

acteur américain (Beverly Hills, Ca., 1918 - Shawnee, Okla., 1973).

Fils de l'acteur Jack Holt, il débuta enfant en 1928, puis reprit sa vraie carrière en 1937. Il s'est souvent cantonné dans des rôles de jeune inconscient au comportement irréfléchi ou involontairement blessant. C'est ainsi qu'il apparaissait en militaire dans la Chevauchée fantastique (J. Ford, 1939), en fils de Charles Boyer dans Back Street (R. Stevenson, 1941) ou en héritier gâté de la Splendeur des Amberson (O. Welles, 1942). Il tourna aussi beaucoup de westerns et trouva son meilleur rôle en incarnant l'un des aventuriers du Trésor de la sierra Madre (J. Huston, 1948). Il a tourné son dernier film en 1957.

HOMOLKA (Oskar, dit Oscar)

acteur autrichien (Vienne 1898 - Sussex, G. -B., 1978).

Acteur de théâtre, participant aux expériences de Brecht dès 1924, il débute au cinéma en 1926 avec les Aventures d'un billet de dix marks (Die Abenteuer eines Zehnmarkscheines) de Berthold Viertel (et Béla Balász). Sa réputation s'affirme avec le cinéma parlant, dans des films à contenu politique (Dreyfus, R. Oswald, 1930) et dans des comédies (Hokuspokus, G. Ucicky, id.). Il quitte l'Allemagne en 1934 pour la Grande-Bretagne (Agent secret, A. Hitchcock, 1936), puis pour les États-Unis, où Hollywood lui confie généralement des rôles stéréotypés : d'Allemand jovial, de psychiatre, et parfois de personnage violent, Boule de feu (H. Hawks, 1942), Tendresse (G. Stevens, 1948), Anna Lucasta (I. Rapper, 1949), Sept Ans de réflexion (B. Wilder, 1955).

HONDA (Inoshiro [ou Ishiro])

cinéaste japonais (Yamagata 1911 - Tokyo, 1993).

Il débute au cinéma en 1933 aux studios PCL (d'où naîtra la Toho) ; il y est assistant réalisateur, notamment de Kajiro Yamamoto et Mikio Naruse. Après avoir réalisé des films pédagogiques, il devient réalisateur à la Toho dès 1951 (la Perle bleue) et collabore avec le directeur des effets spéciaux Eiji Tsuburaya, pour ‘ l'Aigle du Pacifique ’ (Taiheiyo no washi, 1953, avec Toshiro Mifune). C'est en 1954 que le tandem réalisera le premier grand film de SF japonais, Gojira, internationalement connu sous le titre Godzilla, nom du monstre préhistorique réveillé par les effets des tests nucléaires. Le succès énorme du film aux États-Unis et dans le monde entier est à l'origine d'un nouveau genre au Japon, dit « kaiju-eiga » (films de monstres), dont Honda et Tsuburaya se feront les spécialistes dans d'innombrables films de série, l'Homme H (Bijo to Ekitai Ningen, 1939), l'Homme vapeur (Gasu Ningen daiichigo, 1960), King-Kong contre Godzilla (Kin-Kon tai Gojira, 1962), Ataragon (1963), la Grande Guerre des monstres (Kaiju Daisenso, 1965), ou encore Détruisez tous les monstres ! (Kaiju soshingeki, 1968), tous produits par la Toho. Il travaille également dans l'équipe de production et de réalisation des films récents de Kurosawa (Kagemusha, Ran, Rêves).

HONDO (Abid Mohamed Medoun, dit Med)

cinéaste mauritanien (An Ouled Beni Mathar, Adrar, AOF, 1936).

Sa formation initiale (école hôtelière à Rabat) lui fait exercer le métier de cuisinier en France ; mais il étudie l'art dramatique avec Françoise Rosay (1959-1963), joue au théâtre avec Serreau, Bourseiller, avant de réaliser lentement dans des conditions précaires son premier long métrage, Soleil Ô, sorti en 1970. L'analyse en forme de parabole des rapports avec l'Occident, de la situation de l'émigré, est reprise dans les « Bicots-Nègres », vos voisins (1973). Il tourne en Algérie un documentaire sur les combattants et les réfugiés sahraouis (Nous aurons toute la mort pour dormir, 1977). Dans West Indies ou les nègres marrons de la liberté (1979), dont il est le producteur, il réalise un musical, fable politique sur « les nègres marrons de la liberté » qui reste fidèle à sa thématique et à sa conception démonstrative jouant sur toutes les ressources du mélange des genres. En 1984, il tourne Sarraounia, d'après un livre du Nigérien Abdoulaye Mamani qui présente une virulente critique de la conquête coloniale de l'Afrique par la France, en 1994 Lumière noire sur une bavure policière dans un aéroport parisien lors de la reconduite à la frontière d'une jeune Malien, et en 1998 Watani, un monde sans mal.

HONDURAS.

L'activité cinématographique est quasi inexistante dans cette république au marché dominé par la production américaine. Samy Kafati, homme à tout faire, réalise quelques films à partir de 1962. Un département de cinéma est créé au ministère de la Culture, du Tourisme et de l'Information (1977), mais sa modeste production répond à des besoins de propagande. Fosi Bendeck tourne un long métrage expérimental, El Reyecito o el mero mero (1979), tentative isolée.

HONEGGER (Arthur)

musicien suisse (Le Havre 1892 - Paris 1955).

Il est, au Conservatoire de Paris, l'élève d'André Gédalge, Charles-Marie Widor, Vincent d'Indy, puis fait partie du groupe des Six, dont l'esthétique s'oppose à l'impressionnisme. Il a travaillé pour une quarantaine de films parallèlement à son œuvre (« la musique de film est la musique qu'on oublie ») et ses illustrations sont élaborées avec le souci d'un apport réel et spécifique — attitude de recherche proche de celle de Grémillon. D'autres compositions ont été reprises pour le concert : les Misérables (R. Bernard, 1934) ; la Traversée des Andes et le Vol sur l'Atlantique (Mermoz, Louis Cuny, 1943). Citons : la Roue (A. Gance, 1923) ; Napoléon (id., 1927) ; l'Idée (B. Bartosch, 1932 ; MM ; gravures animées) ; Mayerling (A. Litvak, 1936) ; les Mutinés de l'Elseneur (P. Chenal, id.) ; Mademoiselle Docteur (G. W. Pabst, 1937) ; la Citadelle du silence (M. L'Herbier, id.) ; les Bâtisseurs (J. Epstein, 1938) ; en collaboration avec Arthur Hoérée : le Capitaine Fracasse (A. Gance, 1943) et les Démons de l'aube (Y. Allégret, 1946) ; Un revenant (Christian-Jaque, id.).