Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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SAINT-CYR (Raymonde-Renée Vittoret, dite Renée)

actrice française (Beausoleil 1904).

Brune, aux grands yeux noirs et à l'éternelle jeunesse, pétrie de bonne volonté, Renée Saint-Cyr a la chance de débuter dans un rôle de premier plan (les Deux Orphelines, M. Tourneur, 1932). Elle joue depuis la comédie (Le cœur dispose, G. Lacombe, 1936 ; Trois, six, neuf, R. Rouleau, 1937 ; Madame et le mort, L. Daquin, 1942), la fantaisie (le Dernier Milliardaire, R. Clair, 1934), le mélo (Prisons de femmes, Roger Richebé, 1938 ; la Femme perdue, J. Choux, 1942 ; Marie-Martine, Albert Valentin, 1943 ; Pierre et Jean, A. Cayatte, id.), flirte avec l'histoire (les Perles de la couronne, S. Guitry, 1937 ; la Symphonie fantastique, Christian-Jaque, 1942 ; Si Paris nous était conté, Guitry, 1955 ; La Fayette, J. Dréville, 1961) et participe aux films de son fils, le réalisateur Georges Lautner, le tout avec une évidente application et le privilège d'une voix évanescente. En outre, elle écrit et a publié notamment le Temps de vivre, recueil d'anecdotes sur sa vie d'actrice (1967).

SAINT-GRANIER (Jean Granier de Cassagnac, dit)

acteur français (Paris 1890 - id. 1976).

Comme Yves Mirande, il joue au début du parlant les hommes-orchestres à la Paramount française. Il y paraît dans de nombreuses comédies, de court ou de long métrage, dont il compose souvent le scénario et que tournent René Guissart (Rien que la vérité, 1931), Louis Mercanton (Chérie, id.) ou Roger Capellani (Avec l'assurance, 1932). Le muet avait vu ses débuts (Villa Destin, M. L'Herbier, 1921) et Raymond Bernard lui confie, en 1934, le rôle de l'escroc dans Tartarin de Tarascon. Après la guerre, voué à la radio, il n'apparaît plus que dans des productions sans éclat (Destins, R. Pottier, 1946 ; le Collège en folie, Henri Lepage, 1954).

ST. JOHN (Alfred, dit Al)

acteur et cinéaste américain (Santa Ana, Ca., 1892 - Vidalia, Ga., 1963).

Neveu de Fatty Arbuckle, il est engagé par Sennett en 1913 et participe à de nombreux films, en particulier avec Chaplin (Tillie's Punctured Romance, 1914) et Arbuckle. En 1917, il se joint à Fatty qui forma sa propre troupe. Dans les années 20, il dirige lui-même la plupart des films qu'il interprète. Le visage enfariné, grand et maigre, habillé de vêtements trop larges, évoquant le campagnard misérable et un peu naïf, il peut devenir une sorte de Pierrot lunaire à la poésie aérienne (The City Chap, 1922 ; The Salesman, 1923 ; Stupid but Brave, 1924). À partir de 1927, il tient aussi des seconds rôles dans des longs métrages, et s'oriente de plus en plus vers le western. Très populaire dans des séries comme The Lone Rider ou Billy the Kid, il se retire en 1950. Surnommé Fuzzy aux États-Unis, il s'est fait connaître en France sous le sobriquet de Picratt et en Italie sous celui d'Eccolo.

SAJTINAC (Borislav)

cinéaste yougoslave (Melinci 1943).

Il fait des études aux Arts décoratifs de Belgrade et, après une collaboration au journal Hara-Kiri à Paris, débute en 1966 comme décorateur et dessinateur pour des films de Linda Curt et de Nikola Majdak au studio Néoplanta Film de Novi Sad. Il y réalise lui-même plusieurs courts métrages : Analyse (1968), la Source de la vie (Izvor Života) avec Majdak (1969), Tout ce qui vole n'est pas oiseau (Nije ptica sve što leti, 1970), la Mariée (Nevesta, 1972), grand prix à Annecy, et Don Quichotte (id.). Il s'installe ensuite en Allemagne, où il continue à tourner des courts métrages (Libération du personnage principal, 1973 ; Nous sommes nombreux, 1975 ; le Maître, 1981), et deux longs métrages : Tout ce qui vole n'est pas oiseau (1978), même titre que son court métrage, et Harold et les fantômes (1982). Dessinateur à l'humour féroce, il pratique une poétique absurde et le mariage contre nature d'une animation cartoonesque et d'un graphisme expressionniste qui se révèle d'une grande intensité dramatique.

SAKAMOTO (Junji)

cinéaste japonais (Osaka 1958).

Après avoir travaillé comme assistant avec des cinéastes comme Sogo Ishii* ou Toru Kawashima, il attire l'attention dès son premier film, Knock Out (Dotsuitarunen, 1989), suivi du Boxeur métallique (Tekkan, 1990), variations sur le monde de la boxe, sur lequel il revient en 1995 avec Boxer Joe (id.). Il apporte une vision personnelle dans des films de genre comme Tokarev (id., 1994), ou Un ange blessé (Kizudarake no tenshi, 1 et 2, 1997-98). Son meilleur film à ce jour est sans doute le Visage (Kao, 2000), comédie réaliste portée par l'actrice Naomi Fujiyama, avant de revisiter le film de yakuza dans Un autre combat (Shin jinginaki tatakai, 2000), hommage à la célèbre série de Kinji Fukasaku*.

SAKELLARIOS (Alekos)

écrivain, scénariste, cinéaste et homme de théâtre grec (Athènes, 1913 - id, 1981).

Il fut l'un des écrivains cinéastes les plus prolifiques de sa génération avec près de 180 pièces de théâtre, 80 scénarios, 49 films sans compter ses chroniques humoristiques dans la presse quotidienne. Considéré, à juste titre, comme le plus digne représentant du cinéma populaire grec, il n'hésitait pas à adapter à l'écran ses succès de la scène, tournant, à partir de 1946, presque exclusivement des comédies pour les stars de la Finos Film : Vassilis Logothetidis (Un héros en pantoufles/Enas iroas me pantoufles, 1958), Georgia Vassiliadou (la Tante de Chicago/I thia apo to Sikago, 1957), Vassilis Avlonitis et Mimis Fotopoulos (Pain, amour et chansonnette/Laterna, ftochia kai filotimo, 1955), Aliki Vouyouklaki* (Ma fille la socialiste/I kori mou I socialistria, 1966), Rena Vlachopoulou (la Comtesse de Corfou/I Komissa apo tin Kerkira, 1972).

SAKS (Gene)

cinéaste américain (New York, N. Y., 1921).

L'essentiel de sa carrière est consacré au théâtre, où il se fait d'abord connaître comme acteur (1939-1961), puis comme metteur en scène (Enter Laughing, Half a Sixpence, Same Time, Next Year, I Love My Wife, Special Occasions). Spécialiste de la comédie de boulevard, son activité cinématographique est tout entière vouée à l'adaptation respectueuse d'auteurs à succès comme Barillet et Grédy (Fleur de cactus [Cactus Flower], 1969) et Neil Simon (Pieds nus dans le parc [Barefoot in the Park], 1967 ; Drôle de couple [The Odd Couple], 1968 ; Last of the Red Hot Lovers, 1972). On lui doit aussi Mame (1974), comédie musicale à gros budget dont l'échec mit fin à la carrière de Lucille Ball, Brighton Beach Memoirs (1987) d'après la pièce de Neil Simon et Tchin-Tchin (1990). Acteur de cinéma occasionnel, il est apparu dans Des clowns par milliers (A Thousand Clowns, Fred Coe, 1965), le Prisonnier de la 2e Avenue (M. Frank, 1975), The One and Only (Carl Reiner, 1978) et Lovesick (Marshall Brickman, 1983).